Plusieurs n'ont pas hésité à comparer Donald Trump à Mussolini, voire à Hitler au cours de la campagne électorale.
Depuis sa victoire, en revanche, il a l'air aussi peu belliqueux que le pape François et son discours est aussi unificateur que celui de Barack Obama.
Lors de ses deux courtes apparitions publiques (hier à la Maison-Blanche et dans la nuit de mardi et mercredi à New York), il n'a insulté personne. Il a fait l'éloge d'Hillary Clinton et a traité Barack Obama de « bon gars » avec qui il est « impatient de travailler ».
Il soutient que l'heure est venue d'unifier le pays.
Pour une rare fois, on lui donne entièrement raison.
L'ultime paradoxe, c'est que cette mission doit être accomplie par celui qui, depuis plusieurs mois, a divisé ses citoyens pour régner !
Si bien qu'on peut légitimement se demander combien de temps il se montrera doux comme un agneau et rassembleur.
Les prochaines semaines, une période qui mène à l'investiture du 20 janvier et qu'on qualifie de « transition », seront révélatrices.
Établir les priorités de la présidence, choisir son chef de cabinet ainsi que les membres de son équipe gouvernementale figurent parmi les tâches les plus importantes des responsables de cette transition.
Or, jusqu'ici, les noms qui circulent pour cette équipe sont presque uniquement ceux de fidèles lieutenants de Donald Trump. Rudy Giuliani, Newt Gingrich, Chris Christie, Sarah Palin, Ben Carson... Ce ne sont pas les couteaux les plus aiguisés du tiroir du Parti républicain. Leur étoile a pâli et leur crédibilité est en déclin. Mais ce sont tous des politiciens qui sont reconnus pour leur démagogie et leurs attaques fielleuses contre les démocrates.
Bonjour le côté rassembleur...
Un autre indice qui laisse croire que le président désigné préférera plaire à ses partisans les plus radicaux plutôt que de faire preuve de modération : les rumeurs qui courent au sujet de ses priorités.
Il songerait notamment à invalider, au cours de sa première heure à la Maison-Blanche, 25 décisions prises ces dernières années par son prédécesseur. Il veut, a-t-on rapporté, « effacer » la présidence de Barack Obama. Or, plus il va ratisser large, plus il va se mettre à dos les Américains qui ont voté pour Hillary Clinton. Rappelons-le, ils sont plus nombreux que ceux qui ont voté pour Donald Trump.
Parlant de la candidate démocrate, le clan Trump, qui n'a cessé de répéter qu'elle devait être derrière les barreaux, songe véritablement à la poursuivre. C'est ce qu'a indiqué hier l'ancien maire de New York Rudy Giuliani, précisant du même coup qu'il se verrait bien ministre de la Justice.
On verra donc rapidement si le Trump nouveau, qui vient de faire son apparition, n'est qu'un mensonge de plus.
Car s'il est sérieux lorsqu'il parle d'unifier ce pays, dans lequel la moitié des électeurs sont aujourd'hui traumatisés, il devra tendre la main à ses rivaux et à ses détracteurs. À l'image de son prédécesseur.
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