Québec — Alors que le leadership de Pauline Marois chancelle, l'association péquiste de Crémazie propose une nouvelle manière d'élire un chef: celle des «primaires».
Présidée par le petit-fils de Jacques Parizeau, Hadrien, et orpheline de député depuis juin — lorsque Lisette Lapointe a quitté le caucus —, Crémazie entend proposer une résolution en ce sens lors du prochain Conseil national les 3 et 4 décembre à Saint-Hyacinthe. Le thème en sera le renouveau des institutions démocratiques. «S'il a lieu, ce conseil», laisse tomber une source péquiste évoquant une annulation éventuelle pour cause de démission de la chef.
Dans un processus de primaire, toute personne, même non-membre du PQ, pourrait voter pour choisir le chef. Il lui suffirait de signer une déclaration affirmant qu'elle adhère aux valeurs du parti et de payer un petit montant d'argent. «Ça donne une légitimité plus grande au chef. Tous les souverainistes éliraient le chef péquiste. Ça permettrait de tendre la main aux autres partis politiques souverainistes», a plaidé Hadrien Parizeau lorsque joint par Le Devoir. Les partis adverses ne pourraient-ils pas alors déléguer des masses d'électeurs pour faire gagner le pire des candidats? «Cette peur a été exprimée en France quand le Parti socialiste a annoncé qu'il ferait une primaire pour désigner le candidat aux présidentielles. On craignait que l'extrême droite fasse élire Martine Aubry», raconte M. Parizeau. Mais ce scénario ne s'est pas matérialisé. «François Hollande a quand même gagné et aujourd'hui il fait très bien dans les sondages.»
La députée indépendante Lisette Lapointe est d'accord avec son ancien exécutif. «Je trouve ça intéressant pour la prochaine fois où le PQ devra choisir un chef.» Cette proposition va dans le sens des réflexions de ses ex-collègues sur la «nouvelle façon de faire la politique». Une primaire «donne une assise beaucoup plus large qu'une simple élection à l'intérieur d'un parti», note-t-elle. Une autre députée indépendante, Louise Beaudoin, qui a participé aux primaires socialistes en France, estime que «c'est une bonne idée pour mobiliser les citoyens, les intéresser à la politique».
Hadrien Parizeau soutient que plusieurs autres associations péquistes comptent l'appuyer. «Mais actuellement, il y en a pas mal qui sont à s'interroger d'abord sur leur appui ou pas à Pauline Marois et ont moins le temps de penser à des propositions comme celles-là.»
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