Départ pour l’Afghanistan : partir sans l’appui des Québécois

NON à l'aventure afghane

Alain Laframboise et sa compagne Isabelle

Le Soleil, Martin Martel
Daphnée Dion-Viens - Bagages en main, les 200 militaires de Valcartier sont partis hier avec un poids de plus sur leurs épaules, sachant que l’opposition des Québécois à la mission en Afghanistan n’a jamais été aussi élevée.



Les enquêtes d’opinion se succèdent, le portrait reste le même : c’est au Québec où l’opposition à la mission canadienne en Afghanistan est la plus vive. Selon un sondage Décima rendu public la semaine dernière, 76 % des Québécois estiment que le nombre de soldats morts en Afghanistan est inacceptable. Au Canada, cette proportion est plutôt de 67 %, soit une avance de cinq points comparé à un sondage similaire réalisé à la fin juin.
Pour plusieurs militaires qui se sont envolés hier pour l’Afghanistan, cette opposition dérange. Le major Éric Landry a passé une bonne partie de ses vacances à justifier la présence de l’armée canadienne à Kandahar auprès de sa famille et de ses amis.
« Je pense que la mission est juste mal expliquée, dit-il. Mais il y a aussi une partie des gens qui entendent seulement ce qu’ils veulent entendre. » Il tente de ne pas trop leur accorder d’importance : « Quand tu es convaincu que tu vas là pour les bonnes raisons, ça va. L’Afghanistan a besoin de nous. »
D’autres sont plus indifférents. « Chacun a droit à ses idées », lance le caporal Maxime Fagnoul, 20 ans. « Ma famille et mes amis me soutiennent, c’est l’important. »
Certains militaires font aussi la part des choses entre leur boulot et l’échiquier politique. « Les gens désapprouvent peut-être la mission pour des raisons politiques, mais je sens quand même qu’ils sont derrière nous, les militaires », dit la caporale Louise Martel, qui considère elle aussi que la population connaît mal le travail de l’armée canadienne en sol afghan.
Changer le discours


Afin de gagner des appuis parmi la population canadienne, la firme Strategic Counsel conseille d’ailleurs au gouvernement Harper de changer radicalement le vocabulaire employé pour parler de la mission en Afghanistan.
Les expressions « combattre le terrorisme », « liberté » et « 11 septembre 2001 » devraient être bannies puisqu’elles sont trop associées à la guerre du président Bush en Irak, pouvait-on lire vendredi dans le Globe and Mail.


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