commentaires au texte de Monsieur Nadeau

Au sujet du Fleurdelysé

Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir


"D'Azur à croix d'argent, cantonnée de quatre fleurs de lys de même "
Tout comme certains d'entre vous, j'éprouve le même ressenti.. Ainsi Monsieur Gégé Tremblay : " Ce n'est pas inspirant de couper les liens familiaux" ou Monsieur Serge Charbonneau : "le Fleurdelysé représente sentimentalement beaucoup..."
Nos drapeaux, symboles nationaux, appartiennent à notre vécu, ils sont chargés de tout notre Passé, comment en changer de la sorte, sans couper une partie de notre Histoire ?
Personne n'a vraiment envie d'enfouir son passé à jamais ! Quant à la laïcité n'est-elle pas portée en nous, n'est-elle pas déjà très bien inscrite dans nos Constitutions ?
Votre magnifique fleurdelysé n'a pas cette connotation religieuse que vous y voyez, ce n'est pas une croix religieuse, les drapeaux à croix blanche représentaient au 17ème siècle en France, des drapeaux militaires ou de la marine marchande.
En France, nous aussi, nous avons et aujourd'hui encore, un rappel de la monarchie, symbolisé par la partie blanche de notre tricolore, et ce malgré notre rejet bien connu de la royauté.. mais cela fait partie intégralement de notre Passé. C'est ainsi, cela fait partie de nous.
Vos Patriotes ont choisi le drapeau vert, blanc, rouge, plusieurs versions de ce que cela signifie ont été évoquées.
Est-ce qu'ils auraient gardé le tricolore mais l'auraient mis horizontalement ? Puis, auraient-ils alors décidé d'échanger la couleur verte à la place de la bleue, ceci pour remercier les Irlandais qui les avaient épaulés particulièrement ? .. Ou bien auraient-ils voulu avec le vert Irlandais, additionné au blanc des Canadiens français souvenir de la monarchie et donc de leurs origines françaises, rajouter le rouge britannique ?...
Dans ce cas, est-ce que vous préféreriez échanger votre fleurdelysé contre un drapeau représentant au moins dans une de ses parties la couronne britannique ?
Le tricolore français a longtemps été gardé par les Canadiens Français, aujourd'hui encore il l'est par les Acadiens, ils ont simplement rajouté l'étoile jaune de Maria Stella dans le bleu .
La ville de Saint Louis dans le Missouri présente une fleur de lys en souvenir de l'ancienne Louisiane française, mais aussi du roi de France à qui elle doit son nom.
Certains pays conservent, eux aussi, le souvenir de la France à une période de leur passé, comme la Bosnie Herzégovine, ou les Bourbons d'Espagne par exemple... les rois anglais eux-mêmes ont longtemps gardé les fleurs de Lys, symboles de leurs origines françaises, quant aux lions ou léopards actuels, le troisième symbolise encore la région française de l'Aquitaine anciennement possession d'Edouard III d'Angleterre, vassal du roi de France.
Les fleurs de Lys, emblème de la monarchie française, remontent à un très lointain passé au moment de Hugues de France, dit Hugues Capet en 987 . A cette époque ces fleurs de lys étaient semées n'importe comment et surtout en très grand nombre.. Philippe le Bel par exemple avait ses vêtements semés entièrement de fleurs de lys, c'est seulement en 1376, avec Charles V que le nombre a été fixé à trois fleurs de lys, à cause de la Trinité, et depuis toujours placé en une et deux .
Le drapeau de Carillon exhumé par Baillargé en 1848 représentait un coeur de jésus en son centre et les fleurs de lys étaient disposées en diagonales aux quatre coins .. cette bataille du fort Ticonderoga ( Carillon) a été gagnée le 8 juillet 1758 par les Canadiens Français et leurs alliés Amérindiens mais personne ne sait en effet si ce drapeau y était réellement ! Appartenait-il à un régiment français venu avec Montcalm, c'est ce que certains avancent mais rien ne le confirme, ou bien appartenait-il à une milice canadienne ? Bien des questions demeurent...
C'est en 1848 qu'il a été exhumé par Baillargé. On sait qu'il était resté longtemps accroché à la voûte de l'église des Récollets, récupéré au moment de l'incendie de cette petite église et enfoui sans doute quelque part dans une malle ou dans un coin.


Featured 9f80857c4f8cb8374a10579d275de8ea

Marie-Hélène Morot-Sir151 articles

  • 303 458

Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020   lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA

 

 

 





Laissez un commentaire



13 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 septembre 2010

    La fleur de lys d'hier à aujourd'hui.
    Pour tout savoir sur notre emblème national de son origine en France et en Nouvelle-France consulter le lien suivant:
    http://www.ourroots.ca/toc.aspx?id=12574&qryID=9641b073-cae6-4712-8532-2ea15f3efc16
    Bonne lecture et découvertes.
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-rapatriement-des-armoiries-royales-de-france.qc
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité

  • Nicole Hébert Répondre

    26 juin 2010

    Oui, Merci ! beaucoup, chère Marie-Hélène, pour ces connaissances et ces fines observations que vous nous partagez avec tant de fermeté mais de délicatesse!
    J'étais moi aussi troublée dans l'affection que je lui porte par ces questionnements sur notre drapeau qui inspire par sa beauté, son calme, sa lumière, son élévation. Et tant pis s'il rappelle indirectement nos fondements chrétiens puisque, à côté des dégâts causés par certains excès religieux et certaines bornes - pour ne pas dire certains bornés - il y a, qu'on le reconnaisse ou non,tout un héritage de valeurs précieuses venues de la même source et qui nous font aussi ce que nous sommes.
    Et merci aussi pour cet intérêt - cet amour - généreux dont vous nous entourez. ÇA FAIT DU BIEN! Amicalement,
    Nicole

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2010

    Ce n'est qu'en apparence que le fleurdelisé est jeune. Certains de ses éléments remontent au début de l'ère chrétienne et d'autres jusqu'aux égyptiens. De plus, les Québécois ont toujours eu des emblèmes distinctifs pour se démarquer d'abord de la Vieille France et ensuite des autres contrées appartenant à l'Empire britannique. C'est à l'instar du Québec et 20 ans plus tard, que les autres provinces canadiennes et l'État fédéral lui-même ont senti le besoin - pour Expo 67 - de se doter d'emblèmes propres.
    La croix au coeur de notre drapeau est bien cela, et non deux épées croisées. Cette croix symbolise notre attachement à la tradition chrétienne et à son principe de charité ou d'entraide et d'égalité entre les hommes. Cette utilisation de la croix sur des oriflammes ou des fanions - les vrais drapeaux ont été inventés au Moyen-Âge avec l'apparition d'États nationaux - date d'environ 2 000 ans puisqu'elle remonte à l'oriflamme conçue par Saint-Denis au premier siècle après Jésus-Christ.
    Plus près de nous, les Croisés et, plus tard, Jeanne-d'Arc pendant la guerre de Cent Ans, l'ont utilisés. C'est à Charles VII qu'on doit l'idée de la placer sur un fond bleu (avec des fleurs de lys) pour cimenter l'unité de la France, jusqu'alors disloquée en plusieurs duchés-royaumes, contre l'envahisseur Anglais.
    C'est un peu à cause des Anglais que cette croix jusque-là rouge, devint blanche, car les Anglais ont toujours prétendu que le trône de France devait être occupé par leur roi et pour le démontrer, ils adoptèrent sur leurs emblèmes la croix rouge qui devint la figure centrale de leur futur Union-Jack, leur drapeau actuel. En réaction, Charles VII et Jeanne-d'Arc adoptèrent la croix blanche - couleur traditionnelle de la croix anglaise jusque là - pour montrer que le contraire était vrai, c'est-à-dire que la monarchie anglaise était vassale de celle de France.
    La couleur bleu-azur est associée à l'autorité du roi L'Ile de France à partir de l'an 1000 sur les territoires annexés à ce royaume. C'est le même Charles VII qui adoptera définitivement cette couleur sur ses emblèmes.
    Quand Champlain fonde Québec en 1608, le drapeau qu'il utilise est celui de la marine marchande française. Il est identique au nôtre, sans fleurs de lys.
    La fleur de lys apparaît pour la première fois en France vers 840 sur le sceptre royal de Charles le Chauve et tous les rois subséquents l'utilisent pour symboliser leur rang souverain par rapport aux autres rois français. Selon certains historiens, elle serait la résurrection simplifiée de la croix ansée, symbole du pouvoir des pharaons égyptiens. Cependant cette fleur est toujours de couleur jaune d'or. Quand Jacques Cartier débarque à Gaspé en 1534, ce qu'il fiche dans le sol pour marquer la prise de possession d cette terre inconnu au nom de son roi, c'est l'étendard royal lui-même: un écusson blu-azur portant trois lys d'or et cet écusson est lui-même sur fond blanc.
    La couleur blanche du lys est une idée québécoise. C'est en 1902 que l'abbé Filiatrault, prêtre de Saint-Jude, un petit village dans la banlieue de Saint-Hyacinthe, la proposa sur son projet de drapeau où les 4 lys étaient placés dans les coins et orientés vers le centre, alors qu'aujourd'hui ils sont dressés verticalement. Pour lui, la blancheur, comme dans beaucoup de cultures, symbolisait la franchise, la pureté, la paix comme la colombe, la grandeur d'âme et la souveraineté de l'esprit. La couleur n'a donc rien à voir avec le lys boanique actuel qui n'est pas une plante originaire du Québec.
    Notre drapeau est donc très ancien par ses composantes et illustre à merveille la devise du Québec: JE ME SOUVIENS
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juin 2010

    Mme. Morot-Sir,
    Vous voyez le cadeau que vous nous avez fait? En plus des souhaits d'une bonne Fête Nationale, l'histoire profonde de notre peuple et de son drapeau que vous nous avez racontée, a provoqué une véritable prise de conscience des véritables symbolismes de ce fleurdelisé et de ses origines.
    Les très bons commentaires ( M. Montmarquette excepté) qui ont suivi, ont peaufiné les détails de cette action courageuse et digne de mention de Maurice Duplessis qui avait osé, avec son équipe, déloger le Red Ensign, ce symbole tellement déprimant de notre état de colonisé. On a beaucoup affirmé que cette époque de Maurice Duplessis avait été une période noire mais si on la compare à la nôtre actuellement, c'était véritablement gris pâle. Duplessis a eu de ces coups de génie comme celui du drapeau. Il n'avait pas à demander à la reine ni à ses valets d'Ottawa la permission. D'autres l'auraient fait.
    Je crois que ceci illustre bien que notre indépendance est à notre portée. Nous avons la possibilité de la déclarer unilatéralement il suffit pour un gouvernement démocratiquement élu d'avoir le courage de la faire. Bien entendu il ne nous est pas possible d'allier le mot courage et Charest. Ce dernier est l'antonyme du premier et de toutes manières, nous devons prendre conscience que son rôle à Québec, en ayant traversé son pont d'or d'Ottawa, était de mettre à terre son propre peuple, provoquer la nécrose de notre culture pour prouver au ROC, aux anglais, qu'il était digne de diriger le Canada, en bon roi nègre. (voir, de Pierre Falardeau, le film « le Temps des Bouffons », présenté en 1994 et visible sur Youtube)
    Nous devons retenir cette action courageuse de Maurice Duplessis et qu'en ce qui concerne notre présent et notre avenir, nous n'avons pas à demander la permission à personne pour respirer, pour nous tenir debout et pour chasser nos assassins de Québec. Comme le cancer, le PLQ charestier, déploie ses métastases partout dans notre société et, malheureusement, certaines personnes ne semblent pas suffisamment allumées pour réaliser notre enlisement et, d'après les sondages, voteraient encore pour ce métastase nécrophile.
    Notre fête nationale (qui, si nous laissons tomber un petit St-Jeau Baptiste blondinet avec son mouton), n'a pas encore de patronyme. Il en aura un la journée où ce drapeau, ce fier fleurdelisé, représentera une nation qui aura laissé son adolescence derrière elle et entrera dans le concert des nations en adulte accompli, ce que nous sommes déjà. Il nous faut seulement laisser les démons de la peur, héritée de la soumission à un dieu et à ses « représentants » et à l'humilité véhiculée pour garder le contrôle, et marcher résolument vers l'avenir dans l'ombre de ce fleurdelisé nous représentant.
    Merci Mme. Morot-Sir de par vos détails historiques et votre soutien moral, de nous aider à cheminer vers cette éclosion populaire inéluctable.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juin 2010

    Proposée par le député indépendant René Chaloult, l'adoption d'un drapeau québécois est votée par l'Assemblée législative le 21 janvier 1948. L'après-midi même, le fleurdelisé flotte du haut de la tour du Parlement à Québec.
    Peu après le dénouement de la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement unioniste de Maurice Duplessis demande au Parlement canadien de doter le pays d'un drapeau distinctif. Devant la division des opinions à Québec et la décision du gouvernement fédéral d'adopter le Red Ensign, l'Assemblée législative forme un comité de douze personnes afin d'étudier cette question. Aussitôt, l'idée du fleurdelisé est mise de l'avant, recueillant l'appui de nombreux groupes nationalistes. Le premier ministre Maurice Duplessis demeure hésitant à se compromettre, mais l'enthousiasme pour ce projet et le retour de la question au feuilleton par le député Chaloult, en décembre 1947, l'amène à reconsidérer ses positions. Au matin du 21 janvier, la motion proposée par Chaloult reçoit l'approbation unanime du Conseil des ministres et le fleurdelisé devient par arrêté ministériel le drapeau du Québec. Le même après-midi, vers 15 heures, il flotte du haut de la Tour du Parlement. Le premier ministre annonce la nouvelle aux députés en déclarant : «...nous nous rendons avec une grande joie au désir de la population (...) Ce drapeau, ce sera le Fleurdelisé avec une légère modification. Nous avons en effet décidé, conformément aux principes de l'héraldique, de faire redresser les fleurs de lis qui apparaissent aux quatre coins du drapeau.» Le chef de l'Opposition libérale, Adélard Godbout , approuve immédiatement l'idée, tout comme le chef du Bloc populaire, André Laurendeau , et l'instigateur du projet, le député indépendant René Chaloult, qui rend hommage au premier ministre en ces termes : «Ce drapeau est un geste autonomiste d'un gouvernement qui défend l'autonomie. Je remercie le gouvernement et je le félicite; le premier ministre vient de poser là un geste digne de Honoré Mercier. Désormais, lorsque nous arriverons au Parlement et que flottera sur la tour notre drapeau, nous nous sentirons plus chez nous.» C'est à l'unanimité que l'Assemblée législative approuve la «motion Chaloult» demandant «de doter cette province, au cours de la présente session, d'un drapeau véritablement québécois.» La sanction d'une loi sur le drapeau sera donnée le 9 mars 1950.
    http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/890.html
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 juin 2010

    Même si certains souhaitent les dissocier, drapeau et politique restent inséparables. Toute l'histoire du fleurdelisé, comme celle des bannières qui l'ont précédé, est en effet marquée du sceau de la politique. Avant son adoption, il est pour Duplessis un drapeau «séparatiste» puisque ses partisans les plus fervents sont les nationalistes de l'école de Lionel Groulx. Une fois adopté, Duplessis l'utilise dans ses campagnes électorales. Il en fait son drapeau, celui de son parti. Il réussit tant et si bien que lors de la campagne électorale de 1960, les libéraux de Jean Lesage «décor[ent] leurs estrades de banderoles rouges ornées de lis blancs et même de lis rouges sur fond blanc». Dans le Devoir du 23 octobre 1962, André Laurendeau, lui-même chaud partisan du fleurdelisé lors de la campagne en faveur de son adoption, rappelle cette période : «Au début, le drapeau devint un peu le drapeau de l'Union nationale. Les libéraux le boudaient; ils ne se montraient guère nationalistes, alors, et se moquaient des fleurs de lis comme de la totonomie. Puis ils comprirent que c'était une erreur. [...] Les uns par opportunisme --comme Duplessis--, les autres par conviction--comme plusieurs duplessistes--, ils prirent donc l'habitude de l'utiliser à leur tour»(115). Avec la Révolution tranquille, le fleurdelisé devient petit à petit le symbole de la spécificité de la société québécoise et de son désir d'émancipation. C'est à cela que s'en prennent, entre autres, les étudiants de Sir-George-William lorsqu'au début de mars 1964, ils descendent, déchirent et jettent dans la rue un drapeau du Québec. En réplique, les représentants des étudiants de la faculté de commerce de l'Université Laval demandent que le Red Ensign qu'ils ont descendu du Centre fédéral de recherches forestières soit envoyé aux étudiants de l'université anglophone avec une lettre de protestation. «Dans le débat enflammé qui suivit, le président des étudiants en Droit, M. Mulroney, [le futur premier ministre du Canada,] se fâcha tout rouge et déclara qu'il ne fallait pas se venger pour chaque maudite bêtise que font les Anglais de la province de Québec(116)». Sur la scène internationale, fleurdelisé et unifolié en viendront régulièrement aux prises. «À l'occasion de controverses publiques qui ont mis aux prises, dans des colloques internationaux, les représentants de Québec et ceux d'Ottawa, à propos de la place respective du drapeau canadien et du fleurdelisé, on a parlé abondamment de ces vaines querelles de drapeaux. Querelles désagréables, déplaisantes, absurdes pour les étrangers, sans doute. Mais vaines? Si les drapeaux ne signifiaient rien, on en ferait des mouchoirs(117)».
    Même si certains indépendantistes auraient préféré une autre bannière, tel Raoul Roy qui suggère, dans Pour un drapeau indépendantiste, de choisir entre un tricolore rouge-blanc-violet et le tricolore des Patriotes, le fleurdelisé est rapidement associé, au cours des années 1960 et 1970, à la souveraineté du Québec, puisque les troupes souverainistes l'utilisent avec le bleu comme signe distinctif alors que les troupes fédéralistes préfèrent l'unifolié et le rouge. L'arrivée au pouvoir, en 1976, du Parti Québécois favorise le fleurdelisé. Le nouveau gouvernement réactualise les arrêtés en conseil 1674 du 22 juin 1967 et 2427 du 20 août 1969 qui ordonnent que le drapeau du Québec soit arboré sur les édifices relevant du gouvernement(118), et amende le Code municipal et la Loi des cités et villes pour que les municipalités arborent le fleurdelisé sur leur hôtel de ville(119). En 1978, le ministère des Communications du Québec lance une campagne «visant une plus grande diffusion du drapeau du Québec».
    En 1980, le fleurdelisé est un acteur important de la campagne référendaire. Très rapidement, le fleurdelisé devient le signe de ralliement du OUI et l'unifolié, celui du NON. Ainsi, en mars 1980, Michel Fréchette mandate deux cabinets d'avocats, dont celui de Me Paul Trudeau, bâtonnier de Montréal, pour étudier «la Loi sur le drapeau du Québec afin de déterminer si les tenants du OUI --le Comité pro-Québec et la SSJB-- ont le droit d'utiliser le fleurdelisé dans leur publicité». Dans les faits, il s'agit d'une opération médiatique en vue de briser les couples fleurdelisé-camp du OUI et unifolié-camp du NON. Au même moment en effet, l'avocat chargé du dossier, Paul Trudeau, préside le Comité lavallois pour le NON afin de «donner plus de place au NON à Ville Laval»(120). Au lendemain de la bataille référendaire, le Parti libéral du Québec se rend compte des risques de laisser au seul Parti Québécois l'usage du fleurdelisé. En conséquence le parti adopte dans les années 1980 une résolution qui change le sigle du Parti libéral du Québec en y enclavant un fleurdelisé à droite du L rouge traditionnel. Lorsqu'en 1989, des manifestants ontariens francophobes de Brockville foulent le fleurdelisé, le geste repris à satiété par les médias devient le symbole du refus canadian d'accepter la spécificité québécoise. Lorsque sonne l'échec de l'Accord du lac Meech qui devait réconcilier le Québec avec une Constitution adoptée en pleine nuit en son absence, c'est naturellement vers son drapeau que se tourne la population québécoise qui inonde de fleurdelisés le défilé de la Fête nationale, le 24 juin 1990.
    Une des histoires les plus drôles en ce qui concerne la lutte que se livrent souverainistes et fédéralistes par fleurdelisé et unifolié interposés, a lieu le 29 avril 1994 à l'édifice de la Confédération à Ottawa. L'employée d'un député bloquiste décide de faire flotter à sa fenêtre le fleurdelisé qu'elle vient de recevoir afin d'en enlever les plis. Cinq minutes après la sortie du fleurdelisé, plusieurs unifoliés claquent au vent. Les bloquistes répliquent et pendant approximativement 1 heure la cour intérieure de l'édifice de la Confédération est enjolivée de quelques fleurdelisés, de beaucoup d'unifoliés et de certains drapeaux provinciaux(121).
    http://pages.infinit.net/cerame/heraldicamerica/etudes/drapeaux.htm

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    25 juin 2010

    Merci à tous de vos intéressants commentaires, merci des liens donnés, par Monsieur sans Pareil
    Je suis terriblement admirative devant vos ancêtres, tous ces Français qui en un autre temps ont traversé l'Atlantique pour venir bâtir un pays, votre pays, puis à leur suite les pères de vos pères qui se sont tant battus à leur tour ...
    Bien sûr ils sont arrivés avec leur culture et leur religion, devons-nous pour cela comme nous le suggère Monsieur Nadeau tout effacer, sous prétexte que nous baignons dans une laïcité ambiante et rejetons pour la plupart, tout ce qui est religion et religieux.. Le Passé ne peut être balayé comme un foetus de paille, c'est sur notre Passé que nous devons tous nous appuyer, qui que nous soyons d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique d'ailleurs, pour construire non seulement notre Présent mais aussi notre Avenir.
    Vous pouvez être fiers d'être les descendants de ces hommes-là, vous tous qui êtes des milliers à porter encore aujourd'hui leurs noms, ces hommes particulièrement enthousiastes et courageux, remplis de vaillance et nous savons combien il en fallait à cette époque du 17ème siècle, pour explorer votre immense pays, où tout était à faire, où tout était à construire, sans aucun des moyens modernes que nous connaissons aujourd'hui, ils ont même ensemencé les terres alors qu'ils n'étaient pas principalement des paysans !.. Et,lorsque les Anglais ont pu enfin s'emparer de la Nouvelle France - depuis tant d'années qu'ils en rêvaient - ils n'ont eu qu'à s'installer dans un pays où tout existait, où tout fonctionnait déjà..
    Monsieur Thompson, cela est un plaisir de vous lire, je vous remercie de tout ce que vous exprimez dans ce sens, de ce sentiment d'une telle fierté qui vous anime, et dans votre absolu refus d'un quelconque oubli.. Merci aussi, tout particulièrement pour votre dernière phrase,cela me touche énormément.
    "Un peuple sans Histoire est comme le vent sur l'herbe aux bisons "

  • Archives de Vigile Répondre

    24 juin 2010

    Rapatriement des armoiries royales de France les armoiries de Québec
    Pour rendre hommage à nos ancêtres de 1759-1760, rapatrions les armoiries de Québec sur le sol du berceau de la Nouvelle-France, voici le vidéo en ligne sur Tag Télé au lien suivant:
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    Vous pourrez aussi consulter le lien internet suivant pour plus d’informations :
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-r
    Merci de militer pour le retour de notre patrimoine.
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-r
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 juin 2010


    Ce drapeau est le nôtre. On peut l'aimer ou ne pas l'aimer, lui trouver toutes les qualités ou tous les défauts, il fait partie de nous. Et plus le temps passe, moins on peut en changer, ce n'est pas un quelconque logo dont on se débarasse au gré des modes.
    Et puis de toutes façons, ce n'est pas le drapeau qui flotte, c'est le vent !
    André Vincent

  • Archives de Vigile Répondre

    24 juin 2010

    Madama Morot-Sir,
    merci pour cette leçon d'histoire.
    Vous avez, par ce texte éloquent, apporté de l'eau au moulin de ma fierté. Pour moi, tous ceux qui parlent et respectent notre belle langue française et l'histoire de nos nations sont, comme le chante notre poête national Gilles Vigneault, de ma race.
    Et même, au-delà de la langue et de la culture, tous ceux qui respectent leur culture et leurs traditions sont de ma race. Ce qu'entend aussi Gilles Vigneault, à qui je ne voudrais surtout pas faire insulte.
    Je participerai aux célébrations de notre fête nationale en faisant dans mon coeur une place pour vous et pour les vôtres.
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    24 juin 2010

    À propos du drapeau...
    Le drapeau québécois, tel qu'on le connaît aujourd'hui avec ses quatre lys blancs sur fond bleu, existe depuis un peu plus de 50 ans. Son adoption offficielle remonte au 21 janvier 1948.
    C'est lors de cette journée, peu avant trois heures, que flotta pour la première fois le drapeau actuel du Québec. C'est devant les députés de l'Assemblée nationale que le Premier ministre, Maurice Duplessis, présente son drapeau et consacre le fleurdelisé comme drapeau officiel du Québec.
    Pour les spécialistes, le drapeau du Québec incarne la présence d'un peuple. Il assume la continuité de l'histoire. Le bleu azur est caractéristique du peuple français. Symbole d'unité, le blanc est apporté au pays par Champlain comme le signe de notre attachement à la culture française. Il représente notre volonté de vivre. La fleur de lys évoque la victoire de Carillon dont l'étendard, l'ancêtre direct du drapeau actuel, portait quatre fleurs de lys d'argent.
    À la fête nationale des Québécoises et des Québécois, quand vous brandirez le drapeau, pourquoi ne pas avoir une petite pensée pour ses origines et ce qu'il représente?
    Pour plus de détails:
    http://www.patriotes.cc/portal/fr/ArticleView.php?
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité

  • Archives de Vigile Répondre

    24 juin 2010

    Le fleurdelisé, reflet de notre histoire en Amérique
    Le 21 janvier 1948, le fleurdelisé prenait la place de l'Union Jack, drapeau britannique, au sommet de la tour centrale de l'hôtel du Parlement. Par décret, le gouvernement du Québec lui avait accordé, le matin même, le statut de « drapeau officiel du Québec ».
    Officiellement donc, le drapeau du Québec n'a qu'un demi-siècle. Cette jeunesse n'est cependant qu'apparente. En réalité, les éléments et les couleurs du drapeau sont présents en Amérique depuis des centaines d'années.
    Pour en savoir plus;
    http://www.drapeau.gouv.qc.ca/drapeau/histoire/fle
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 juin 2010

    Le drapeau de Carillon et l'identité québécoise
    Pour en savoir plus sur le sujet consulter le lien internet suivant:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Drapeau_de_Carillon
    Bonne lecture et découvertes.
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-r
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité.