Chefferie du Bloc Québécois

Blocage intellectuel, mauvaise foi ou simple déni?

BQ - course à la direction

Lors de débats tenus par le Bloc Québécois dans le cadre de la course à la chefferie, Maria Mourani s’est fait accuser par ses deux adversaires de tenter de donner une autre chance au Canada en proposant de renouveler le fédéralisme ou, à tout le moins, de « faire fonctionner le Canada ». Faut le faire! La position de Maria Mourani s’inspire plutôt de la fameuse proposition Parizeau-Laplante qui, à l’époque de la saison des idées, avait fait si peur au Parti Québécois et dont le rejet avait sonné le retrait du PQ de tous ceux qu’on qualifiait à l’époque de « purs et durs » et amorcé, par le fait même, le déclin de ce parti au Québec.
Exiger le rapatriement du Code criminel, de la caisse d’assurance-emploi ou du registre des armes à feu, par exemple, c’est se servir des consensus québécois pour forcer la main à Ottawa et créer des situations de crises qui mettront les Québécois devant un choix ultime : s’écraser à tout jamais ou décider d’assumer leur indépendance une fois pour toutes. Provoquer des gestes de rupture, ça vous dit quelque chose? Eux parlent de négociations constitutionnelles! Ils le font exprès ou ils veulent simplement gagner du temps et espérer revenir au bon vieux Bloc qui bloque mais qui ne propose rien et que les Québécois ont rejeté?
Nos deux grands souverainistes qui n’ont d’ailleurs commencé à employer le mot indépendance aussi souvent qu’après le 2 mai, utilisent maintenant une rhétorique complètement tordue pour tenter de nous faire croire que Maria Mourani est une néo-fédéraliste! Les deux compères clairement identifiés à la vieille garde du Bloc, le premier soutenu par les apparatchiks et l’autre par la majorité des ex-députés veulent, pendant les quatre prochaines années, se promener à travers le Québec pour parler d’indépendance. Daniel Paillé a même déjà calculé le budget dont il disposera pour le faire. Après, on verra, comme le dit l’expression à la mode, mais dans son cas, il aura atteint l’âge de la retraite.
Les deux ne semblent pas se rendre compte que le Parti Québécois n’a aucune chance de former un prochain gouvernement et que si, par le plus grand des hasards, Gilles Duceppe venait à sa rescousse, il ne proposerait rien d’autre que l’approche traditionnelle du PQ soit l’étapisme, le référendisme et l’attentisme du grand jour des conditions gagnantes. Et même avec Duceppe, c’est loin, très loin d’être gagné. Au mieux minoritaire et en pleine récession mondiale : oh! la belle position de force!
Quoi qu’il en soit, qu’on tente de me faire passer pour un néo-fédéralisme mou parce que j’appuie Maria Mourani alors que je suis, en plus, personnellement en faveur du principe de l’élection référendaire à double majorité (siège et voix) pour déclencher unilatéralement notre indépendance en dit long sur la confusion, la mollesse et l’opportunisme des chantres de ce mouvement moribond qui risquent de tuer à jamais l’idée même d’indépendance.
Continuez de parler, parlez, parlez QC, messieurs, mais ne bougez surtout pas.


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3 commentaires

  • Pierre Charbonneau Répondre

    27 novembre 2011

    Maria Mourani : changer pour vrai !
    Maintenant, voyons voir jusqu’à quel point votre chapeau est troué, cher M. Desrosiers. Les citations sont de vous.
    « Quand M. Jean-François Fortin affirme que les positions de Mme Maria Mourani ressemblent à une position de fédéralisme renouvelé, c’est tout simplement qu’il tient compte de la démarche historique du Québec et qu’il n’a pas envie qu’on perde notre temps à réessayer des moyens qui ont échoué. »
    Parlant de moyens qui ont échoué deux fois plutôt qu’une, il y a le référendum. Ça ne vous tenterait pas d’essayer autre chose? Ne serait-ce que d’essayer de voir s’il existe autre chose que cette vérité immuable de l’évangile souverainiste? Juste au cas.
    « De plus, exiger le rapatriement de quelques pouvoirs que ce soit revient au Gouvernement du Québec et non à un parti qui siège dans l’opposition à Ottawa. »
    Je pense avoir abondamment illustré ce genre de contradictions dans ma première réponse.
    « ... diviser le vote souverainiste au Québec en décidant de laisser libre (sic) les membres du Bloc et en refusant d’accorder l’appui du Bloc Québécois à la seule formation politique qui peut prendre le pouvoir, c’est-à-dire le parti Québécois (sic). »
    Pour quelqu’un qui aspire à la liberté d’un peuple, ne pas vouloir laisser ses membres libres. Pas fort! Quant à votre espoir de voir le PQ prendre le pouvoir, il va falloir que votre secte multiplie les sacrifices et les incantations. Ah! Oui, j’oubliais, les sondages annoncent peut-être un autre Sauveur pour très bientôt! Alléluia!
    « Encourager la division du vote souverainiste au Québec, c’est faire tout le contraire du Ralliement national de Gilles Grégoire (RN) du Rassemblement pour l’indépendance nationale de Pierre Bourgault (RIN) qui se sont joint au Mouvement Souveraineté-Association de René Lévesque pour former le Parti Québécois »
    C’était en 1968, cher M. Desrosiers. Et c’est ce qu’il fallait faire à l’époque, mais 2 référendums et 40 ans plus tard, force est de constater que le PQ a échoué et que la coalition ne tient plus. L’un des problèmes majeurs des souverainistes mous et frileux, c’est de toujours vivre dans les années 70 et de toujours chercher à appliquer les mêmes recettes. Élection référendaire à simple ou double majorité, coalition indépendantiste suite à des primaires souverainistes dans chaque circonscription, introduction de la représentation proportionnelle… on est bientôt en 2012, M. Desrosiers!
    « En politique, on ne cesse de dire qu’il faut faire place à la jeunesse. Et bien non seulement M. Jean-François Fortin correspond très bien à cette relève, mais de plus il constitue une relève de qualité dont le monde politique a grandement besoin. »
    Je n’ai absolument rien contre la jeunesse de M. Fortin. D’ailleurs, Maria Mourani n’est son aînée que de quatre ans. De plus, elle a obtenu l’appui unanime de l’exécutif du Forum jeunesse du Bloc Québécois.
    « M. Parizeau lorsqu’il a quitté le Parti Québécois ne s’est pas joint au RDI ni au PI tout simplement parce qu’il savait qu’il perdrait son temps. Il est revenu au Parti Québécois et il a fait en sorte d’être l’élément rassembleur pour se donner un Pays. »
    Quand Jacques Parizeau quitte le PQ en novembre 1984 parce que le « beau risque » de René Lévesque équivaut à remettre la souveraineté aux calendes grecques, c’est bien sûr qu’il ne se joint pas au RDI ni au PI tout simplement parce que ces partis n’existent pas! Là, le chapeau de M. Desrosiers prend résolument l’air! De plus, il quitte en compagnie d’autres ministres influents : Laurin, Harel, Léonard, Paquette, Lazure, de Bellefeuille.
    Lorsqu’il revient en 1988, c’est à la suite de la charge du poète et députée Gérald Godin contre Pierre-Marc Johnson et son « affirmation nationale ». Et si Jacques Parizeau avait 25 ans de moins, je ne crois pas que « la gouvernance souverainiste » qu’il a lui-même qualifiée de « flou artistique » tiendrait la route bien longtemps!
    D’ailleurs, Jacques Parizeau a été le seul chef et premier ministre du Québec à être véritablement indépendantiste. Lisez sa biographie, M. Desrosiers, et voyez comment, à l’intérieur même du PQ, il a dû se battre contre les souverainistes mous et frileux pour malgré tout réussir à obtenir 49, 6 % de oui.
    Et je terminerai par une phrase de M. Parizeau : « La souveraineté, je n’en rêve pas. J’y travaille. »
    En passant, il appuie lui aussi les démarches proposées par Maria Mourani.

  • Pierre Charbonneau Répondre

    26 novembre 2011


    À M. Bertrand Desrosiers,
    Comme j’adore parler à travers mon chapeau, j’ai donc décidé de vous faire plaisir à M. Desrosiers et j’ai donc relu le manifeste de M. Fortin n’y ayant trouvé rien de trop nouveau et d’emballant la première fois. Ma grande ignorance de certaines circonvolutions et entourloupettes du discours souverainiste type me fascinent encore malgré toutes ces années à les entendre parler et à rêver d’un pays mythique issu du Grand soir dans l’année des cinq vendredis fériés et chômés! Toutes les citations, ci-après, sont tirées du manifeste de M. Fortin. Commençons tout de suite :
    « Je ne propose pas de changement au Bloc Québécois – je crois que nous avons été victimes d’une volonté de changement —, je propose plutôt que nous nous retrouvions. » Jean-François Fortin
    Avouez que ça commence bien! Pas de changement prévu, en avant toute! On fonce dans le mur une autre fois.
    « Nous sommes toujours des porteurs du rêve (toujours le rêve!) d’un Québec souverain, nous sommes toujours dévoués à la défense des intérêts du Québec et nous résistons à l’idée d’entrer dans les rangs, devenant rien de mieux qu’une « province pas comme les autres » plutôt qu’un “pays comme les autres”, comme le disait encore Monsieur Duceppe. » Jean-François Fortin
    Premièrement, cette citation est de Pierre Bourgault et non de Gilles Duceppe et elle dit ceci : « Nous ne voulons pas être une province "pas comme les autres", nous voulons être un pays comme les autres. » C’est manifestement plus clair que le charabia du manifeste Fortin.
    « Le Bloc Québécois comme parti doit pouvoir intervenir sur toutes les questions qui affectent directement la vie des Québécois. Nous devons être des souverainistes en tout temps. » Jean-François Fortin.
    Alors, en quoi parler et défendre les consensus québécois autour d’un code criminel québécois ou une caisse d’assurance-emploi québécoise, ne nous regarde pas? D’autant plus que c’est aussi la position du parti souverainiste préféré de M. Desrosiers. Je ne comprends pas, même en enlevant mon chapeau!
    « Et loin de s’éloigner de quelques souverainistes que ce soit, nous devons être un vecteur de rapprochement. » Jean-François Fortin
    Cependant, comprenez bien que « hors du PQ point de salut » et que nous sommes bien prêts à pardonner vos égarements « solidaires » ou « optionnels » si vous rentrez dans les rangs. Pauvre de moi qui suis un indépendantiste pur et dur à qui le PQ a dit depuis longtemps de quitter ses rangs, autant quitter le Bloc tout de suite. Et c’est nous qu’on accuse de diviser !
    « Le Bloc Québécois rejette la Constitution canadienne, aux dernières nouvelles, le Québec ne l’a toujours pas signée et nous ne reconnaissons pas le droit au gouvernement fédéral de décider seul sur des enjeux qui nous touchent directement. C’est, d’ailleurs, croyons-nous, le précepte qui justifie la gouvernance souverainiste préconisée par le Parti Québécois. » Jean-François Fortin
    Là, je vais vraiment avoir besoin d’un dessin. M. Desrosiers me reproche de vouloir que le Bloc se mêle de dossiers provinciaux alors que le PQ, son parti fétiche sur la scène provincial, propose une gouvernance souverainiste qui vise justement à rapatrier morceau par morceau des pouvoirs au Québec ! Chercher l’erreur!
    « L’aile parlementaire du Bloc Québécois ne peut -et ne doit- intervenir que dans les champs de compétences fédérales et en fonction des intérêts du Québec. Mais le Bloc Québécois, parti, n’est pas soumis et ne doit pas se soumettre à cette Constitution. C’est pourquoi, mus par la volonté de défendre le Québec et de faire avancer le projet souverainiste, nous devons apprendre à nous mêler de tout ce qui nous regarde. » Jean-François Fortin
    Faudrait peut-être se faire une idée, non ? On s’en mêle ou pas ?
    Donc, si je comprends bien, le Code criminel, l’assurance-emploi, le registre des armes à feu, les postes frontaliers, etc. nous devrions nous en mêler, mais M. Desrosiers pense, lui, que M. Fortin ne veut pas qu’on s’en mêle. Fichtrement torturé comme raisonnement!
    « … et croyons que le Parti Québécois reste encore et toujours le seul véhicule pouvant nous mener au pays.» Jean-François Fortin.
    Et la « cerise sur le sundae ». M. Desrosiers ne voient pas les sondages et tous ces opportunistes qui ne savent plus où donner de la tête « je rejoins Legault ou j’attends que Duceppe arrive ? Misère que ça n’est pas facile d’être politicien! »
    Donc, à la relecture de ce manifeste, j’en conclus que les positions de Maria Mourani sont encore les plus franches, les plus claires et les plus courageuses. Ce qui a toujours fait défaut au mouvement souverainiste et qui est en train de le mener à la déroute.
    Pierre Charbonneau
    Option nationale

  • Archives de Vigile Répondre

    26 novembre 2011

    M. Pierre Charbonneau,
    Votre texte est un bel exemple d’un individu qui parle à travers son chapeau.
    Quand M. Jean-François Fortin affirme que les positions de Mme Maria Mourani ressemblent à une position de fédéralisme renouvelé, c’est tout simplement qu’il tient compte de la démarche historique du Québec et qu’il n’a pas envie qu’on perde notre temps à réessayer des moyens qui ont échoué. De plus, exigé le rapatriement de quelques pouvoirs que ce soit revient au Gouvernement du Québec et non à un parti qui siège dans l’opposition à Ottawa.
    Vous ne parler pas de l’autre position de Mme Mourani qui consiste à diviser le vote souverainiste au Québec en décidant de laisser libre les membres du Bloc et en refusant d’accorder l’appui du Bloc Québécois à la seule formation politique qui peut prendre le pouvoir, c'est-à-dire le parti Québécois.
    Encourager la division du vote souverainiste au Québec, c’est faire tout le contraire du Ralliement national de Gilles Grégoire (RN) du Rassemblement pour l'indépendance nationale de Pierre Bourgault (RIN) qui se sont joint au Mouvement Souveraineté-Association de René Lévesque pour former le Parti Québécois, car c’était et ça demeure la seule voix pour prendre le pouvoir et faire un référendum sur la Souveraineté. Tout le monde connait les désaccords qui pouvaient exister sur la stratégie, mais l’objectif de réaliser un pays primait avant tout. Encourager l’idée de diviser le vote souverainiste au Québec, c’est tuer l’idée de réaliser un pays.
    En politique, on ne cesse de dire qu’il faut faire place à la jeunesse. Et bien non seulement M. Jean-François Fortin correspond très bien à cette relève, mais de plus il constitue une relève de qualité dont le monde politique a grandement besoin.
    Toutes les personnes qui ont eu l’occasion d’écouter M. Fortin dans les débats ou lors de rencontre dans les assemblées générales des comtés du Bloc Québécois ont été grandement impressionnées par la qualité et la nouveauté de son discours.
    Je vous invite à faire de même et à mettre de côté vos jugements qui n’apportent rien au combat souverainiste. Quand tous les souverainistes seront réunis sous la même bannière pour livrer le même combat, nous pourrons cesser de rêver d’un pays et mettrons tous nos efforts à sa réalisation.
    M. Parizeau lorsqu’il a quitté le Parti Québécois ne s’est pas joint au RDI ni au PI tout simplement parce qu’il savait qu’il perdrait son temps. Il est revenu au Parti Québécois et il a fait en sorte d’être l’élément rassembleur pour se donner un Pays.
    Ce n’est pas un rêveur, c’est un fonceur, un bâtisseur.
    Seule l’unité de nos forces nous procurera un Pays.
    Des jeunes politiciens comme M. Jean-François Fortin sont la base de la reconstruction de notre mouvement indépendantiste ou souverainiste et
    c’est pourquoi je l’appuie dans cette course à la chefferie du Bloc Québécois.
    Faites comme moi informez-vous en allant sur son site : www.onsereleve.org