Le 27 juillet, dans le cadre de la visite du pape François, un rassemblement de « mères mohawks » a réclamé le démantèlement de la croix du Mont-Royal.
Le journal Métro rapporte ainsi le communiqué de ces « mères mohawks » : « les peuples autochtones voient [ce symbole] comme le peuple juif voit la croix gammée ».
La croix chrétienne serait donc l’équivalent du symbole distinctif du nazisme !
Les « mères mohawks » nazifient l’histoire de la Nouvelle-France qui, rappelons‐le, n’a pas grand-chose à voir avec la colonisation britannique sur le continent américain, non plus qu’avec celle des Espagnols et des Portugais. La vérité des faits est désormais optionnelle.
Nazisme ?
Mais acceptons pour un instant leur logique. Mettons tous les Européens dans le même sac.
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Comment peut-on sérieusement assimiler l’expansion européenne à partir de 1492, associée à l’époque des grandes découvertes, à l’histoire du IIIe Reich ?
Notre époque a perdu le sens des mots.
Elle s’est trouvé un nouveau bouc émissaire : le grand méchant homme blanc, présenté comme un sale petit Satan, condamné à la pénitence perpétuelle, à la génuflexion éternelle, à la repentance jusqu’à la fin des temps. Il est non permis de le haïr : c’est même obligatoire. Sa détestation est entourée d’un rituel religieux qui peut pousser, on le sait, jusqu’à brûler des livres.
Vouloir effacer la croix du Mont-Royal s’inscrit dans cette logique. Il en est de même de la prière publique désormais récitée à propos des supposés territoires non cédés, comme si nous n’étions pas chez nous dans notre pays. On rêve de détruire symboliquement la légitimité des pays issus de l’expansion européenne.
On nous parle de réconciliation, mais en fait, les militants amérindiens les plus radicaux rêvent de vengeance. Pour eux, nous ne serions que des « intrus » en Amérique.
Il faut dire qu’ils sont instrumentalisés par la gauche radicale qui s’approprie leur cause pour mener sa croisade anti-occidentale.
Qu’on ne se trompe pas : les pensionnats autochtones représentent une tache indélébile dans l’histoire du Canada. Mais réparer cette injustice ne devrait pas vouloir dire verser dans l’autodestruction. C’est pourtant la tentation de nos élites qui versent dans le masochisme identitaire avec une jouissance morbide.
Pour l’instant, l’idée de déplanter la croix du Mont-Royal est rejetée. Qu’en sera-t-il dans quelques années, après le déferlement d’une propagande culpabilisatrice sans précédent ?
La réponse de la Ville de Montréal, rapportée aussi par Métro, n’a rien pour nous rassurer.
La croix du Mont-Royal représenterait pour elle « un emblème historique majeur de Montréal rappelant des événements historiques précis, et qu’elle est un symbole représentatif de la population canadienne-française ».
Délire
Est-ce vraiment ainsi que la Ville voit cette croix ?
L’expression « population canadienne-française » revient à transformer l’histoire du peuple québécois en histoire d’une communauté ethnique parmi d’autres.
On sent que la Ville de Montréal a honte de cette croix.
Et on y revient : quand on accepte de prendre au sérieux des « mères mohawks » qui assimilent la croix du Mont-Royal à la croix gammée, c’est qu’on a déjà perdu mentalement la bataille.