Bernard Drainville se présentera pour la CAQ aux prochaines élections.
C’était prévisible. Bernard Drainville était encore habité par le démon de la politique. On savait qu’il replongerait. Il était aussi évident qu’il se reconnaissait davantage aujourd’hui dans la CAQ que dans le PQ.
En même temps, c’est un coup de tonnerre.
Coalition
Car la CAQ, officiellement, est une coalition. Mais les éléments fédéralistes, jusqu’à tout récemment, dominaient les éléments nationalistes.
L’arrivée de Bernard Drainville, le père de la Charte des valeurs, qui incarne mieux que quiconque le nationalisme identitaire, vient renforcer l’aile bleue de la CAQ. Par sa personnalité, par son parcours, par ses idées, il pèsera lourdement dans le gouvernement. Désormais, la CAQ est une vraie coalition.
Une question se pose : lorsqu’il s’annoncera officiellement, et qu’on lui demandera s’il est encore indépendantiste, que répondra-t-il ? S’il dit oui, on comprendra que la CAQ accepte désormais officiellement dans ses rangs des indépendantistes convaincus.
S’il dit non, nous saurons qu’il commet les génuflexions nécessaires avant de mener dans ses rangs une politique conforme à ses convictions.
Car qui peut croire un seul instant que Bernard Drainville a cessé de croire que le Québec devrait devenir un État indépendant ?
La CAQ croit probablement tuer le PQ avec ce ralliement, mais dans les faits, elle fait plutôt renaître le courant indépendantiste dans ses rangs. Elle lui redonne vie à l’extérieur des marges. Elle lui donne une incarnation politique dans ses rangs, qui, au moment où la crise viendra, pourra peser directement sur l’avenir du Québec.
Autonomie
Car même si la CAQ dit croire à l’autonomie du Québec dans le Canada, dans les faits, le régime canadien expliquera bientôt aux autonomistes qu’il s’agit d’une autonomie illusoire. Une crise Canada-Québec se dessine.
Reste à voir qui en profitera à la CAQ : les fédéralistes ou les nationalistes.
Reste à voir si la coalition tiendra.