Québec — Convaincu que pour «sauver le PQ», il faut «changer le PQ», le député péquiste Bernard Drainville a décidé de consulter la population pendant ses vacances. Dans un message publié sur son site Internet (bernarddrainville.org) hier et intitulé «L'urgence d'agir: réfléchir au Québec qu'on veut», le député invite les citoyens à lui écrire. Certes, il entend se reposer pendant ses vacances en famille, note-t-il, mais il compte en «profiter aussi pour réfléchir à l'avenir du Parti québécois et à l'avenir du Québec».
Des sources disent le député de Marie-Victorin brouillé avec sa chef et certains de ses collègues depuis le caucus du 7 juin, tenu au lendemain des démissions des Louise Beaudoin, Pierre Curzi et Lisette Lapointe, durant lequel il a posé un ultimatum afin de réclamer un vote libre sur le projet de loi 204 au sujet de l'amphithéâtre.
«Depuis plusieurs mois, Drainville n'est de toute façon plus dans le premier cercle de la chef», confie une source. Pour prendre le pouls de son caucus, Pauline Marois a entrepris ces dernières semaines de rencontrer ses 46 députés un à un. Elle aurait toutefois eu plus d'un tête-à-tête avec M. Drainville, a-t-on appris.
Dans son texte, M. Drainville ne consacre aucune phrase à sa chef, mais il fait une profession de foi dans le Parti québécois qui, selon lui, a toujours été, depuis sa fondation il y a 40 ans, «le véhicule de renouveau pour la société québécoise».
Son parti, écrit-il, peut relever le défi que pose la crise actuelle. Il ose même reprendre certaines des formules utilisées par les députés démissionnaires: «Pour y arriver, nous devons sortir des vieilles façons de faire de la politique. Il faut renouveler notre vision, notre discours, nos manières de faire.»
C'est à ce moment de son texte qu'il invite les citoyens à communiquer avec lui: «Ça m'aiderait. Faites-moi savoir ce que vous attendez de vos élus. Quels changements attendez-vous d'eux? Sur la façon de faire de la politique, sur les institutions parlementaires, sur notre démocratie. Dites-moi ce qui vous passe par la tête, sans vous demander si c'est réalisable ou pas, si c'est possible ou pas. Il se pourrait bien que la réponse au cynisme et au désabusement se trouve justement dans ce qui nous semble impossible. Écrivez-moi à bernard@bernarddrainville.org, je lirai tout, promis.» M. Drainville indique qu'il traînera avec lui en vacances «quelques lectures qui ont une trame de fond commune: le changement».
Lorsque M. Drainville a annoncé la publication de son texte sur Twitter hier midi, des internautes ont alors relevé qu'il usait de nouveau de son expression du 7 juin, «sauver le PQ». Le texte a alors très rapidement disparu du site Internet, ce qui a suscité des théories — toujours sur Twitter — selon lesquelles il avait été forcé de l'éliminer. Puis, une heure plus tard, il a été publié de nouveau, à l'identique. «Pépin technique, a alors noté M. Drainville sur Twitter. Le texte est en ligne même si c'est lent. [...] On va régler ça. Patience! Merci!» Le député n'a pas rappelé Le Devoir hier.
Nouveau rédacteur
Par ailleurs, dans les changements qu'elle compte apporter à son entourage avant son caucus du 31 août et du 1er septembre à Saguenay, Pauline Marois a recruté une nouvelle plume pour l'aider dans la préparation de discours, Stéphane Gobeil. Ce dernier, qui a sa propre entreprise de rédaction, a souvent travaillé ces dernières années auprès de l'ex-chef bloquiste Gilles Duceppe. Il ne se joindrait pas nécessairement au cabinet de Mme Marois, mais serait embauché ponctuellement.
Au tour de Drainville de lancer sa consultation
Pour «sauver le PQ», il faut «changer le PQ», estime le député resté fidèle à Pauline Marois
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé