Clarifiez, M. Dumont!

Économie - Québec dans le monde


Dans l'esprit de bien des Québécois, Mario Dumont sera le prochain premier ministre du Québec. Ils attendent seulement qu'il leur fasse la preuve que sa maîtrise des dossiers, son sens des responsabilités et la compétence de son équipe sont à la hauteur de la tâche.


Malheureusement, depuis qu'il est chef de l'opposition officielle, le leader adéquiste tend plutôt à faire la démonstration du contraire. Ainsi en est-il de sa déclaration de mardi selon laquelle la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) aurait dû intervenir pour empêcher l'acquisition de BCE et d'Alcan par des intérêts hors Québec.
En conférence de presse, M. Dumont a déploré «l'absence» de la Caisse dans ces dossiers. Pendant de longues minutes par la suite, les journalistes ont cherché à savoir ce que le chef de l'ADQ proposait exactement. Souhaite-t-il que le mandat de la CDPQ soit modifié pour que l'interventionnisme revienne au premier plan, devant le rendement des fonds des régimes de retraite et d'assurance des Québécois? Le gouvernement Charest aurait-il dû pousser Henri-Paul Rousseau à concurrencer les offres faites par Teachers à BCE (52 milliards) et Rio Tinto à Alcan (38 milliardsUS)? Comme vous pourrez le lire dans l'extrait ci-contre, M. Dumont n'a pas été en mesure de clarifier ses propos.
Voilà qui est très inquiétant. Le caractère brusque du virage opéré par le chef de l'ADQ, qui a passé des années à dénoncer l'interventionnisme du gouvernement du Parti québécois, est également préoccupant. Au sujet de la Caisse, Mario Dumont a parlé de «dérapages», de «dirigisme», de «folie des grandeurs». En mars 2003, il a proposé que le mandat de l'institution soit précisé de façon à donner priorité au rendement du «bas de laine collectif des Québécois». «Le problème des piètres résultats, disait-il alors, c'est la trop grande intervention gouvernementale dans la Caisse de dépôt et la mission qui est devenue très floue.»
En 2004, le gouvernement Charest a effectivement balisé le mandat de la Caisse en ce sens, avec l'accord de l'ADQ. Comment expliquer que M. Dumont prône aujourd'hui un retour à l'interventionnisme, lui dont la plate-forme électorale, il y a moins d'un an, affirmait que Québec ne doit surtout pas «se substituer aux forces vives d'une économie libérale»?
Quand l'État québécois a voulu se substituer aux forces du marché, les résultats ont souvent été catastrophiques. Pensons, dans le cas de la Caisse, aux aventures dans Steinberg, Provigo, Vidéotron... «On ne veut pas voir le gouvernement agir seul», s'est défendu M. Dumont, évoquant les 250 millions perdus dans la Gaspésia. Le chef adéquiste est-il conscient que toute intervention de la Caisse dans les dossiers Alcan ou BCE aurait nécessité des investissements beaucoup plus considérables, de l'ordre de plusieurs milliards?
Quand on aspire à gouverner le Québec, on ne peut rester vague sur une question aussi cruciale. M. Dumont n'a plus l'excuse du manque de ressources pour justifier un tel amateurisme. Il doit donc, au plus tôt, dissiper l'inquiétude et clarifier sa position sur le rôle économique que ferait jouer un gouvernement adéquiste à la Caisse de dépôt.
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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