(QUÉBEC) Embauché à grands frais il y a quatre ans, Christian Paire va quitter d'ici mercredi prochain la direction du Centre hospitalier universitaire de Montréal. Le président du conseil d'administration, Alain Cousineau, doit prendre contact avec ce dirigeant controversé, déjà «en réflexion» ce week-end. La boucle sera bouclée lors d'une réunion, plus officielle, du conseil d'administration lundi soir.
«Congédiement ou démission, peu importe. Le lien d'emploi sera rompu à la demande du conseil», a confié à Québec une source proche de ces tractations. Toutefois, «aucune décision n'est prise encore» officiellement.
Depuis la publication du rapport accablant du Vérificateur général sur l'ensemble de la gestion du CHUM, mercredi dernier, le sort du patron du CHUM paraît scellé. M. Paire ne participera pas à la réunion de lundi soir, pas plus qu'il n'a assisté à l'entretien entre le ministre Réjean Hébert et le conseil d'administration, mercredi.
Le ministre Hébert a administré un véritable électrochoc au conseil d'administration et exigé «un plan global» pour réorienter le paquebot du CHUM. «Il a parlé de la haute direction et de la gouvernance, c'était vraiment plus large que Christian Paire», a confié un témoin.
Dans le cas de Christian Paire, le Vérificateur général suggérait qu'un lui réclame un remboursement. Il reste à voir quelle pourrait être l'entente. Ultimement, c'est le ministre Hébert qui aura à définir ses conditions de départ. On prévoit que le Dr Paire, qui a quitté l'hôpital de Rouen, en France, pour diriger le CHUM, posera des conditions importantes sur le plan financier. Il a déjà entamé une poursuite judiciaire - payée par le CHUM - parce que l'Université de Montréal avait mis fin unilatéralement à une allocation annuelle de 80 000$ qui s'ajoutait à un salaire qui, en trois ans, excédait déjà de 70 000$ toutes les normes gouvernementales.
Changements
Le Dr Hébert a clairement indiqué qu'il s'attendait à des «changements importants dans l'ensemble de la haute direction du CHUM». Le Vérificateur général avait observé que les directeurs généraux adjoints, les cadres supérieurs de l'hôpital, avaient été choisis sans affichages de postes et même sans concours de sélection.
Un coup de balai au conseil d'administration n'est pas dans les cartes pour l'instant. Lors de leur rencontre avec le ministre, certains de ses membres ont souligné qu'ils n'étaient pas suffisamment informés pour prendre des décisions éclairées. Le comité exécutif du conseil est sur la sellette, de même que la haute direction de l'hôpital, qui doit normalement informer le conseil et alimenter sa réflexion.
Au pied levé, le directeur général adjoint Yvan Gendron (un technologue en médecine nucléaire) aura vraisemblablement à combler le vide, puisque «cela ne peut pas fonctionner sans gestionnaire». Mais il s'agirait d'une situation très temporaire, ce remplacement étant «une conséquence [du départ] et non une option de remplacement». D'ailleurs, d'autres noms d'ailleurs circulent déjà pour prendre le relais. Lors du choix de M. Paire, en 2009, le conseil d'administration du CHUM était très partagé - le Dr Guy Breton, maintenant recteur de l'Université de Montréal, était venu bien près de l'emporter, mais le gouvernement Charest avait favorisé l'apport de sang neuf.
Christian Paire n'était pas présent, vendredi, à la réunion statutaire des chefs de service où on retrouve aussi le DSP, le directeur des services professionnels. Mercredi soir, il avait d'ailleurs quitté précipitamment la séance publique du conseil d'administration.
La Presse a tenté de joindre M. Paire vendredi, mais il a décliné une entrevue.
Contacté par Radio-Canada, Christian Paire a affirmé samedi n'avoir aucune intention de démissionner. Il a dit ne pas être au courant, non plus, de la nouvelle rapportée par La Presse.
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