Le Canada est depuis longtemps perçu comme une terre d'accueil pour les intégristes, heureux qu'ils sont d'être protégés par des lois permissives et un gouvernement docile. On peut donc imaginer l'état d'esprit qui règne ces temps-ci chez la classe politique du Danemark : trois Canadiens figurent sur la liste des prédicateurs interdits d'entrée dans ce pays ; trois noms dans une liste qui en compte dix-huit.
Ces trois prédicateurs sont Bilal Philips, Mazin Abdul-Adhim et Mohammed Alshareef.
Des trois, seul Bilal Philips ne réside pas au Canada ; il vit plutôt au Qatar, ce qui ne signifie pas, par contre, qu'il a été banni du pays de l'érable. Philips est un personnage très connu, lui qui est suivi par plus de 600 000 personnes sur Twitter. Nommé co-conspirateur dans les attentats du World Trade Center en 1993, il a été banni non seulement du Danemark, mais aussi de l'Australie, du Bangladesh, de l'Allemagne, du Kenya, des Philippines, des États-Unis et du Royaume-Uni.
Aux Philippines, il a été arrêté en 2014 pour « incitation et recrutement de personnes dans le but de mener des activités terroristes », ainsi que pour « ses opinions extrémistes et ses liens possibles avec des groupes terroristes ». Au Royaume-Uni, il fait l'objet d'une interdiction de territoire parce qu'il a tenu des propos qui laissaient entendre, entre autres, qu'il appuyait les auteurs d'attentats-suicides. Homophobe, il juge que les homosexuels méritent la peine de mort.
Mazin Abdul-Adhim est considéré comme un important penseur musulman au Canada. Il s'est surtout fait connaître pour ses prêches anti-occidentaux. Pour lui, « l'islam ne peut pas et ne fera jamais partie de la [société laïque] libérale, quels que soient les hauts et les bas que subissent les musulmans ». Il a déjà qualifié l'élite capitaliste d'« ordure ».
Mohammed Alshareef organise un pèlerinage annuel à La Mecque. En 2002, il a fondé l'Institut AlMaghrib, un établissement d'études islamiques qui a établi ses quartiers dans plusieurs pays, dont, évidemment, le Canada. Alshareef s'est autoproclamé homophobe, tout comme au moins l'un des sbires qui le côtoient au sein de l'Institut AlMaghrib, Abdullah Hakim Quick. Comme Bilal Philips, Quick croit que l'homosexualité vaut une condamnation à mort.