Il aura fallu qu'Harper montre son vrai visage et sorte de son "camouflage
d'ouverture" pour que les Québécois se réveillent. Il aura fallu une
nouvelle flambée au Canada anglais du "Québec bashing" pour que le Parti
Québécois reparle de souveraineté, que Pauline Marois nous parle avec
passion de ses convictions profondes. Cela faisait du bien à entendre ! Sa
remontée au-delà des prédictions des sondages ne s'explique pas autrement.
Le 35% obtenu a presque rejoint le 38% d'appui à la souveraineté. C'est
maintenant ce 38% qu'il faut faire bouger vers le haut.
Quatre ans de Jean Charest risque d'être long et le recul du français
à Montréal, sa minorisation dans l'ensemble canadien, la désaffection à
l'égard du politique vont se poursuivre sans une campagne déterminée pour
le pays, regroupant tous les partis et les mouvement de la constellation
souverainiste et nationaliste. Le PQ, au delà de son statut retrouvé de
solution de rechange "provinciale", doit retrouver sa raison d'être !
La courte victoire de Jean Charest s'explique d'abord par
l'effondrement de l'ADQ dont une partie des électeurs sont revenus au
bercail. Ceux qui restent à l'ADQ sont pour beaucoup nationalistes.
Rejoindront-ils le PQ et Québec Solidaire dans la démarche vers
l'indépendance ? Québec Solidaire et le Parti québécois arriveront-ils, tout
en défendant leur solution différente, arriveront-ils à converger sur la
souveraineté ? Il faut le souhaiter, car se donner un pays est l'affaire de
tous les Québécois, de gauche, comme de droite.
L'histoire récente du Parti Québécois nous montre qu'il ne peut plus
être un parti comme les autres en attente de gouverne provinciale. Il doit
se mobiliser et mobiliser pour la souveraineté. Plusieurs moyens ont été
suggérés dont le PQ doit prendre le leadership:
a) des États généraux de
l'indépendance pour regrouper les militants indépendantistes;
b) mettre à
jour les raisons de se donner un pays;
c) initier un démarche de démocratie
participative pour que la population se donne une constitution; et surtout,
d) jouer son rôle d'opposition souverainiste en ancrant ses déclarations et
ses interventions dans les problèmes concrets.
Un bon exemple s'offre à nous dans l'immédiat. Il faut travailler à
des propositions pour faire face à la crise économique dans une optique
souverainiste et social-démocrate et EN MÊME TEMPS, mettre en évidence
comment l'opposition des politiques entre Ottawa et Québec, comment la
dispersion de nos moyens, comment la cession de la moitié de nos moyens
d'action à Ottawa vont nous rendre la tâche tellement plus difficile qu'à
d'autres pays.
Le résultat des élections est une chance pour le Parti québécois de
retrouver sa raison d'être qu'il a rarement assumée depuis 1995.
Aidons le
Parti Québécois, le Bloc, Québec solidaire et les autres partis et
mouvements indépendantistes à converger vers le pays.
Gilbert Paquette
Président de Intellectuels pour la souveraineté (IPSO)
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Cela faisait du bien à entendre!
Aidons le Parti Québécois, le Bloc, Québec solidaire et les autres partis et mouvements indépendantistes à converger vers le pays.
Chronique de Gilbert Paquette
Gilbert Paquette68 articles
Ex-ministre du Parti Québécois
_ Président des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO)
Gilbert Paquette est un chercheur au Centre interuniversitaire de recherche sur le téléapprentissage (CIRTA-LICEF), qu’il a fondé en 1992. Élu député de Rosemont à l’...
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Ex-ministre du Parti Québécois
_ Président des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO)
Gilbert Paquette est un chercheur au Centre interuniversitaire de recherche sur le téléapprentissage (CIRTA-LICEF), qu’il a fondé en 1992. Élu député de Rosemont à l’Assemblée nationale du Québec le 15 novembre 1976, réélu en 1981, Gilbert Paquette a occupé les fonctions de ministre de la Science et de la Technologie du Québec dans le gouvernement de René Lévesque. Il démissionne de son poste en compagnie de six autres ministres, le 26 novembre 1984, pour protester contre la stratégie du « beau risque » proposée par le premier ministre. Il quitte le caucus péquiste et complète son mandat comme député indépendant. Le 18 août 2005, Gilbert Paquette se porte candidat à la direction du Parti québécois. Il abandonne la course le 10 novembre, quelques jours à peine avant le vote et demande à ses partisans d’appuyer Pauline Marois. Il est actuellement président du Conseil d’administration des intellectuels pour la souveraineté (IPSO).
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