OTTAWA | Le chef conservateur, Andrew Scheer, conteste l’utilisation du mot «génocide» en référence aux femmes et filles autochtones disparues et assassinées au Canada.
«Je crois que la tragédie qui a frappé cette partie vulnérable de notre société est propre à elle-même. Je ne crois pas que cela rentre dans la catégorie, dans la définition du génocide», a-t-il déclaré au Roy Green Show de Global News Radio.
Il a ajouté que la question «est un problème que les politiciens doivent prendre au sérieux».
Les commentaires du chef conservateur interviennent après que le premier ministre Justin Trudeau eut accepté les conclusions d’une enquête publique qui parle d’une forme de «génocide» et de crise «en cours depuis des siècles» en se référant à la violence faite à l’égard des femmes et des filles métisses, inuites et des Premières Nations.
Publié lundi, le rapport final de l’enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées appelait à un changement important, avec 231 recommandations visant à mettre fin à la violence à l’égard des femmes et plus généralement, des Autochtones LGBTQ2.
Scheer a aussi déclaré à Roy Green que l’enquête avait mis en avant certaines recommandations sur lesquelles «nous pouvons nous pencher» pour protéger les personnes en danger.
Naomi Sayers, une avocate autochtone établie en Ontario, a déclaré à Global News plus tôt cette semaine que le bilan du Canada en matière de traitement des peuples autochtones est incontestable.
«Vous ne pouvez pas débattre de ce fait, avait-elle dit. Le Canada a légiféré par le passé pour supprimer, éliminer et effacer les communautés autochtones, leurs organismes et leurs systèmes.»
L’avocate a souligné que cela a été fait par les gouvernements canadiens passés et actuels, en citant notamment la Loi sur les Indiens, les pensionnats autochtones ou la surveillance excessive des communautés autochtones.