L’élection de François Legault a suscité beaucoup de commentaires à « l’international ». Mais ces commentaires nous ont surtout montré à quel point il est facile de dire des conneries lorsqu’on parle d’un pays qu’on ne connaît pas.
France
C’est ainsi qu’en France, dans les radios les plus prestigieuses comme dans les grands journaux, on a pu comparer François Legault à Donald Trump en plus de soutenir qu’il flirtait avec « l’extrême droite ». On présentait même la CAQ comme un parti « anti-immigration » et cela, parce qu’elle veut réduire les seuils d’immigration pour deux ans de 50 000 à 40 000 !
On parle ici d’une incompétence de niveau himalayesque. Une présentation qui tord les faits jusqu’à les rendre non reconnaissables bascule en fait dans l’univers des fausses nouvelles.
Cette désinformation n’est pas sans effets graves. C’est ainsi, sur la base d’un article mensonger sur François Legault, que Marine Le Pen s’est crue autorisée à le féliciter comme si les deux partis appartenaient à la même famille politique. François Legault s’en est immédiatement dissocié, mais le mal était fait et ses adversaires cherchent maintenant à le rendre coupable par association.
C’est la réputation du Québec dans son ensemble qui a été entachée.
Mensonge
Je tire une leçon générale de ce détestable épisode. Souvent, en lisant les journaux étrangers qui se penchent sur le Québec, je ne le reconnais pas du tout. Si des journalistes français parlant notre langue se permettent de délirer autant quand ils parlent du Québec, en plaquant sur nous une grille d’analyse qui n’a rien à voir avec la réalité, qu’est-ce qui me dit qu’ils ne font pas systématiquement la même chose en parlant d’autres pays ?
Les médias se demandent pourquoi on ne leur fait plus confiance. Un épisode comme celui que nous venons de vivre nous suggère une piste de réponse : parce que trop souvent, volontairement ou par incompétence, ils désinforment.