À l’âge d’or du PQ, c’est-à-dire à son tout premier mandat de 1976 à 1980, il y eut deux erreurs graves qui ont influencé les fondements du débat national, et ça perdure aujourd’hui : la brisure de la nation canadienne française (le rejet de nous-mêmes et des canadiens français hors Québec) et le repli sur la citoyenneté civique dans le territoire du Québec.
Dans notre québécitude on ne ferait plus la souveraineté pour la liberté du peuple Canadien français devenu Québécois, non, on la ferait pour tous les habitants du Québec, faisant semblant qu’il n’y a pas 2 nations concurrentes où l’une écrase l’autre.
Que c’est pathétique. Tout en s’isolant nous-mêmes dans la province, en amalgamant la nation dominée et la nation dominante dans une seule nation québécoise artificielle, on a haussé la barre en partant, pour être pur et vertueux, pour ne pas prêter flanc à la critique. On est parti sur un déni de la réalité, un rêve impossible pour ne pas offusquer personne. C’est toujours comme ça aujourd’hui.
Si nous n’avions pas cette stupide mentalité colonisée, imaginez, en 1995 nous n’aurions pas perdu à 51% contre 49%, nous aurions gagné à 60%. Ça n’aurait pas engendré directement l’indépendance mais ça aurait aidé au rapport de force et à la suite des choses. Aujourd’hui, le pays existerait peut-être déjà, et Montréal ne serait pas devenue une ville anglophone.
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Égalité ou indépendance. La première priorité est de survivre et se donner les moyens de s’émanciper pour mener une vie nationale normale. Ça signifie que l’indépendance n’est pas nécessairement l’objectif ultime.
Vraiment, tant que nous refuserons cela nous nous buterons à un mur. Notre peuple veut que la nation survive mais il n’est pas prêt à se battre, tout l’encourage à se laisser aller.
Au lieu d’exacerber les positions avec le Grand Soir du référendum et ne rien faire pendant 20 ans, reprenons le seul discours porteur et rassembleur possible : l’égalité ou l’indépendance, et assumons-le pleinement. En ne se disant plus absolument indépendantiste coute que coute, en disant plutôt « Égalité ou indépendance », on a fini de servir d’épouvantail aux libéraux, ça renversera la situation, ce sont eux qui devront se défendre de nous refuser l’égalité.
Personnellement je suis indépendantiste mais je n’ai aucun problème à vivre dans un pays où notre nation est reconnue comme telle, égale aux autres nations du pays. L’important c’est que notre peuple puisse vivre et évoluer normalement.
Même si je crois vraiment que le Québec devrait être un pays indépendant, je dis qu’étant donné l’état des lieux aujourd’hui, je ne suis pas sûr que cela assurerait notre pérennité. Notre pérennité comme peuple, c’est ça qui compte, c’est l’essence de notre combat.
Personne parmi nos élites n’est sur ce terrain. On reconnaît les nations autochtones et la nation canadian en notre sein, mais pas question d’évoquer quelques besoins et intérêts fondamentaux de la nation canadienne-française. Ce n’est pas correct de parler ainsi.
On se fait dire cela depuis des années et aujourd’hui, Trudeau et Couillard le claironnent chaque fois qu’ils le peuvent, nous sommes tellement fermés au monde, racistes et xénophobes, nous ne sommes pas montrables, ils ont honte de nous. Les médias se laissent niaiser et de plus en plus, n’ayant pas connu autre chose que les libéraux au pouvoir, la jeunesse citoyenne semble être d’accord avec ce discours malhonnête et dangereux.
C’est un aboutissement. Depuis longtemps les gens de notre peuple ont rejeté les canadiens-français qu’ils étaient, ils en ont honte et ils désirent ardemment s’en émanciper. Plusieurs décennies de propagande ça forge les esprits. C’est le propre des peuples colonisés.
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Nous avons besoin de comprendre ce qui se passe depuis 50 ans, d’en tirer les leçons et d’agir en conséquence. Gilles Verrier est prolifique depuis plusieurs mois et franchement, je n’ai rien lu de plus lucide sur la trame des événements.
Voyez son dernier texte, Ce n'est pas le chef qu'il faut changer mais tout le paradigme national, voyez les commentaires, voyez aussi ses 10 dernières chroniques.
Si elles sont sincèrement au service de notre peuple, nos élites doivent assumer que le West Island n’est pas des nôtres, qu’il est plutôt la nation canadian majoritaire en notre sein. Il faut aussi cesser de tout miser sur un référendum gagnant un jour, et seulement ça. C’est suicidaire et c’est une insulte à notre intelligence.
Avec cette façon de voir les choses, en disant « pas d’indépendance s’il y a égalité des nations », on renverse la situation actuelle comme je le disais, le PLQ devient réellement isolé en rejetant même l’idée d’égalité. Les autres partis, qui représentent la grande majorité des citoyens, n’ont pas d’autre choix que d’appuyer cette doctrine redécouverte promue par Daniel Johnson père.
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Pour plusieurs indépendantistes sincères et déterminés, il est trop tard. Sur Vigile on dit qu’on ne peut plus revenir en arrière, que les États reconnaissent les États et que la seule façon d’y arriver est de contrôler le gouvernement de l’État. On néglige beaucoup trop les rapports de force, il me semble que l’histoire récente nous le montre bien.
Pourtant pour ces militants, voter PQ est la seule possibilité. Étant donné la mentalité ambiante actuelle il serait inapproprié de se rabattre tout de suite sur les raisons fondamentales de notre combat : cesser de survivre en attendant de mourir et se mettre enfin à prendre notre place, ce que paradoxalement, nous avons cessé de faire depuis la Révolution tranquille, depuis la québécitude des mentalités.
Étant donné l’urgence de la situation, il faudrait voter PQ pour sauver les meubles. Donc attendre encore parce qu’on n’est pas prêt. L’urgence, sauver les meubles, Andrée Féretti nous tenait ce discours pour soutenir le PQ à l’époque de Pauline Marois.
J’ai déjà pensé moi aussi que nous n’avions pas le choix de suivre l’État et son gouvernement, donc de prendre le pouvoir. Étant donné l’état lamentable de l’esprit politique critique de nos concitoyens, rien ne pouvait se faire autrement que par un gouvernement indépendantiste fort, déterminé, et agissant, évidemment.
Ça n’est jamais arrivé, j’ai compris que c’est impossible en fait. Le PQ est génétiquement atteint, il est disqualifié depuis le début. Et dans sa gêne à être ce qu’il prétend, il n’arrête pas de se tirer dans les pieds, c’est lamentable.
Comment penser que le PQ est une solution, qu’est-ce qui fait croire que cette fois-ci, le PQ ne sera plus le spectateur multiculturaliste qu’il a toujours été ?
Dans notre situation au Québec, on ne peut pas être multiculturaliste et réellement indépendantiste en même temps, c’est impossible. Le jour où notre pérennité sera assurée, on pourra en reparler.
Comment ne pas voir que non seulement le PQ n’aide pas, il nuit, il favorise notre lente mort. Le PQ au pouvoir, c’est toujours plus de la même chose, la quadrature du cercle, toujours tenter de convaincre le bloc anti-canadiens-français de cesser d’être ce qu’ils sont.
Jamais jamais d’acte fondateur, jamais aucun mouvement substantiel, le PQ est amorphe, inerte. Il jure être indépendantiste mais tout son plan se résume à gagner un jour un référendum, et toute son action se résume à discourir sur la date de l’événement. Lorsque les Québécois diront Oui le pays naitra tout d’un coup, comme en Catalogne.
Gilles Verrier a raison : assez de la pédagogie, des décennies de radotage inutile, et passons aux actes.
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En négligeant l’impact à moyen et long terme du multiculturalisme incrusté à notre société, que ce multiculturalisme soit canadien ou québécois, cette position qui s’appuie sur la nation civique et artificielle québécoise nous mène à l’échec.
Avec cette position partagée probablement par une majorité de militants, en supposant un PQ ou un autre parti qui réussirait l’indépendance, le meilleur résultat possible sera qu’à terme, le Québec deviendra un État nord américain comme les autres avec des citoyens mondialisés, post-nationaux, individualistes bref, malléables à souhait. Et les citoyens parlant français seront une petite minorité folklorique appelée à disparaître.
Ce serait la mort des Québécois tels que nous l’entendons aujourd’hui. Ce serait la mort des Canadiens français. Le nouveau pays du Québec serait un échec retentissant. Il finirait par rejoindre le Canada ou les USA.
Pourquoi voulons-nous devenir un pays libre ? Pourquoi ? Pour ne pas mourir d’abord, et pour vivre normalement, s’émanciper comme les autres peuples du monde. Pas pour se faire continuellement une place parmi les différentes communautés ethniques de la société.
Si le Québec devenait un État confédéré dans un nouveau Canada où la Constitution garantit l’égalité entre les deux nations, cela assurerait notre survie et favoriserait notre émancipation. Avec une telle refondation du Canada basée formellement sur la reconnaissance des 2 peuples fondateurs et des peuples autochtones, le jour où on ne s’entend plus, il est toujours temps de devenir indépendant sans combat ni heurt.
L’égalité ou l’indépendance, c’est la seule posture possible. Avec ça nous ne pouvons plus perdre et continuer à reculer, non, nous nous remettons en marche.
Réveillons-nous et décidons-nous enfin à agir. Avec l’hyper-immigration que nous subissons et qui, encouragée directement par Justin Trudeau, ne fera que grandir dans les prochains mois et les prochaines années, nous n’avons plus qu’une dernière génération avant d’atteindre le point de non retour. C’est une question de vie ou de mort.
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2 commentaires
Pierre Bouchard Répondre
24 avril 2018Discutons du scénario probable aux prochaines élections : la CAQ est élue minoritaire, le PLQ est une opposition forte et le PQ est démoli au profit de la CAQ et de QS.
Qu’est-ce qu’on fait ? On s’attache prioritairement à remettre sur pied le PQ ? On est tous démolis et on prend des années à se remettre, pour finir par recommencer la danse du PQ ?
Pourquoi attendre encore si longtemps ? On ne peut plus attendre de toute façon, le temps presse, il nous reste moins de 20 ans, une étude disait il n’y a pas longtemps que dans 18 ans les francophones seront minoritaires au Québec.
Changeons notre façon d’envisager la situation, changeons-la tout de suite. Il y a une élection à l’automne, qu’est-ce qu’on fait ?
Compte tenu de la responsabilité du PQ dans ce qui est advenu de nous, compte tenu qu’il nous reste moins de 20 ans pour réagir, compte tenu que le PQ promet de continuer toujours dans la même veine, à cause de tout ça, votons CAQ sans problème de conscience pour se débarrasser des libéraux.
Ensuite on vit avec la CAQ pendant quelques mois, avant les prochaines élections générales. Espérons qu’elles ne viendront pas trop tôt si on ne veut pas que le PLQ revienne encore au pouvoir.
Si on change vraiment notre posture, si pendant 2 ans on répète égalité ou indépendance en l’assumant pleinement, la question nationale se renversera comme un gant. La population sera majoritairement pour l’égalité, elle ne sera pas contre.
Nous confronterons enfin notre véritable ennemi, le Canada, il deviendra notre interlocuteur et nous cesserons de perdre notre temps avec les autres partis provinciaux. Nous occuperons toute la place en permanence.
Et le Bloc trouvera enfin sa raison d’être : combattre le Droit canadian, ce Droit qui dirige la Cour suprême et toutes nos institutions, ce Droit auquel nous n’adhérons pas formellement puisque nous sommes absents de la Constitution. Le Bloc est là pour ça, forcer le Canada à nous écouter, le forcer à modifier sa Constitution. C’est ça, égalité ou indépendance.
François Ricard Répondre
23 avril 2018La Commission Laurendeau-Dunton recommandait de reconnaître les deux nations fondatrices du Canada: les Canadiens-Anglais et les Cansdiens-Français. Lester B. Pearson était enclin à accepter cette recommandation qui était la clé de voute de tout le rapport. Son nouveau monuistre de la justice, P.E. Trudeau était contre. Il a même menacé de démissionner. Quelques mois plus tard, c'est Pearson qui partait et Trudeau le remplaçait. La nation canadienne-française a alors disparu.
Ce n'est ni Lévesque ni le PQ qui a fait disparaître la nation canadienne-française. C'est Trudeau.Et cette disparition est maintenant un état de fait aussi longtemps que nous accepterons le joug de la constitution canadienne et la charte Trudeau.