Paul St-Pierre-Plamondon ne cachait pas sa fébrilité à la veille du premier Conseil national du Parti québécois depuis qu'il a été élu à la tête de la formation souverainiste. Pour la première fois, il fera face aux militants péquistes à titre de chef. L'avocat de 43 ans a promis de « rebâtir le camp du oui », comme le disait le slogan de sa campagne. Aujourd'hui, il sait qu'il ne peut pas rater sa première impression.
Le Conseil national, qui se tient virtuellement samedi, sera l'occasion de présenter l'ébauche du projet national
ce qui se veut le nouveau programme pour le parti. Il y a une part d'enthousiasme, on a passé neuf mois à débattre et là on construit, on repart la machine. C'est sûr que c'est un moment qui est fébrile
, dit-il.
Le nouveau chef est conscient de ne pas avoir encore rallié tous les militants des camps adverses et qu'il y a encore du travail à faire auprès de ceux qui se sont rangés derrière ses opposants. Dans son discours de victoire le 9 octobre dernier, il s'est engagé à être d'abord et avant tout un chef rassembleur, ce sera un premier test pour lui.
Un Conseil national, ça sert à ça. Ça sert à faire de la place à toutes les idées et de reconnaître que dans chaque campagne, il y a du bon et que c'est l'ensemble de la contribution de chacun qui donne un bon programme
, précise-t-il.
Il fait donc de la place dans ce programme aux idées que ses adversaires ont défendues pendant la course au leadership. Il y a des idées qui sont très compatibles qui ne provenaient pas des mêmes camps pendant la course à la chefferie et qui se retrouvent dans le projet national. Il y avait un souci pour moi de reconnaître la légitimité de l'apport de différents groupes
, souligne Paul St-Pierre-Plamondon.
Un nouveau cycle
Il promet aussi un plan plus concret pour atteindre l'objectif de l'indépendance dans un premier mandat. Les gens vont voir une proposition de programme bien différente de ce que l'on a vu dans le passé, beaucoup plus court, beaucoup plus direct, beaucoup plus assumé
, ajoute-t-il. Le programme est en effet beaucoup plus concis que celui de 120 pages adopté en 2017 sous le règne de son prédécesseur Jean-François Lisée. La première mouture du programme qu'il va présenter aux membres en fin de semaine est quatre fois moins volumineuse.
On n'a rien à perdre, tout à gagner, c'est une belle période qui commence pour nous.
Le nouveau chef fait tout de même preuve d'un enthousiasme lucide. À court terme, il évoque les finances du parti comme étant l'un de ses plus grands défis. La situation du Parti québécois était déjà précaire avant la pandémie, mais depuis le printemps, la formation politique fait face, comme les autres partis politiques, à une diminution de ses contributions. Pour les mois de mars à août, le parti a enregistré une baisse de 49 % de ses contributions financières.
L'avenir des candidats défaits
Sylvain Gaudreault
Après sa défaite, Sylvain Gaudreault aura-t-il la motivation d'être candidat en 2022? Fidèle à son habitude, le député péquiste de Jonquière annoncera sa décision quelques mois avant le déclenchement de l'élection, répond-il.
Guy Nantel
Dans l'entourage de Guy Nantel, on dit qu'il n'a pas pris de décision sur son avenir au Parti québécois.
Frédéric Bastien
Frédéric Bastien a décidé de se rallier au gagnant. L'historien va se présenter pour siéger à la commission politique du PQ pour travailler sur la plate-forme électorale.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé