Présidentielle 2022 : Dupont-Aignan veut une primaire des «patriotes», d'Asselineau à Le Pen

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Une primaire souverainiste qui n'ira nulle part : Marine Le Pen a déjà annoncé sa candidature


Le leader de DLF plaide pour une primaire incluant de nombreux candidats «patriotes» en 2021 – globalement de droite. Objectif : désigner un candidat unique en vue de la présidentielle. Pour l'heure, seul Florian Philippot y a répondu favorablement.


Deux ans avant le scrutin, Nicolas-Dupont Aignan pense déjà à la présidentielle 2022. Le leader de Debout la France (DLF) a proposé lors d'une conférence de presse l'organisation d'une «grande primaire pour la France» des opposants «républicains et patriotes» à Emmanuel Macron, en 2021.


«C'est aux Français de choisir le meilleur candidat pour gagner face à Emmanuel Macron en 2022, autour d'un programme commun», a-t-il tweeté à l'issue de ses vœux devant la presse, ce 20 décembre.


Concrètement, il s'agirait d'une primaire ouverte à toutes les personnalités souverainistes opposés à la politique du gouvernement – et tout particulièrement celles de droite. Le député de l'Essonne a invité les pro-Frexit Florian Philippot (Les Patriotes) François Asselineau (UPR), les Républicains Julien Aubert (se revendiquant du gaullisme social), Guillaume Larrivé et Bruno Retailleau (plus volontiers libéraux-conservateurs) et des personnalités de la société civile comme les journalistes Eric Zemmour et Natacha Polony ou encore le général Pierre de Villiers, à participer au casting. 


Le RN refuse, Florian Philippot soutient l'initiative


Marine Le Pen – soutenue par Nicolas Dupont-Aignan au deuxième tour de la présidentielle de 2017 – est aussi conviée. Mais le Rassemblement national (RN) n'apprécie pas l'idée. «Dupont-Aignan sort de son chapeau une idée à laquelle il a toujours été opposé. La présidentielle, c'est un homme ou une femme devant le peuple, on n'est pas aux Etats-Unis», a critiqué Philippe Olivier, le conseiller spécial de Marine Le Pen, au Parisien.


Pour l'heure, seul Florian Philippot a donné son accord. «Je soutiens cette initiative intéressante pour permettre un vrai changement face à Macron ! Elle serait l’occasion par ailleurs d’un vrai débat utile entre souverainistes. La France a besoin de rassemblement», a tweeté le fondateur des Patriotes. 


François Asselineau, quant à lui, n'y participera que si l'ensemble des participants s'engagent à sortir la France de l'Union européenne. «Je suis d'accord pour une primaire, mais autour d'un objectif partagé : celui du Frexit», a-t-il réagi dans Le Parisien.


Dupont-Aignan, farouche partisan de «l'union des patriotes»


Longtemps défavorable au principe des primaires – «J'y ai longtemps été opposé», concède-t-il dans Le Parisienl'ex-candidat à la présidentielle a en revanche toujours été favorable à une union des «patriotes», selon ses termes.


 

En mai 2019, dans un entretien pour RT France, il déclarait : «Non, je ne prône pas clairement l’union des droites. Je prône l’union des patriotes, ce n’est pas la même chose. Il faut déjà rassembler les patriotes de droite mais, aussi, au-delà de la droite, ceux de tout horizon. Je garde toujours la même idée et je demande à tous ceux qui veulent remplacer l’Union européenne par une Europe gaulliste, des nations, libre, et des projets concrets, de nous rejoindre». Avant de résumer sa pensée : «Il faudra bien, un jour, rassembler tous les patriotes».


Deux ans plus tôt, quelques mois après l'élection d'Emmanuel Macron, Nicolas Dupont-Aignan avait préconisé une union des forces «patriotes» sous un programme commun allant de Laurent Wauquiez à Marine Le Pen.


Echecs successifs


Force est de constater que Nicolas Dupont-Aignan peine à parvenir à cette union. En automne 2017, il avait lancé avec d'autres personnalités de droite, comme le président du parti chrétien-démocrate Jean-Frédéric Poisson, l'édile de Béziers Robert Ménard ou encore l'ex-président du Front national de la jeunesse Julien Rochedy, une plateforme politique intitulée «les Amoureux de la France» visant à réunir les sympathisants de toutes les droites.


En mars 2019, lors de la présentation de sa liste aux élections européennes, le divorce semblait déjà consommé puisque Jean-Frédéric Poisson, longtemps annoncé en troisième position, a finalement été évincé.


Plus récemment, Nicolas Dupont-Aignan a subi un nouveau revers lors de la convention de la droite, organisée par les soutiens de Marion Maréchal le 26 septembre 2019, où il n'était pas invité. 


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