Canada : la ministre aux Affaires francophones ne parle pas... français

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L'horreur linguistique canadienne dans toute sa splendeur


La curieuse nomination d'une nouvelle ministre unilingue anglophone au Ministère des affaires francophones de la province canadienne du Manitoba crée une polémique chez les Franco-manitobains.


Rochelle Squires, la nouvelle ministre des Affaires francophones du gouvernement progressiste-conservateur de Brian Pallister, a aussi été nommée ministre responsable du Sport, de la Culture et du Patrimoine, ainsi que de la Condition féminine pour la province du Manitoba.


Interrogée sur la question du jour, la ministre Squires a répondu (en anglais) : «La courbe d'apprentissage est grande, mais j'ai hâte de travailler au nom de tous les groupes dont je suis responsable.»


La profonde ironie de l'affaire n'inquiète pas la Société franco-manitobaine. «Nous avons hâte de rencontrer la ministre Squires et discuter avec elle pour assurer l'épanouissement continu de la communauté et parler des dossiers prioritaires de la collectivité francophone», a indiqué la présidente de la Société Jacqueline Blay.


De nombreux franco-manitobains déçus


Rochelle Squires a prêté serment dans une cérémonie qui s'est déroulée en anglais du début à la fin. «C'est retourner en arrière», pour Carmen Laroche, une franco-manitobaine de Saint-Boniface. «On est fatigué de se battre. C'est vraiment dommage. Ça veut dire qu'on n'a aucun respect pour nous. Au moins, ça devrait être une personne bilingue qui s'occupe de nos intérêts. Je ne peux pas voir comment une personne unilingue peut nous aider.» Ses doléances ont trouvé écho sur Twitter.


Un autre commentaire fait par exemple une comparaison avec un chef d'orchestre qui ne saurait pas lire la musique !


Le Manitoba est une province très largement anglophone, avec des concentrations de population parlant encore le français, comme à St-Boniface. Sur l'ensemble de la population, 4,1% ont le français comme langue maternelle. De par son obligation constitutionnelle d'offrir des services en français au sein de ses institutions législatives et judiciaires, elle a adopté une politique visant à assurer une offre de services en français dans les régions à forte proportion francophone.Toutefois, cette politique n'est pas une loi, dont le projet est mort depuis longtemps.