Les libéraux refusent d’entendre le directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) alors que 514 procès sont maintenant menacés d’avorter en raison de l’arrêt Jordan.
Le Parti québécois a demandé mardi à ce que la commission des institutions interroge le DPCP sur «l’analyse des risques, la priorisation des dossiers et l’abandon de procédure à la suite de requêtes dans la foulée de l’arrêt Jordan de la Cour suprême», qui fixe une date limite pour tenir un procès à la suite de l’arrestation d’un accusé.
Richard Merlini, député libéral et membre de la commission, a voté contre cette demande. «C’est au DPCP de faire son travail. Comme député, ce n’est pas notre rôle de poser des questions sur la priorisation des procès. Notre rôle est de s’assurer que le DPCP ait les ressources pour le faire», a-t-il affirmé lors d’une entrevue avec Le Journal.
Il estime qu’il est normal que le nombre de demandes d’arrêts de procédure augmente puisque les accusés font valoir leur nouveau droit constitutionnel. Il ajoute que le gouvernement Couillard a investi 175 M$ pour les quatre prochaines années pour réduire les délais en justice. «Ce n’est pas comme mettre un repas au micro-onde, ça ne prend pas juste deux minutes», a-t-il lancé. Il souligne aussi que le DPCP sera présent lors de l’étude des crédits du printemps.
Irresponsable
Pour les partis d’opposition, il s’agit d’un geste «irresponsable». «On veut avoir l’heure juste et connaître l’ampleur des risques face à l’explosion des demandes d’arrêt de procédure», a affirmé la députée péquiste Véronique Hivon mardi en entrevue avec Le Journal.
Mme Hivon agite le cas d’un homme de Gatineau, accusé de triple meurtre, qui a déposé une requête qui sera entendue le 22 février. «C’est dans la région même de la ministre Stéphanie Vallée», a-t-elle souligné. Submergé par les causes en retard, le DPCP doit faire des choix. Mme Hivon veut connaître ces critères. «Des crimes sont-ils moins importants que d’autres?» s’est-elle demandé.
Même son de cloche à la Coalition avenir Québec. «Les libéraux disent : on fait confiance au DPCP. Je suis du point de vue contraire, on doit poser des questions sans s’immiscer dans la gestion quotidienne. Je m’explique mal cette frilosité», a lancé le député Simon Jolin-Barrette. «On aimerait savoir si les ressources additionnelles sont suffisantes», a-t-il noté.
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