Congrès du PQ -3 : pas si fébrile

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Un congrès du PQ sans surprises ?





Congrès -3 : pas si fébrile


Le congrès du Parti Québécois s’ouvre vendredi à Montréal. Il s’agit du premier exercice du genre en plus de six ans et ça donne toujours des choses intéressantes à raconter aux gazettes.


À titre de Spin Doctor identifié à cette famille politique, je me propose de vous accompagner au jour le jour vers cette activité-événement, à laquelle j’assisterai au cours de la fin de semaine. Péquistes présents sur place : n’hésitez pas à venir me saluer !


Je me surprends de sentir bien peu de fébrilité à l’approche de ce congrès. Pas seulement de la part des médias, qui ne manquent quand même pas de s’abreuver des incontournables péripéties entourant les débats internes sur la langue, mais aussi à l’intérieur du parti.


J’ai connu trois congrès comme militant et employé politiques. Généralement, une grande excitation précède ce rendez-vous. Cette fois-ci, je discute avec plusieurs à l’interne et je constate que la rencontre ne vient pas parmi les premiers sujets de conversation.


Désintérêt dû à la position désavantageuse du PQ dans les sondages, du côté des médias ? Sentiment que la fin de semaine se déroulera sans trop d’histoires, du côté du Parti Québécois ? Sans doute un peu de tout ça.


La semaine de Lisée


Dans tous les cas, on n’est pas à l’abri des surprises, notamment en vue du vote de confiance de Jean-François Lisée, dont le résultat sera connu samedi en début de soirée.


Plusieurs prédisent une semaine difficile à Lisée, qui s’est fait brasser au sein du mouvement souverainiste ces derniers jours, notamment à cause de ses propos sur les migrants. Le chef du PQ mesure-t-il bien la précarité de sa position, chambranlante par essence, à l’approche du congrès ?


Depuis quelques heures, on peut présumer que oui. Le député de Rosemont semble avoir bien planifié sa séquence, en lançant aujourd’hui une série de vignettes sur l’indépendance, annonce coulée en exclusivité à TVA hier. Les militants raffolent de ce genre d’initiative et elle devrait solidifier quelques points de pourcentage en vue du vote de confiance.


Les changements apportés à son cabinet fantôme par le chef de l’opposition s’inscrivent dans le même contexte. En accordant le dossier de la Famille à une Véronique Hivon déjà très chargée, on rappelle l’importance de ce thème pour le PQ, tout en rendant officieux son statut de numéro 2 du parti.


C’est le fruit d’une perception publique presque unanimement positive et une surprenante conséquence de son retrait de la course pour cause de maladie l’an dernier. On a remarqué que la députée de Joliette, après qu’elle n’eut pas rechigné à prendre la chaleur avec son chef suivant l’échec de la convergence, n’en a conservé aucune balafre. Rien de négatif ne colle à elle.


On la mettra davantage de l’avant, comme les deux nouvelles venues, Mireille Jean et Catherine Fournier. La première, qui offre un profil « gens d’affaires » précieux pour le PQ, se saisira de la question très médiatisée du « bordel informatique », véritable patate chaude pour le gouvernement, pendant que la seconde présentera une main tendue aux femmes, aux Québécois de la diversité et à la clientèle LGBTQ.


À suivre


On dit de ce virage féminin qu’il sera suivi par d’autres annonces, qui nous permettront de juger jusqu’à quel point la séquence de Jean-François Lisée était préparée. On cherchera autant à plaire aux militants qu’à retirer le foyer de la lentille de la seule figure du chef.


Ça a bien marché pour François Legault ! Ça ne pourra pas nuire à Lisée, se dit-on sans doute à l’interne...


Dans tous les cas, nous poursuivrons demain cette couverture spéciale du congrès, avec un petit retour sur le dernier exercice du même genre, ses suites et ce qu’il représente pour le Parti Québécois.


D’ici là, peut-être que la fébrilité se fera davantage sentir!



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Claude Villeneuve137 articles

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L’auteur est blogueur au Journal de Montréal et au Journal de Québec. Il a été président du Comité national des jeunes du Parti Québécois de 2005 à 2006 et rédacteur des discours de la première ministre Pauline Marois de 2008 à 2014.





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