Telle est l'histoire de la politique mes amis! Telle est l'histoire des hiérarchies de contrôle, guidées par les Grands Bourgeois, fils du Capital et mercenaires du pouvoir Absolu, de la domination pour la domination.
Se réduire à désavouer ces Maîtres entièrement, c'est devenir Anarchiste. Car aucun système politique, si ce n'est celui que nous n'avons pas encore imaginé, n'est entièrement démocratique et dénué de frauduleuses stratégies. Aucun, ni même l'extrême socialisme qui n'a jamais fait ses preuves nulle part. L'indépendance du Québec s'inscrit-elle dans l'établissement Québécois d'une bourgoisie semblable à celle qui domine le Canada et la majorité des pays du monde, ou l'indépendance du Québec devrait-elle s'inscrire dans une révolution sociale exemplaire qui rétablira des valeurs de participation citoyenne et de solidarité nationale et supranationale dans un État nommé le Québec?
Vrai que les dirigeants du fédéralisme canadiens eurent recours à des tactiques douteuses et illégales! Vrai aussi que les partis de gauche n'ont que très faiblement répliqués! Que croyez-vous qui stimule une telle soumission? N'est-ce pas le fait que ces termes révolus que sont la gauche, le centre ou la droite, ne sont, fondamentalement, que d'une égale valeur? Un parti, quel qu'il soit, fédéraliste, souverainiste, ou de tout autre idéologie en « iste », sur un ton faussement démocratique, ne veut s'accapparer du pouvoir qu'en vertu d'un désir de domination, de manipulation et d'imposition. Qui croit détenir la vérité politique ne cherche qu'à l'imposer, telle est la loi de la jungle gouvernementale. Tous les moyens sont bons pour imposer ses vérités et ses réponses au peuple, de l'inféodation à la souveraineté.
L'objectif d'une population est d'être cohérente, efficace sur son territoire et dans ses échanges. L'histoire des nations nous montre que, de tous temps, une classe dominante était nécessaire à gérer la cohésion sociale, par niveaux d'organisations. Le chanteur et réalisateur Dan Bigras a dit, dernièrement, qu'il fallait quelques pauvres pour faire un riche. Les classes supérieures, les oligarchies, ces bourgeois qui détiennent les clés du pouvoir, ne sauraient exister si tous les individus composant une société accédaient à ce degré d'élévation dans l'établissement: la hiérarchie ne serait plus. Or, n'est-ce pas les classes inférieures, professionnelles et ouvrières, qui fixent ainsi, par un aveuglement aussi ancré qu'indifférent, leur statut? L'autocratie suprême, dont sont possédés autant les médias nationaux que les tiroirs économiques, maintient sa dominance dans une quête valorisante où l'argent a remplacé la force physique, et ou la consommation, devenue l'assise de nos grandes sociétés, nécessite un effort soutenu des classes inférieures dans la production de marchandises consommables. Du profit pour le profit, pour le statut quo de la hiérarchie, et de la domination d'une classe sur toutes les autres.
Changer les pions et changer les frontières, sans jamais envisager de changer le jeu, ne fera rien de nettement progressif pour une population.
Si la destitution d'une classe dominante ne sert qu'à mettre en place, au pouvoir, une autre classe dominante, le jeu des fraudes et des oligarchies continuera. La promotion sociale, celle de se soumettre nécessairement au système mis en place par l'oligarchie, ne fera qu'entretenir les inégalités de classes. La réussite sociale restera celle de s'élever dans la hiérarchie et d'accéder au confort bourgeois imposé par les valeurs du groupe dominant.
Alors je repose mon questionnement: l'indépendance du Québec s'inscrit-elle dans l'établissement Québécois d'une bourgeoisie semblable à celle qui domine le Canada et la majorité des pays du monde, ou l'indépendance du Québec devrait-elle s'inscrire dans une révolution sociale exemplaire qui rétablira des valeurs de participation citoyenne et de solidarité nationale et supranationale dans un État nommé le Québec?
Henri Laborit a dit que « le régime parlementaire réalise cette tromperie remarquable qu'il paraît autoriser l'expression de la volonté du plus grand nombre, alors que ce plus grand nombre, intoxiqué par l'information dirigée, ignorant les facteurs économiques et politiques fondamentaux, inconscient du jeu dont il est l'objet, obéit ». Ce qui frappe dans cette citation, c'est le questionnement qui s'en suit: comment le plus grand nombre peut-il se libérer des carcans hiérarchiques ancrés dans ses moeurs depuis tant d'années? Si les Québécois établissent leur indépendance, vont-ils le faire sans révolution sociale, autrement dit, le Québec sera-t-il un pays dirigé par une bourgeoisie dominante qui maintiendra ces structures de dominance par le profit, pour le profit?
La dominance d'une population par une classe professionnelle et politicienne, elle-même inféodée à un système économique oligarque, fut nécessaire, dans l'histoire des sociétés modernes, autant que sera nécessaire son reconditionnement complet; la société dont le Québec devrait se doter devrait être démocratique, individuellement et professionnellement représentative, et basée sur des valeurs de tolérance et de solidarité sociale.
La période de radicalisations dont parle monsieur Sauvé est peut-être, je l'espère, celle d'une désinstitutionnalisation du pouvoir centraliste et arbitraire de la classe dominante, dont la production de marchandises, du profit pour le profit, ne suffira plus à sa maintenance. Le peuple aura pris les rennes. Ne reste qu'à se demander, comme osera-t-il le faire?
Simon Blais
En réponse au texte - Ce qu'il fallait faire - de monsieur René Marcel Sauvé
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