Entre deux fêtes nationales

Scénario pré-electoral à la fête nationale

Tribune libre

Rares sont les États qui soulignent deux fêtes nationales en l’espace d’une semaine. Pourtant les Québécois sont de cette race appelée à vivre le serment d’allégeance à deux drapeaux officiels le 24 juin et le 1er juillet.
Toutefois, dans les faits, que reste-t-il de cette dichotomie identitaire sinon un fractionnement de la société québécoise entre les fédéralistes et les souverainistes, un clivage qui entretient pernicieusement l’idée de deux nations distinctes dans un même pays?
Ballottés entre Gens du pays de Vigneau ou Nous sommes Québécois des Colocs, et Ô Canada de Calixa Lavallée et Adolphe-Basile Routhier, les Québécois peuvent-ils sérieusement vibrer avec autant d’intensité aux deux fêtes nationales sans heurt identitaire?
À mon sens, dans les contextes sociétal et politique divergents où se déroulent avec autant de proximité ces deux festivités, une fête nationale aura toujours préséance sur l’autre, une situation confuse qui ne pourra trouver sa solution que le jour où le Québec aura atteint son statut de pays. Alors seulement, nous pourrons porter avec fierté notre drapeau fleurdelisé national le 24 juin…et laisser au ROC le soin de célébrer son unifolié rouge et blanc le 1er juillet!
Scénario pré-électoral à la fête nationale

À quelques mois des élections fédérales, il est intéressant de constater l’ « engouement patriotique » des trois chefs fédéralistes suscité par leur présence aux festivités de la fête nationale du Québec. On aurait pu croire qu’ils découvraient tout à coup la présence du Québec dans le Canada…Foutaise!
Comme scénario pré-électoral, on ne fait pas mieux. En effet, le premier ministre Harper est allé jusqu’à déclarer que les valeurs conservatrices correspondaient aux valeurs québécoises. Quant au chef du PLC, Justin Trudeau, il y est allé de sa marotte électoraliste sur sa politique envers la classe moyenne. Enfin, Thomas Mulcair nage encore naïvement sur la vague orange du dernier scrutin fédéral.
Sourire aux lèvres devant les photographes, nos trois lurons ont montré patte blanche devant les quelques « curieux » qui semblaient plutôt perplexes sur les véritables raisons qui motivaient leur présence au Québec…Eh bien, la réponse est claire, ils sont venus tenter de séduire l’électorat québécois. Point à la ligne!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Normand Paiement Répondre

    29 juin 2015

    Monsieur Marineau,
    Parlant de chansons de circonstance, le titre de votre article me rappelle celle-ci: "Entre deux joints", interprétée par Robert Charlebois et dont les paroles sont de Pierre Bourgault: www.youtube.com/watch?v=QrQda5C3nzQ.
    Elle est plus appropriée que jamais, ne trouvez-vous pas!?
    Cordialement,
    Normand Paiement