Austérité: réaction sans précédent des scientifiques

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La communauté scientifique redoute le gouvernement Couillard

(Québec) Les chercheurs n'ont pas la réputation de descendre souvent dans la rue, mais ceux du Québec, en tout cas, sont en train de répondre massivement à l'appel lancé par leur association, l'ACFAS, il y a trois semaines : près de 5500 personnes du milieu de la recherche ont signé la pétition rappelant au gouvernement Couillard que la science n'est pas une dépense, mais un investissement. Le mouvement serait sans précédent.

«Ce n'était pas une pétition ouverte au grand public, c'est parti d'une lettre publiée dans le magazine Découvrir et dans Le Devoir. Les signataires sont des chercheurs, mais il y a aussi des gens qui sont près du milieu de la recherche, mais pas chercheurs, comme du personnel d'administration. Je pense que c'est la plus grande mobilisation qui a eu lieu autour d'un enjeu de recherche au Québec», commente Louise Dandurand, présidente de l'Association francophone pour le savoir (ACFAS).

Essentiellement, la lettre ouverte rappelait au gouvernement Couillard que même en période d'austérité, la recherche ne doit pas être vue comme une dépense, mais comme des investissements «extrêmement rentables [... capables] de générer des économies récurrentes et des revenus à fort potentiel de croissance, à partir des subventions dépassant rarement 100 000 $ par an». Le texte soulignait aussi que la valeur de la recherche joue également un rôle social, que ce soit par la formation, les conseils au gouvernement ou des interventions éclairées dans les médias.

En fin de texte, Mme Dandurand en appelait aux chercheurs afin que l'ACFAS ne soit pas seule à mener le combat. «Si vous êtes inquiets pour l'avenir, vous devez agir» - ce que 5450 personnes ont fait jusqu'à présent en ajoutant leur nom à la pétition.

La mobilisation est d'autant plus étonnante que le provincial n'a pas (encore) annoncé de coupes en recherche. Mais le dernier budget, rappelle la présidente de l'ACFAS, en évoquait clairement la possibilité, en plus d'une révision prochaine de la Politique nationale de la recherche et de l'innovation, qui avait pourtant été très bien accueillie par les milieux scientifiques.

«Depuis le dernier budget, silence radio. [...] Toute la communauté scientifique est dans l'expectative», dit Mme Dandurand pour expliquer l'inquiétude des savants - et leur mobilisation inédite.


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