Un an après le rassemblement de Charlottesville, lors duquel une contre-manifestante avait trouvé la mort, suprémacistes et radicaux de droite se retrouvent dimanche dans la capitale américaine. Leurs opposants n'entendent pas les laisser faire et ont décidé de battre eux aussi le pavé.
Le mot d'ordre est le même que l'an dernier: «Unite the right», unifier la droite. Un an après le rassemblement de Charlottesville, lors duquel une contre-manifestante de 32 ans avait trouvé la mort, fauchée par une voiture bélier, les autorités américaines s'attendent à un face-à-face tendu entre extrême droite et groupes antifascistes, ce dimanche 12 août.
Difficile cependant de prédire l'allure que va prendre la manifestation «Unite the right». Les radicaux ne sont plus les bienvenus à Charlottesville. En août 2017, ils avaient choisi le campus de la cité où se trouve la statue du général confédéré Lee, aujourd'hui considéré comme un symbole esclavagiste et que la municipalité souhaitait déplacer. Les organisateurs de la manifestation n'ont pas reçu l'autorisation d'y renouveler leur rassemblement. Ils doivent cette année se retrouver dans le parc Lafayette, à Washington, juste en face de la Maison Blanche.
Tous les participants de l'an dernier ne seront pas là. L'autorisation de manifester a été accordée pour 400 personnes même si l'organisateur, Jason Kessler, ne semblait pas en mesure d'évaluer ses troupes. Elles seront peut-être un peu moins nombreuses qu'en 2017 car Kessler a fermé la porte aux milices néonazies, dont le défilé en uniforme et en arme avait été une image marquante de l'édition passée. On sait également que plusieurs personnalités de l'alt-right, et notamment sa figure de proue, le dandy suprémaciste Richard Spencer, ne seront pas présentes. «Je ne sais pas exactement ce qui va se passer mais ça ne sera probablement pas bon» se justifie ce dernier.
Pas de flambeaux
Il n'y aura pas non-plus cette année de nouveau défilé aux flambeaux. En 2017, les photos avaient glacé l'Amérique, la replongeant un siècle en arrière, en plein apogée du Ku Klux Klan. Les nationalistes devraient cependant tout de même défiler. Ils ont prévu de se retrouver près d'un métro avant de se rendre dans le parc situé à quelques mètres de la Maison Blanche.
Ils ne seront pas seuls dans le petit parc de 3 hectares: une vingtaine d'organisations ont également reçu le droit d'y protester. On compte parmi elles des groupes antifascistes ou issus du mouvement Black live matter, qui proteste contre les violences policières faites aux Noirs. La police va tenter de maintenir les deux rassemblements à distance. L'an dernier, les affrontements avaient été violents.
Bien qu'à l'écart des manifestations principales, Charlottesville se préparait tout de même à recevoir des protestataires des deux bords dimanche. Les autorités ont déclaré l'état d'urgence dès vendredi soir. Celui-ci doit durer jusqu'à lundi matin. Tout type d'arme et le port de masque seront totalement interdits en ville. Samedi, quelques centaines d'antifascistes ont défilé dans les rues, au milieu d'un lourd dispositif policier, sans débordement.
Cette année, Donald Trump a décidé de prendre les devants. «Nous devons nous rassembler en tant que nation. Je condamne tous les types de racisme et d'actes de violence. Paix à TOUS les Américains!» écrit sur Twitter le président américain. L'an dernier, il s'était contenté de renvoyer dos à dos les protagonistes, s'attirant de nombreuses critiques, avant de dénoncer les néonazis, au bout de 48 heures.
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