Madame Marois, la relance de la souveraineté doit s’inscrire dans une demarche courageuse de la part de celles et ceux qui croient que le Québec doit devenir un véritable pays. Nous indépendantistes québécois n’avons rien à cirer de ce statut bancal de pseudo-nation octroyé hypocritement par le gouvernement conservateur actuel afin de mieux nous endormir au gaz naturel pour être d’actualité Rabaska oblige, j’y reviendrai d’ailleurs. Une vraie nation n’est pas sous la tutelle institutionnelle d’une autre.
Aussi madame Marois, en ce qui a trait à la suite des choses, sachez qu’on ne fait pas de politique par sondages interposés. On se présente devant l’électorat avec un programme précis, avec un projet de société et on le défend afin que nos concitoyens y adhèrent. Cela s’appelle aller chercher un mandat dans la population.
Les sociétés humaines évoluent lorsque des gens exceptionnels se battent pour la défense de leurs idéaux. Des personnes visionnaires comme André d’Allemagne, Pierre Bourgault, Jacques Ferron qui n’ont pas attendu que les sondages soient favorables à leur option pour en faire la promotion. Dans toutes les communautés humaines, madame Marois, de par le vaste monde, il y a eu des êtres qui sont devenus des modèles pour les leurs à titre d’exemple, permettez-moi d’en nommer quelques-uns : Ghandy, Mandela, De Gaulle, Bourguiba, Senghor, Diouf. Ces hommes et ces femmes politiques étaient souvent en avance sur leur temps et furent porteurs de très grands espoirs pour leur peuple. Ils voyaient souvent très loin et ne se imitaient pas à des horizons courts, réduits. Ils étaient de véritables guides qui firent faire des pas de géants à leur nation. Ce sont des gens cette trempe qui nous conduiront vers le pays du Québec. Si vous désirez passer à l’histoire vous allez devoir démontrer un peu plus de détermination, un peu plus de chien.
Il y a trois grandes valeurs qui font consensus au Québec. Les québécois sont majoritairement écologistes et pacifistes. Aussi, les valeurs sociales-démocrates qu’ils chérissent font d’eux, un peuple ouvert à un monde meilleur dont ayant une forte tendance alter-mondialiste. C’est justement sur ces trois valeurs que le futur pays québécois doit s’édifier.
Bien sûr, l’inertie est toujours plus rassurante. Je vous implore de vous ressaisir et de porter courageusement le combat québécois.
Regardez les stratèges fédéralistes conservateurs, eux ils ont très bien compris la situation. Voilà pourquoi ils tentent de soudoyer la jeunesse québécoise en tentant de remilitariser le Québec. C’est d’une tristesse désolante l’engouement de plusieurs jeunes québécois pour une carrière militaire alors que notre génération croyait au dialogue et à la diplomatie pour régler les conflits.
Josée Verner disait avec mépris et condescendance que les québécois étaient opposés à a guerre en Afghanistan à plus de 70% parce qu’ils étaient mal informés. J’aimerais lui dire avec tout le respect dû à son rang, qu’au contraire, les québécois sont très bien informés. Moi-même qui suis un citoyen ordinaire, qui n’a pas fait d’études spécialisées dans le domaine des questions militaires me considère comme une personne assez bien au fait des conflits qui sévissent au moyen-orient. Je lis le Devoir depuis 14 ans tous les jours. J’ai lu Le Monde Diplomatique pendant un bon cinq ans. J’ai écouté avec grand intérêt l’émission Indicatif–Présent animée par Marie-France Bazeau à la radio de Radio-Canada pendant 11 ans où nous avions le privilège d’être en contact quotidien avec des gens qui étaient des maîtres internationaux des questions stratégiques, des intervenants d’ONG et de nombreux humanitaires. Son constat est plus que boiteux. Je trouve insultant de pareils propos à l’égard des québécois. Vous devriez madame Marois être un peu plus proactive dans la dénonciation de pareils propos. J’apprécierais que vous lui rappeliez que nous avons été plus de 250,000 québécois et québécoises à dire non à la guerre en Irak, dans les rues de Montréal en 2005. J’aimerais que vous lui rappeliez que nous avons été plus de 60,000 citoyens à descendre encore une fois dans la rue de Montréal en août 2006 pour nous opposer à la guerre au Liban. Je suis un citoyen de Lotbinière et ai participé à ces marches.
J’aimerais vous entendre dénoncer l’horreur et la stupidité du projet Rabaska près de Lévis qui va générer à lui seul 29 millions de tonnes de gaz à effet de serre avec tous les dangers que cela peut entraîner pour les populations civiles. Saviez-vous que les citoyens de Boston dans le Massachusetts et les citoyens de la Nouvelle-Angleterre n’en voulaient même pas de ces projets de gaz méthanier ? J’aimerais aussi vous entendre dénoncer le projet de Cacouna dont on sait maintenant qu’il menacera directement la survie des bélugas du Saint-Laurent puisque ce site abrite les pouponnières de ces mammifères marins en voie de disparition. Quelle bêtise ! Sans parler des millions de tonnes de gaz à effet de serre généré dans l’atmosphère par ce dernier projet.
J’aimerais aussi vous entendre parler de la social-démocratie à la jeunesse du Québec. Il serait intéressant que vous expliquiez aux jeunes québécois tentés par l’aventure adéquiste ce que signifie les lois du marché si chères à Mario Dumont . Les lois du marché madame Marois, ce n’est rien d’autre que la loi de la jungle. Vous allez devoir leurs expliquer à quoi ça sert un syndicat dans une démocratie. Il va falloir leur dire ce qui arrive aux Etats-Unis, qui soit dit en passant est le modèle des adéquistes, ce qu’il advient à une personne qui fait un acv ou un arrêt cardio-respiratoire sans système de santé publique. Parce que les adéquistes, madame Marois, eux, ne croient pas aux services public, du moins si peu. Leur profession de foi, c’est dans le privé qu’ils la font.
Leur programme lors de la dernière campagne électorale fut très souvent, un ramassis de déclarations xénophobes, homophobes, anti-étatiques, anti-fonction publique, anti-assistés sociaux, une brochette de propos et de préjugés primaires à un point tel que même Mario Dumont a eu de la difficulté à contenir. Quel spectacle désolant aurons nous droit à l’ouverture de la session en espérant que vous serez à la hauteur du rôle de chien de garde de nos valeurs de partage de la richesse dont plusieurs adéquistes n’on rien à foutre ! Eux qui se targuent de défendre la classe moyenne alors que justement leurs politiques la feraient disparaître. Nous connaissons aujourd’hui, les résultats de la gouvernance de Reagan aux Etats-Unis ainsi que l’échec des politiques néolibérales en Australie et en Nouvelle-Zélande. Elles furent de véritables catastrophes sur le plan économique et social. Ces politiques ont finalement appauvri la classe moyenne. Vous allez devoir dire aux québécois que les adéquistes sont soient des ignorants, soient de grands naifs¸ ou que ces politiques néo-libérales mises de l’avant dans ces pays les arrangent et qu’ils y adhèrent. Ce qui serait parfaitement leur droit. Mais vous madame Marois, où vous situez vous par rapport à eux ? Nous avons le droit de le savoir.
Il serait intéressant d’expliquer à la jeunesse québécoise madame Marois, ce qu’il reste de la social-démocratie après le passage de Tony Blair à la tête du Parti Travailliste en Angleterre. Lui qui a appliqué de façon servile toutes les politiques de désintégration de l’état social anglais de Margaret Thatcher. Lui qui a renié les principes de son propre parti en gouvernant à droite et en entraînant son pays dans le bourbier irakien. Vous semblez en faire un modèle de votre nouvelle social-démocratie revampée et cela m’inquiète grandement.
Non madame Marois, vous allez devoir être très convaincante et précise pour que les québécois vous suivent dans cette nouvelle galère péquiste améliorée. Nous québécois donnons la chance au coureur. Mais je vous avise qu’il est minuit moins cinq et que le temps presse ! Ne faites pas en sorte que le PQ subisse le même sort que jadis l’Union Nationale. Qu’il agonise lentement délaissé par toutes et tous. Nous serions dans l’obligation de créer un nouveau véhicule qui redonnerait de l’espoir à notre peuple et si ce véhicule existait déjà ?
Je vous implore à vous comporter en véritable chef d’État, non pas en petit chef de parti politique calculateur et opportuniste.
Réagissez, madame Marois !
Denis Julien.
Lotbinière.
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
28 juillet 2007A la réponse à l'article écrit par monsieur Bousquet concernant la
go-gauche. Je lui demanderait de ne pas être méprisant pour les gens qui
croient à un monde meilleur, moins vorace et moins au service des
exploiteurs de la société. Je l'inviterai à lire le livre admirable d'Hervé
Kempf, Comment les riches détruisent la planète chez Seuil éditeur. Les
altermondialistes qui se réunissent par milliers à Pôrto Alegre afin que le
capitalisme se vive autrement sont des personnes respectables et que vous
avez tort d'utiliser l'expression go-gauche comme nous l'avons entendu un
peu trop souvent et avec condescendance dans la bouche du député Sylvain
Simard. Il devrait lui-même avoir un minimum de respect pour le club
politique SPQ-Libre qui fait partie intégrante du PQ mais pas pour
longtemps je puis vous l'assuré.C'est justement cette pensée unique bien
installés qui achève de faire mourir à petit feu le parti.
Archives de Vigile Répondre
26 juillet 2007Je tiens à répondre à monsieur Bousquet qui n'est pas d'accord avec la
partie de mon intervention sur le capitalisme et l'ADQ.
D'abord, je ne suis pas anti-capitalime monsieur Bousquet. Je suis
anti-néolibéraliste. Je crois que ce sont les entrepreneurs qui
effectivement créent la richesse mais je crois aussi que la société civile
a la responsabilité via ses parlementaires de créer des balises dans
lesquelles le capitalisme doit s'exercer. Cela s'appelle la
social-démocratie.
L'homme étant trop souvent un loup pour lui-même, il est
important d'établir des règles de justice et d'équité élémentaires afin
d'éviter que cela aboutisse à la loi de la jungle. Le salaire moyen dans
Lotbinière est de 19,000$ par année. Paradoxallement, c'est comme par
hasard, le comté le plus sous-syndicalisé du Québec. Vous voyez qu'il y a
du rattrapage à faire et que la syndicalisation ne serait pas nécessairement
une mauvaise chose. N'est-ce pas?
Secondo, l'indépendance du Québec est une lutte de libération nationale et
à cet effet, je vous rappellerai que les mouvements de libération
nationale ont toujours été presqu'exclusivement portés par la gauche.
Regardez qui a toujours été un allié objectif du Parti Québécois dans le
passé? Qui a le plus supporté la Révolution tranquille dans les années 60?
Qui est membre du Conseil de la Souveraineté? Ce n'est ni le Conseil du
Patronat, ni les Chambres de Commerce, ni l'Institut Économique de
Montréal. J'aimerais vous rafraîchir la mémoire. Tous ces organismes se
sont toujours braqués systématiquent contre toutes les législations qui
visaient à faire avancer le Québec. Loin de moi l'idée de vous en faire
l'énumération.
Tertio. Sur toute la brochette des adéquistes élus à l'Assemblée
nationale, qui se sont déclarés ouvertement souverainistes? Pas un seul
monsieur Bousquet. Au contraire, ils se putassent tous main dans la main
avec les conservateurs militaristes et anti Kyoto d`Harper. Dans Lotbinière
les deux organisations se superposent. Ils carburent tous à CHOI-FM, du
moins dans un passé très récent.
En terminant, monsieur Bousquet, je suis
d'accord avec vous lorsque vous dites que le pays doit se faire pour tout
le monde. Par contre j"ai le regret de vous dire que ce sont encore les
gens de gauche qui portent à bout de bras le projet de pays. Ca, vous ne le
savez que trop bien.
Si j'ai bien compris votre intervention, il ne faut
pas le dire trop fort, n'est-ce pa monsieur Bousquet? La base la plus
militante du PQ est de gauche et c'est pourquoi le navire vacille
présentement.
Nous avons été tenus en otage, nous les progressistes
souverainistes, depuis trop longtemps par les carriéristes et les
opportunistes de droite qui ne rêvent qu'au pouvoir pour profiter
allégrement du système. C'est terminé!
Denis Julien Lotbinière
Archives de Vigile Répondre
25 juillet 2007M. Bousquet,
J'ai l'impression que vous êtes en service commandé pour le PQ. Vous dites la même chose à toutes vos interventions.
Guy Le Sieur
Vive la République de l'Amérique française
Archives de Vigile Répondre
25 juillet 2007Je suis d'accord avec M. Denis Julien sauf pour la partie go-gauche contre le capitalisme et l'ADQ.
La souveraineté devrait être simplement un choix constitutionnel, point. Dans un pays souverain, les citoyens du Québec pourront choisir d'élire des partis de droite, de centre ou de gauche "à moins que la droite y soit prohibée".
Le PQ et Mme. Marois auraient avantage à continuer de pencher légèrement à gauche mais pas trop et à ne pas lever le nez sur l'ADQ qui a aussi de bonnes idées "comme payer ses dettes" malgré tout ce que vous en pensez M. Julien. "Les gens de centre et de droite et les capitalistes ont aussi le droit d'être souverainistes."
Vous avez raison M. Julien de pousser Mme. Marois à montrer plus d'enthousiasme qu'elle a montré jusqu'à maintenant, sur la promotion de la souveraineté vu que le PQ est principalement...souverainiste. Metttre son option souverainistes en retrait pour pouvoir avoir plus de chances de gagner la prochaine élection, ne fera la pas avancer.