Pour une refonte du véhicule

Dix recommandations

Tribune libre

La récente défaite du Parti Québécois mènent plusieurs à spéculer sur ses causes et les remèdes qu'elle requiert. Un coup d'œil sur l'historique électoral du parti semble éclaircir certaines énigmes et suggérer l'avantage de jeter des bases différentes pour une nouvelle stratégie.
Si l'on examine un premier tableau statistique ( http://s25.postimg.org/nw83e775b/Tableau_1.png ), les constats suivants peuvent être faits :
- Il y a une stagnation et un lent effritement dans l'appui populaire depuis les mandats 1994-2003.
- En période passée à l'opposition, il y a normalement une montée d'appui progressive qui culmine par la prise de pouvoir. Ce phénomène est absent depuis Boisclair et Marois, où l'appui s'effrite même dans l'attente du pouvoir.
- Lors d'un premier mandat, l'appui poursuit normalement une ascension ou se stabilise. Ce n'est plus le cas avec le dernier mandat remporté, qui chute plutôt dès son début.
- La gouvernance provinciale a déjà été opérée à trois reprises, 19 ans au total.
- L'appui au "Oui" a pu excéder celui au parti mais seulement de 5 à 7 %, ce qui signifie qu'à défaut de l'appui de partis secondaires, seul un appui maximal au parti peut garantir l'accès à l'indépendance.
- Le parti a déjà obtenu 49.3% du vote populaire. Sa moyenne statistique électorale depuis sa fondation est de 36%, à 14% seulement du 50% critique.
- Pour atteindre l'appui populaire nécessaire à l'indépendance, il est nécessaire de doubler l'appui actuel, ce qui implique un changement de cap «révolutionnaire» que seule la nouveauté du parti entre 1970 et 1981 a démontré possible.
Des observations additionnelles ressortent de ce 2ième tableau ( http://s25.postimg.org/tyfq4ovlb/Tableau_2.png ) :
- La multiplication de nouveaux partis illustre un appétit émergeant pour la nouveauté.
- Un éclatement gauche-droite affaiblit le PQ mais également le PLQ.
- L'effritement du PQ et du PLQ coïncide avec la montée de tiers partis.
- La présence de tiers partis (CAQ et QS) empêche l'atteinte de 50% du vote populaire.
- Même s'il a chuté, l'appui à un tiers parti (CAQ-ADQ) demeure persistant depuis une dizaine d'années.
Un dernier tableau illustre les points suivants ( http://s25.postimg.org/5vyw9tey7/Tableau_3.png ):
- Le statut de dinosaure du PLQ.
- Le parti qui lui sert d'adversaire principal tend à changer à chaque deux générations.
- L'émergence récente de tiers partis persistants semble renforcir cette idée de fin de cycle et suggère que seul une métamorphose peut mettre un parti à l'abri de ce phénomène.
À la lumière des trente-huit années écoulées depuis la première prise de pouvoir du Parti Québécois, et pour lui en assurer suffisamment d'autres afin d'atteindre sa raison d'être, les recommandations suivantes semblent s'imposer.
1 • Changer le nom du parti.
2 • Réécrire son programme pour y remplacer étapisme et référendum par un vote en assemblée sur une déclaration d'indépendance suite à une élection gagnée à la fois par une majorité de sièges et de votes populaires.
3 • Favoriser un nouveau chef non carriériste, parfaitement bilingue, crédible, diplomate, familier avec la communication de masse, nouveau au parti aux yeux des médias et susceptible de captiver l'imagination populaire.
4 • Établir un conseil stratégique en communication pour expliquer, promouvoir et défendre le nouveau mode proposé d'accession à l'indépendance.
5 • Favoriser et médiatiser des porte-paroles qui sont jeunes, forts en économie, anglophones et/ou néo-québécois.
6 • Adopter une approche centriste et non partisane, tant au niveau économique que culturel et social.
7 • Simplifier le congrès pour minimiser l'influence des nostalgiques, étapistes, carriéristes et non-centristes (syndicalistes et ultra-libéraux).
8 • Adopter un protocole et un code de conduite stricte.
9 • Ré-initier une pédagogie sur l'indépendance accentuée sur l'économie, la fiscalité, la liberté de gestion collective et la qualité de vie.
10 • Fusionner et « acheter » l'allégeance de parti connexe qui ne contreviennent pas aux points listés ci-dessus.
Modifier le nom du parti (1) est maintenant nécessaire pour les raisons suivantes:
a) Refléter clairement aux médias, partis adverses et électeurs qu'une métamorphose majeure s'opère au parti.
b) Dissocier quelconque bagage négatif passé qui peut être associé au parti.
c) Signaler à l'électeur qui a délaissé le parti qu'il n'est pas insensible à son geste.
d) Signaler aux jeunes électeurs que le parti sait se réinventer et s'adapter.
e) Éclipser le monopole de la CAQ et de QS sur l'appétit populaire pour du nouveau.
f) Renforcir l'image de pouvoir du nouveau chef du parti
g) Taire la démagogie de l'adversaire accusant le parti de changer ses propres règles pour l'accession à l'indépendance.
h) Signaler aux nostalgiques que l'atteinte concrète de l'objectif dépasse l'attachement à quelconque véhicule politique.
Réécrire le programme (2).
L'étapisme est épuisé et trois autres partis offrent déjà la gouvernance provinciale. L'étapisme comporte des vices de construction et n'est pas le seul mode démocratique vers l'indépendance. Modifier ce mode à l'article no. 1 du programme est aujourd'hui le seul changement en profondeur qui permet au parti de redonner une force stratégique au mouvement. (voir texte "Antidotes aux paralytiques" : http://www.vigile.net/Antidote-aux-paralytiques).
Nouveau chef aux qualités citées (3).
a) Non carriériste -- La refonte du parti exige un engagement qui va au delà de l'intérêt pécunier personnel, une patience et confiance qui perdurent peu importe le désavantage financier personnel. Un intérêt fort à gouverner un État-nation, un intérêt faible à gouverner une province.
b) Parfaitement bilingue -- Une bonne maîtrise de l'anglais est non seulement cruciale à une stratégie d'inclusion pan-citoyenne efficace mais également pour combattre la déformation médiatique et la démagogie de l'adversaire.
c) Crédible -- Un CV épais et sérieux, incluant des composantes de parcours à l'international, qu'il s'agit de formation ou d'expérience professionnelle.
d) Nouveau au parti aux yeux des médias -- Un visage issu de l'establishment du parti irait à contre-sens du message clef qui cherche à signaler que les choses ont changé.
e) Articulé, familier avec la communication de masse et susceptible de captiver l'imagination populaire. Des atouts à l'ère médiatique, particulièrement dans le milieu journalistique pauvre, partial et sensationnaliste d'ici.
Conseil stratégique en communication (4).
Le dévoilement du nouveau programme devra combattre l'ignorance, la peur et la démagogie de l'adversaire, toutes susceptibles d'être relayées et amplifiées par les médias. Les meilleurs spécialistes en communication sont essentiels pour prévoir et désamorcer les dérapages médiatiques.
Porte-paroles valorisés (5).
Pour communiquer l'image d'un mouvement fort, civique et uni, il est essentiel pour le parti de mettre davantage de l'avant ses membres compétents en finance et économie, ainsi que ses membres jeunes, néo-québécois ou anglophones. L'objectif n'est pas simplement d'aller puiser des votes chez ces profils d'électeurs, mais de taire la démagogie de l'adversaire qui tente désespérément de briser la nature civique et économiquement sensé du mouvement.
Centriste et non partisane (6).
Garder le centre, éviter la partisannerie gauche ou droite. Le mouvement cherche à être rassembleur. Le débat gauche-droite doit être repoussé au delà de l'indépendance. Il est également aviser de maintenir pour l'instant le statu quo sur toute question culturelle et sociale pour éviter les irritants et la récupération politique qui en serait fait par les partis adverses. Il est futile par exemple de promettre que le nouveau pays interdira la burka, que la francisation y sera accrue ou qu'un moratoire sera appliqué sur les nouveaux barrages car ces promesses font perdre autant d'appuis qu'ils en génèrent. Le résultat est donc non seulement nul mais négatif en bout de ligne car il permet à l'adversaire de faire de la récupération politique et de la démagogie partisane. Seuls les propositions qui génèrent un gain net de vote valent le coup d'être adoptées.
Simplifier le congrès (7).
Permettre aux nouveaux dirigeants suffisamment de marge de manœuvre pour appliquer une stratégie complètement nouvelle. Pour ce faire, les mécanismes du congrès doivent céder plus de pouvoir exécutif et se distancer du lobbyisme.
Adopter un protocole et un code de conduite stricte (8).
L'image du parti doit être protégée par des principes et des mesures sévères qui régissent ses membres et qui reflète l'argumentaire civique et national de la cause. La conduite devant les médias, l'image publique en conférences de presse, le vocabulaire employé, les langues utilisées, etc, doivent refléter une vision civique et digne de gestionnaires d'un État-Nation. Tolérance zéro à la corruption, la partisannerie gratuite ou aux allusions à l'ethnicité. Une culture politique interne qui demeure celle de parfait gentleman, même lorsque provoqué, et qui s'inspire d'indépendantistes respectés qui ont montré retenue, diplomatie et fidélité à leur principes (Gandhi, Washington, Collins, etc.). La participation du chef dans les médias doit garder un standing et refléter une dignité de chef d'état potentiel. L’approche envers les néo québécois doit être codifiée pour favoriser un rapprochement et une complicité. À titre d’exemple, le contenu des communiqués de presse et certains discours locaux gagnent à être issus en plusieurs langues. Les néo québécois qui prennent leur information des médias anglophones reçoivent un message déformé. La seule façon de court-circuiter ce préjudice, tout en générant un effet d'inclusion et de sympathie pour la cause est de traduire à l'interne le message directement dans ces langues. Loin d’être zélé, ce souci pour l’image du parti aide à marteler la nature civile et inclusive de la cause, tout en empêchant l'adversaire de la nier.
Pédagogie sur l'indépendance (9).
La raison d'être, les enjeux et les avantages liés à la cause exigent un travail d'éducation à grande échelle. La réticence et la peur viennent de l'ignorance, qui nourrit à son tour la démagogie de l'adversaire. Le mouvement exige une campagne de communication opérée sur de multiples plateformes; modernes, classiques, virales, etc. La pédagogie gagne à cibler spécifiquement les points d'intérêts et d'inquiétude des différents groupes d'électeurs. Plus le projet de nation sait se décliner en intérêts et opportunités multiples, plus le nombre de citoyens qui le voudront sera nombreux.
Fusionner et acheter (10).
Le parti doit récupérer et occuper tout le terrain indépendantiste centriste civique. Quelconque parti partageant le même terrain gagne à être fusionné dans un esprit d'intérêt commun libre d'ego personnel ou d'entêtement philosophique. Même s'il ne s'agit que d'un ou deux partis très mineurs, le geste de fusion doit être valorisé et médiatisé. Il renforce l'idée de bi-partisanerie, d'un mouvement qui va au delà de l'intérêt d'un seul parti, tout en signalant que le parti répond à un consensus.
L'ordre d'adoption de ces points a un impact sur leur bonne réception. Ils doivent être révélés simultanément. S'ils ne peuvent pas l’être, l'abandon de l'étapisme doit être l’un des derniers changements révélés. Ceci réduira la force médiatique de l'adversaire en l'empêchant d'y associer l'ancienne identité du parti pour bâtir un discours de dénigrement.
Communication, diplomatie, économie et originalité sont les mots d'ordre. Les dangers de mort qui guettent le parti sont le confort, la pensée magique, l'ego personnel, la nostalgie et le pessimisme.
Le parti n'a aujourd'hui rien à perdre à réinventer une approche et une identité. La réticence de l'électorat à appuyer le parti à des niveaux semblables à ses meilleures années semble persistante. Les trois dernières élections ont démontrés qu'il ne peut plus se contenter d'attendre son tour, qu'il ne peut plus prendre pour acquis qu'il est l'alternative assurée. Il doit retrouver une sincérité. Il est risqué de baser une stratégie sur l'hypothèse que l'appui aux nouveaux partis est éphémère et s’effacera. Mieux vaut devenir ce nouveau parti.
Les électeurs sont frivoles de nouveauté en politique. Cette fièvre folle donne un jour 40 sièges à l'ADQ pour ensuite voter massivement NPD. Elle s'offusque d'une corruption chez un PLQ stagnant seulement pour le retourner rapidement au pouvoir. Depuis plusieurs années, la tendance révèle que l'électeur cherche des alternatives. Quelle alternative peut-il y avoir autre à trois partis provincialistes qui proposent sensiblement la même gestion? Le PQ doit réfléchir à cette schizophrénie de l'électorat et prévoir le coup pour éviter que son coup de grâce vient.
L'électorat veut apparemment de la nouveauté: changement de nom, changement de chef et changement de tactique ne peuvent que captiver l'imagination. L'électeur d'aujourd'hui voit chez un parti politique un artiste qui sort un nouvel album ou un humoriste qui lance un nouveau spectacle. L'électeur veut se montrer raffiné et original, différent, il vote pour Mélanie Joly ou quiconque semble sortir une marque neuve, souvent sans porter grande attention au contenu. En attendant l'arrivée d'une maturité intellectuelle et d'une cohérence politique, mieux vaut canaliser ce goût du neuf à son avantage.
Louis Charlebois


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7 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    1 mai 2014

    Je suis d’accord avec l’ensemble de vos propositions. Cependant, je crois que vous n’estimez pas le vote nationaliste à sa bonne proportion, ni la charge virale qui lui est propre.
    Et puis, changer de nom, l’Union Nationale l’a fait il y a longtemps en faveur d’ « Unité Québec » avec Gabriel Loubier, pour revenir à son nom original par la suite. Sanctionné alors sous un nom ou sous un autre. Si le P.Q. faisait cela, changer son nom, il s’exposerait considérablement et tout à fait inutilement.
    Mais vous avez parfaitement raison sur la direction du P.Q. Il ne suffira pas de simplement changer de chef. Cela est un peu enfantin.
    Faudra changer la chefferie elle-même de ce parti, et faire en sorte qu’elle ne soit plus jamais à la merci des soviétiques du programme, qui ont tout contaminé de l’élan originel du P.Q., ceux-là qui sont toujours prêts à faire sauter la baraque pour une simple virgule. Changer de nom apparaîtrait alors beaucoup moins nécessaire.…

  • Archives de Vigile Répondre

    30 avril 2014

    Sauf que...
    ... sauf que 30 survivants au tsunami s'y voient encore!
    Ces gens-là croient encore que leur Parti Québécois n'a fait qu'une embardée de plus. Déjà pressés à s'empiler sur la banquette avant de l'épave pour en prendre les commandes. Se précipitent, ce samedi, pour se rassurer sur leurs blessures, et se maquiller pour convaincre les médias ricaneux qu'ils sont encore bien en selle.
    Ces gens-là sont comme le vieil employé de l'usine qui, congédié, n'ose pas le dire à sa conjointe et part tous les matins à la même heure que d'habitude, pour errer avec sa boîte à lunch qu'il n'ouvrira que pour la vider dans le parc... des zombies!
    Ces gens-là résisteront à tout changement dans le Parti, se croyant les détenteurs de sa destinée. Ils péroreront à l'Assemblée, en face de ce gouvernement canadian, persuadés que leurs effets de manches s'attireront un public toujours naïf et velléitaire du Paradis perdu. Ces gens-là réciteront leurs cassettes jusqu'à l'ultime défaite.
    Il aurait fallu qu'un peuple cesse de plier l'échine, il y a bien longtemps de cela.

  • Pierre Cloutier Répondre

    30 avril 2014

    Vous avez raison mais pas nécessaire de tout détailler immédiatement. Pour le nom, je verrais Le Nouveau Parti Québécois (NPQ) avec un nouveau logo. Pour le reste, je résume de la façon suivante :
    1 - un chef indépendantiste charismatique et déterminé ;
    2 - une proposition alléchante d'indépendance lors de la prochaine élection ;
    3 - une réforme majeure des structures du parti.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    30 avril 2014

    Sur cette méthode d'accession à l'indépendance une grosse faille saute aux yeux. Jamais le PQ ne gagnera "une majorité de sièges et de votes populaires". Oubliez ça.
    Faudrait remplacer par "une majorité de sièges et de votes populaires aux partis indépendantistes". Là la victoire est possible. Là j'embarque.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 avril 2014

    Très perspicace votre analyse. Plusieurs points méritent d'être considérés par les intéressés. Je ne vois pas en ce moment beaucoup de chefs potentiels qui rencontreront vos critères mise à part, Pierre Karl Péladeau et Jean-Marc Aussant.

  • Suzanne Bousquet Répondre

    29 avril 2014

    Une sorte de Zelig, vous voulez dire?
    Je vous cite: «Il est également avisé de maintenir pour l’instant le statu quo sur toute question culturelle et sociale pour éviter les irritants et la récupération politique qui en serait fait par les partis adverses. Il est futile par exemple de promettre que le nouveau pays interdira la burka, que la francisation y sera accrue ou qu’un moratoire sera appliqué sur les nouveaux barrages car ces promesses font perdre autant d’appuis qu’ils en génèrent. Le résultat est donc non seulement nul mais négatif en bout de ligne car il permet à l’adversaire de faire de la récupération politique et de la démagogie partisane. Seuls les propositions qui génèrent un gain net de vote valent le coup d’être adoptées.»
    Si on comprend bien, ce nouveau chef devra être un homme-caméléon?
    Un des traits caractéristiques du caméléon est la faculté qu'il possède de changer de couleur à volonté, et de passer ainsi inaperçu par ses ennemis. C'est pourquoi depuis longtemps déjà on compare au Caméléon, les hommes politiques sans scrupules qui n'hésitent pas à changer la couleur de leurs opinions pour s'attirer les sympathies et les faveurs du peuple.
    La Fontaine disait : « Les Caméléons politiques abondent » et il n'avait pas tort. Malheureusement les hommes et plus particulièrement ceux qui appartiennent à la classe ouvrière, se laissent toujours séduire par les belles couleurs de la politique sans s'apercevoir que si celles-ci changent, les résultats restent toujours négatifs.
    Une des autres qualités du Caméléon est de se gonfler d'air au point de doubler son diamètre. Encore une autre raison, de prêter son nom, aux ambitieux et aux hypocrites.
    En résumé, si le Caméléon-animal est utile aux populations des pays qu'ils habitent, le Caméléon politique est un être nuisible qu'il faut combattre comme un fléau social.

    Ne vaudrait-il pas mieux un(e) leader avec une colonne vertébrale qui valorise les valeurs identitaires québécoises, seules susceptibles de cimenter la solidarité autour d'un idéal?
    Éviter de façon volontaire le champ de l'ÊTRE en limitant le discours politique à l'AVOIR ramènerait l'enjeu de la nation à un simple projet comptable désincarné.
    Ce tiers-monde du NON-ÊTRE engendré par cinq décennies de politiques multiculturalistes et de déconnection des élus souffre. Ce désarroi profond est réel. Les Québécois de souche ont été largués par la classe politique. Malmenés, minés moralement, ils se sentent comme quelqu'un qui a été chassé cavalièrement de sa maison.
    Les accommodements déraisonnables, les pratiques rétrogrades et arrogantes des intégristes religieux, la francophobie, la malhonnêteté des mass-médias, le détournement de la démocratie, autant de formes d'agression psychologique répétée.
    Et un caméléon cravaté viendrait leur chiper l'espoir de redevenir un jour fiers de ce qu'ils sont au plus profond de leurs entrailles? Dans ce cas, leur dépossession ne saurait être plus absolue. Et que dire des ces braves militant(e)s pro-laïcité des communautés culturelles, qui seraient leurs camarades d'infortune?
    Bref, esquiver les préoccupations fondamentales du groupe duquel le projet de pays tire toute sa légitimité. Un bloc de tofu sans marinade ni assaisonnement!
    Un telle approche garantirait ce pour quoi nous sommes hélas devenus champions: foncer directement dans le mur!

    Définition: caméléon
    (source)
    http://www.encyclopedie-anarchiste.org/articles/c/cameleon.html

  • Archives de Vigile Répondre

    29 avril 2014

    Le Rassemblement pour l'Indépendance Nationale... :-)