Malheureusement, nous avons, nous-mêmes, contribué à nourrir la bête et récoltons, malheureusement, en bonne parti, les fruits de notre pédagogie. Pédagogie basée sur une mauvaise prémisse : le jour où les Québécois(es), auront compris qu’on ne peut pas réformer le fédéralisme canadien, ils, elles adhéreront à l’indépendance.

Cette pédagogie entretient une pensée fédéraliste ; cette pédagogie laisse entendre que cela serait bon pour nous si on pouvait réformer la Constitution.

Alors les gens resteront fédéralistes. Alors les gens seront patients et attendront une réforme, car elle sera présentée comme un bien en soi, malheureusement inaccessible (pour  le moment).

Et, malheureusement, la réforme du fédéralisme canadien (qui est aussi du fédéralisme) n’est pas présentée, malgré qu’elle améliorerait les choses, comme aussi un mal ; elle est un mal, puisqu’elle représente une vision diminuée de nous-mêmes, une vision diminuée de ce que nous sommes et de ce que nous voulons devenir, puisqu’elle nous maintient, la réforme (qu’on prétend impossible, souhaitable mais qui serait impossible),  dans notre état de subordination, d’inégalité, de provincialisation. Etc.

La réforme du fédéralisme, ce serait devenir un "peu moins pas libre" dans une maison de servitude. Une maison de servitude riche, très riche, mais une maison de servitude quand même. La réforme du fédéralisme, ce serait un remède partiel sur un mal incurable, l'annexion, (de la nation québécoise à l'intérieur du Canada Anglais), la subordination, l'inégalité, la provincialisation.

Que faut-il faire. Il faut une stratégie à long terme pour changer les mentalités.  Des mouvements, indépendants des partis politiques, qui se créent, qui se regroupent. Qui enseignent ce que le système scolaire, ce que les partis politiques n’inculquent pas : l’esprit critique du fédéralisme, l’esprit indépendantiste et le raisonnement. 

Nous devons appliquer plusieurs méthodes

Par exemple, nous pouvons demander, à partir de l'actualité, à partir des nouvelles, de répertorier les pouvoirs politiques, au niveau Ottawa, au niveau Québec, et de faire un exposé sur les avantages de l’agir individuel et de l’agir collectif. Faire ressortir et expliquer, à partir de l'agir individuel et de l'agir collectif, la différence entre les libertés individuelles et la liberté collective. Redécouvrir notre Histoire, dans une optique "politique". Nous pouvons demander d’expliquer et d’exposer ce que c’est que l’annexion, quand et  comment la nation québécoise est, a été annexée, minorisée, subordonnée, provincialisée. 

Les personnes prendront ainsi conscience de ce que c’est, et apprendront à raisonner sur ce qu’est le fédéralisme, avec ses inconvénients, en soi, et l’indépendance, le "normal", avec ses avantages, en soi.

Deuxième étape : convaincre les partis  politiques indépendantistes de reprendre ces méthodes. Mais on peut prévoir  qu’ils resteront inertes. Ils n’annonceront aucune mesure pour contrer l’esprit fédéraliste.  Ce n’est pas une priorité de la classe politique, des partis souverainistes.

Ils sont trop préoccupés par des problèmes immédiats, par le court terme.  Ils sont obsédés par les luttes électorales.

Pas assez d'indépendantisme. Ce n'est pas encore mûr, les gens ne sont pas encore prêts. L’indépendance, c'est une question angoissante pour le peuple québécois.
 
Et je dirais qu'il est assez sage pour s'être aperçu que le Bloc et le Parti québécois ne nous y préparent pas intelligemment, et ne nous y mènent pas. Mais ce sera à notre peuple de faire le travail, indépendamment des partis politiques, dans des mouvements, hors des partis politiques.
 
D'inventer une nouvelle façon d'y travailler qui ne soit pas soumise aux partis, d'inventer une nouvelle culture, une nouvelle mentalité indépendantiste.
 
Pour le politique, ne faut-il pas :

1) Avoir des objectifs
_ 2) Avoir le sens des moyens et de la patience (activement) pour y parvenir.
 
Pour l'indépendance : nous sommes dans une situation où : nous n'avions plus d'objectif et nous n'avions plus de patience (alors qu’il faut être patient et savoir attendre, mais activement). C'est pour ça que ça été si mal.
 

Reconnaissons que la bataille indépendantiste sera longue

À l’intérieur (autonomie interne qui n'est pas l'autonomie provinciale ; noter qu’il n’y a pas de véritable autonomie interne sans autonomie externe ; il faut les deux, l’autonomie interne et l’autonomie externe), et à l’extérieur (autonomie externe), agir (individuellement, collectivement et majoritairement) par soi-même, tel doit être notre objectif, tel doit être notre but, et tel doit être notamment notre travail d’explication.

Parlons Québec, mais, dans une optique de long terme. Un travail de résistance, un travail de patience, avec une idée la plus claire possible de ce qui cloche et de ce que l'on désire. 

Quand on y pense, ne jamais abandonner, y travailler, sans être achalant saisir les opportunités et en parler avec gentillesse et clarté.

Être gouverné par un autre (par une autre nation), c'est la subordination ; c'est une diminution d'être. Être gouverné par un autre (même dans le cas d'une bonne administration) n'est pas à désirer.

À l’intérieur et à l’extérieur, agir (individuellement, collectivement et majoritairement) par soi-même, tel doit être notre objectif, tel doit être notre but, et tel doit être notre travail d’explication. Agir en toute liberté, et travailler à éveiller les consciences pour que dans dix ans ou quinze ans nous soyons préparés et prêts lorsque viendra le véritable temps du changement. 

John Metcalfe