Allumez, on a du pétrole!

Avec tout ce pognon, on va facilement remporter le 3ème référendum.

Chronique de Jean-Jacques Nantel

Qu’est-ce que c’est que cette déprime et cette grisaille qui submergent présentement le mouvement souverainiste? Mais rendez-vous compte, bon sang : les compagnies pétrolières ne cessent de découvrir de nouveaux gisements de pétrole dans le golfe du Saint-Laurent, à Anticosti ou en Gaspésie. Il y en a pour des siècles et ça nous appartient! Alors que le prix du baril de pétrole ne cesse de grimper, la valeur des découvertes faites au Québec est déjà estimée à au moins un demi-million de dollars par Québécois. Tout le monde est excité sauf nous!
Une telle réaction a de quoi surprendre, surtout de la part des souverainistes, puisque, grâce à cet ¨or noir¨, les meilleurs arguments des fédéralistes se retournent désormais contre eux, même celui de la péréquation. Nous le tenons enfin l’argument massue qui va nous permettre de convaincre les prudents, les hésitants, les sceptiques et même d’innombrables immigrants.
Le plus beau de l’affaire est qu’une partie importante des découvertes ont été faites sur l’île d’Anticosti, une région de terre ferme que nous pouvons exploiter sans que le fédéral puisse nous en empêcher. Mieux : l’île n’abrite aucune tribu amérindienne qui pourrait nous réclamer des fortunes sous le fallacieux prétexte que l’exploitation pétrolière nuirait à son mode de vie ancestral.
Sans la souveraineté, le pétrole sera une malédiction pour le Québec
Si, au lieu de jubiler, les Québécois accueillent chaque nouvelle découverte d’hydrocarbures avec une extrême méfiance, c’est bien sûr parce qu’ils sont habitués à se faire mentir, tromper et voler.
Cette suspicion est tout à fait justifiée quand on considère la quantité de pays dont la fibre morale a été détruite par l’argent facile provenant du pétrole. En plein 21ème siècle, d’hallucinants scheiks arabes sortis tout droit des contes des Mille et Une Nuits ne parviennent-ils pas à se maintenir au pouvoir en finançant la survie artificielle de cultures moyenâgeuses qui sont basées sur la discrimination à l’égard des femmes, sur le copinage tribal et sur l’exploitation éhontée de millions de travailleurs étrangers? Et on n’a pas parlé de pays pétroliers rongés par la misère, la corruption et la pollution comme le Nigeria ou l’Angola.
Les Québécois ont d’autant plus raison de se montrer prudents que, depuis le référendum de 1995, le Canada anglais et ses alliés fédéralistes québécois cherchent par tous les moyens à affaiblir le Québec francophone, notamment en lui imposant un taux d’immigration deux fois supérieur à celui d’un pays à forte capacité d’assimilation comme les États-Unis. Cette volonté de nuire domine tellement la scène politique québécoise que toutes les tendances habituelles à la corruption y sont fortement accentuées. Flairant la bonne affaire, de multiples requins de la finance sont donc accourus pour profiter du carnage en faisant exploser de façon totalement invraisemblable les coûts de reconstruction d’infrastructures comme le Pont Champlain ou l’échangeur Turcot. Inauguré en 1962 pour un coût total de 35 millions de dollars, le pont Champlain sera en effet remplacé à un coût estimé de 5 MILLIARDS de dollars; soit 143 fois plus! (Est-ce qu’un pain, un livre de poche ou une voiture coûtent 143 fois plus qu’en 1962?)
C’est sur ce terroir particulièrement fertile que sont récemment venus s’implanter les charognards de l’industrie pétrolière, ces grands ¨experts en sinistres¨ qui, dans le domaine de la fraude et de la corruption, ont énormément de choses à apprendre à nos petits magouilleurs fédéraux et provinciaux. Ces immenses compagnies, qui se retrouvent chaque année dans le peloton de tête des entreprises les plus riches du monde, possèdent en effet une expertise de plus d’un siècle en la matière. Leur fabuleuse richesse, qui est due en partie au fait qu’elles font le commerce de la seule ressource vraiment essentielle à nos économies développées, a aussi pour origine l’impunité dont elles bénéficient en opérant dans l’immense vide juridique créé par l’absence d’un gouvernement mondial efficace.
Depuis l’époque où le gouvernement américain a passé une loi antitrust pour obliger John D. Rockefeller à démanteler sa trop puissante Standard Oil, les pétrolières ont pris l’habitude de se voir imposer des réglementations sans cesse plus sévères par les gouvernements des pays où elles opèrent. Au lieu de s’opposer à ce mouvement de fond qui, presque partout, bénéficie d’un fort appui populaire, elles ont plutôt décidé de se réorganiser de manière à ne plus jamais se retrouver sous le contrôle d’un seul gouvernement.
Comme la richesse facile incite à la paresse, les pays producteurs les ont grandement aidées à le faire en négligeant de se doter de flottes de supertankers et en se contentant de leur vendre du pétrole; ce qui en a fait les intermédiaires obligées entre les pays producteurs et les pays consommateurs. Cette position d’intermédiaire s’est révélée exceptionnellement rentable puisque une des façons les plus efficaces de voler de l’argent est de laisser traîner ses petites mains baladeuses à proximité d’un important flux de capitaux. C’est ce qu’ont toujours fait les banques, un autre groupe d’entreprises dont le niveau de richesse n’a jamais rien eu à voir avec la valeur des services qu’elles rendent. (Bertolt Brecht a écrit à ce sujet: ¨Il y a pire que de braquer une banque, c’est d’en fonder une¨)
Dans le cas des compagnies pétrolières, les détournements sont facilités par leur organisation multinationale qui les met à l’abri de la plupart des lois nationales. Profitant de l’anarchie du monde international, ces compagnies installent leurs sièges sociaux dans les pays où la réglementation est la moins contraignante, dotent leurs navires de pavillons de complaisance vendus par de petits pays à la législation peu exigeante comme le Belize ou le Honduras, profitent de chaque variation des taux de change, maximisent leurs bénéfices en déclarant leurs profits dans les pays où ils ne sont pas imposés et leurs dépenses dans ceux où ils le sont, etc.
Une de leurs fraudes les plus payantes consiste à refiler immédiatement aux consommateurs toute hausse de prix annoncée par les pays producteurs pour, tout au contraire, ne leur faire profiter des baisses qu’après deux ou trois semaines de délai. Dans chaque pays, les pétrolières forment d’ailleurs un cartel informel qui fait varier les prix à la pompe simultanément sur l’ensemble du territoire.
Le dossier des pétrolières est particulièrement navrant dans le domaine environnemental. Habituées depuis toujours à rejeter dans l’atmosphère les résidus gazeux de leurs raffineries, à vidanger les cales de leurs navires en haute mer ou à pourrir les terres agricoles et les nappes phréatiques des pays producteurs en employant des procédés de fracturation qui sont lents à produire des effets visibles en surface, les pétrolières ont toujours montrer un respect plus que relatif pour l’environnement. Comme, de toute façon, elles se savent impopulaires – le pétrole est un des rares produits que les consommateurs détestent acheter - leurs préoccupations environnementales se limitent ordinairement à camoufler le mieux possible l’ampleur des catastrophes dont elles sont responsables. On l’a bien vu en 2010 lors du déversement monstre de pétrole dans le golfe du Mexique qui a été contrôlé avec des produits chimiques dont un des effets était de dissimuler dans les sombres profondeurs de l’océan d’innombrables petits amas de pétrole agglutiné.
Pour défendre leurs intérêts, ces transnationales milliardaires n’ont jamais à se montrer très créatives puisque, dans chaque pays qu’elles accablent de leur sollicitude, elles n’ont qu’à suivre méthodiquement le même éternel processus d’implantation. Ordinairement, elles commencent par s’attaquer aux points faibles du système politique local. Dans les richissimes États-Unis par exemple (312 millions d’habitants), une de leurs cibles privilégiées est le Sénat américain, cette chambre législative qui est composée de seulement cent représentants élus pour six ans. En plus de s’acoquiner avec tous les membres facilement corruptibles du gouvernement en place, elles s’achètent ensuite une crédibilité en finançant des œuvres caritatives, en engageant les meilleures firmes locales de marketing et d’avocats et en recrutant comme lobbyistes des personnalités qui acceptent de leur vendre le capital de sympathie qu’elles ont accumulé auprès du public. Sachant que leurs futurs profits vont largement compenser leurs investissements, les pétrolières subventionnent aussi de façon directe ou indirecte les partis politiques, les groupes de pression, les publications, les recherches scientifiques et, en fait, tous les groupes susceptibles de servir leurs intérêts.
Quand on considère la véritable nature de l’expertise de ces compagnies, on ne s’étonne pas que l’explosion sans précédent des affaires de corruption que connait présentement le Québec ait coïncidé avec la découverte dans son sous-sol de fabuleux gisements d’hydrocarbures.
Signalons que la curée des charognards à laquelle nous assistons n’est pas sans contradiction puisque, contrairement aux compagnies pétrolières, le gouvernement fédéral a par exemple intérêt à retarder au maximum le développement de nos ressources. Plusieurs solutions à ce dilemme ont cependant été trouvées. Pour s’assurer que le Québec tire le minimum de profits de ses ressources, le gouvernement du PLQ a ainsi vendu ses droits pétroliers les plus prometteurs à 10 cents l’hectare; ce qui se compare avantageusement aux 500$ par hectare obtenus dans certaines autres régions pétrolières du Canada.
De manière à favoriser les provinces maritimes quand viendra le moment d’exploiter le gigantesque gisement sous-marin d’Old Harry, le gouvernement Charest a aussi reconnu au fédéral le droit de délimiter les zones maritimes réservées à chaque province dans le golfe du Saint-Laurent. Dans ce dossier, il y a fort à parier que le gouvernement central ne tiendra aucun compte du rapport des populations riveraines qui, dans un arbitrage international survenu en 1992, lui a permis de s’accaparer de la quasi-totalité des zones de pêche que lui disputait, dans le même golfe du Saint-Laurent, la petite collectivité française d’outremer de Saint-Pierre-et-Miquelon. (Compte tenu de ce précédent et des huit millions d’habitants du Québec, c’est la totalité du gisement de Old Harry qui devrait logiquement nous revenir.)
Débordé par l’extrême voracité de tous ceux qui sont venus l’aider à affaiblir le Québec, le gouvernement libéral aimerait bien se maintenir au pouvoir suffisamment longtemps pour effacer les traces laissées par ses ¨activités de développement¨. Mais la machine à faire des sous s’est emballée et est devenue incontrôlable. Aussi les démissions et les révélations sur la corruption de son administration se multiplient-elles au point où même la légendaire impudence du premier ministre n’est plus capable de faire illusion.
Le miracle pétrolier et la victoire référendaire
Si l’échec du PLQ est patent, celui de ses traditionnels adversaires souverainistes l’est tout autant puisque le PQ se montre absolument incapable de profiter de la déconfiture libérale.
Il va sans dire que la désaffection de l’électorat souverainiste n’est liée ni à l’exploitation pétrolière ni à l’abandon du rêve souverainiste, mais à l’échec d’une stratégie bassement partisane qui consiste à essayer de se faire élire ou réélire en ne parlant jamais parler d’un projet national jugé ¨électoralement nuisible¨. Pour justifier cette stratégie, les leaders souverainistes nous laissent entendre que la population ne veut plus entendre parler de souveraineté. Allons donc! Pratiquement tout le monde rêve de devenir riche, puissant et respecté. L’argent est même le seul sujet de conversation dont les humains ne se soient jamais lassés.
Avec tout le pétrole qu’on découvre au Québec, les arguments économiques ne manquent plus désormais en faveur de la souveraineté. Il est par exemple évident que, si nous restons dans le Canada, le fédéral va nous voler cette nouvelle source de richesse en nous obligeant à la partager avec ses provinces pauvres. Autrement dit, c’est nous qui, d’ici quelques années, devrons payer de la péréquation!
Ces sommes d’argent viendront bien sûr s’ajouter à tout ce que le Canada anglais nous vole déjà. Sans même chercher à s’en cacher, celui-ci ne s’apprête-t-il pas à financer avec nos taxes fédérales la ligne électrique sous-marine que Terre Neuve va construire dans le golfe du Saint-Laurent pour contourner le Québec?
Des arguments économiques du même genre pourraient être présentés à la population dans le cas de la reconstruction des ponts Champlain et Mercier que le Fédéral veut faire payer au Québec en totalité par voie de péages selon le principe de l’utilisateur-payeur. Or, si ces ponts sont si hauts et coûteux, c’est d’abord et avant tout parce qu’ils doivent permettre le passage des bateaux qui utilisent la voie maritime. Normalement, ce sont donc les propriétaires de ces navires, et non les Québécois, qui devraient payer la majeure partie des coûts de réfection des huit (8) ponts qui enjambent le Saint-Laurent. Ajoutons que le Québec paie toutes les dépenses de la voie maritime par l’entremise de ses taxes fédérales (cela fait partie de sa part des ¨investissements¨ faits par Ottawa) alors que les Ontariens et les Américains accaparent tous les profits qu’elle génère. (Les navires paient quand ils empruntent le canal de Panama; alors qu’ils paient quand ils empruntent notre voie maritime!)
Avec l’afflux d’argent provenant de son exploitation pétrolière, un Québec souverain pourra graduellement réduire ses impôts, bonifier ses régimes de pensions, éliminer son déficit et sa dette, refinancer ses systèmes de santé et d’éducation, relancer l’emploi, rénover ses infrastructures en décrépitude, relancer sa natalité, développer ses régions, etc.
Quant aux groupes ethniques, qui se sont toujours opposés à la souveraineté, il devrait être facile d’en convaincre plusieurs de se joindre à nous pour profiter du pactole pétrolier. Les souverainistes ne devraient d’ailleurs pas se gêner de promettre dans des ententes signées qu’un Québec souverain concentrera son aide internationale dans certains pays cibles (Haïti, Maroc, Algérie, Liban) et que cette aide sera gérée par les immigrants issus de ces pays. Si nous voulons faire progresser notre projet national du côté des groupes ethniques, nous devons arrêter de chercher à nous en faire aimer – cela n’a jamais marché – nous devons défendre leurs intérêts.
Penser à long terme
Quand il sera souverain, le Québec devra songer à se doter de systèmes anticorruption efficaces. Par bonheur, nos champs pétrolifères sont si rapprochés des marchés québécois et américains que nous n’aurons nul besoin des compagnies pétrolières, de leurs tankers et de leur très nuisible expertise politico-financière.
Pour s’assurer que l’argent du pétrole ne corrompe pas notre société et, surtout, nos gouvernants, nous devrions alors nous doter de politiques à long terme semblables à celles adoptées par la Norvège. Ainsi, on pourrait créer un Pétro-Québec fonctionnant sur le modèle d’Hydro-Québec et dont les profits seraient consacrés de façon permanente à certaines fins bien spécifiques : paiement de la dette, développement des régions, relance de leur natalité, développement international, etc. (Nos taxes et impôts financeraient le reste des dépenses de l’État.)
Pour protéger l’environnement et éviter le gaspillage de ressources non renouvelables, il faudrait maintenir le prix du pétrole domestique au même niveau que le prix international de manière, entre autres, à ne pas relancer le marché québécois des grosses voitures. (On devrait adopter la même politique d’économie avec notre hydroélectricité). Il faudrait aussi utiliser les méthodes d’extraction écologiquement acceptables que les pétrolières évitent d’utiliser pour maximiser leurs profits.
Quant aux gaz de shale, que des entrepreneurs irresponsables veulent exploiter en injectant des milliers de tonnes de poisons industriels directement sous nos terres agricoles et nos nappes phréatiques, nous devrions, à l’exemple de la France, déclarer un moratoire complet et permanent sur leur exploitation. Dans ce dernier cas, on pourrait faire une exception seulement si une entreprise devait découvrir le moyen de faire de la fracturation hydraulique avec de l’eau pure.
Si, plutôt qu’agir avec intelligence et circonspection, nos futurs politiciens devaient tenter d’assurer leur réélection en organisant une immense fête de gaspillage avec notre richesse pétrolière, alors nous nous serions montrés indignes de la chance unique que l’histoire vient de nous offrir. En fait, la souveraineté aurait alors été réalisée en pure perte puisque, tel l’Alberta, notre patrie se serait condamnée elle-même au pourrissement de ses terres agricoles et, donc, à un dépeuplement massif à plus ou moins long terme. Oscar Wilde a écrit : ¨Quand les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières.¨
Évidemment, puisque nos ennemis s’acharnent déjà à détruire le Québec, notre meilleure chance de survie et de prospérité est encore de chercher à devenir souverain.
Jean-Jacques Nantel, ing.
Octobre 2011


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 novembre 2011

    Monsieur Nantel,
    C'est excitant de lire votre article.
    L'or noir,l'or jaune,l'or bleu, nous avons tout quoi! Il ne nous manque que du plomb dans la tête pour arriver à faire du Québec, un extraordinaire pays INDÉPENDANT, AUTONOME ET LE PLUS BEAU DU MONDE !
    Encore cette semaine, j'ai rencontré des amis de longue date, que je vois très rarement, des indépendantistes de la première heure, des hommes fiers, travailleurs, pleins d'idées, des créateurs du Québec...eh ben, ils ne connaissent pas Vigile.
    Maintenant, ils vont voir Vigile...
    @ Benoît,
    Je vous recommande fortement de lire les livres de Monsieur JRMSauvé, vous en apprendrez. Nous n'avons pas été formés à la petite école de l'importance de la géopolitique.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2011


    Une tribu n'a rien à voir avec la race ou le racisme.
    C'est une société territoriale de dimensions réduites
    qui vit généralement dans des espaces anoekoumènes et
    dont les moyens sont généralement limités, comparés à
    ceux d'une nation, beaucoup plus nombreuse et organisée
    ou un État, société architectonique et politique aux
    possibilités encore plus variées et étendues.
    Tout dépend des caractéristiques et possibilités du territoire et la compétence de la populaition qui l'habite et de ses dirigeants.
    D'ailleurs, le terme race, qui signifie société enracinée
    dans un territoire avec lequel elle s'identifie, n'a
    rien de péjoratif. Ce sont les idéologues et autres
    demi-instruits qui ont créé le racisme et autres
    idéologies qui en ont faussé le sens géopolitique.
    Tout est dans le contexte et les situations qui se
    présentent et tout gouvernement qui n'est pas obnubilé
    par la corruption et l'oligarchie agit en fonction des
    treize principes fondamentaux de stratégie d'État.
    JRMS

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    1 novembre 2011

    Si j'avais su plus tôt quel délice c'est de pouvoir réfuter les propos de gens comme le dénommé Benoît, j'aurais commencé à écrire beaucoup plus tôt sur Vigile.
    Il faut savoir faire la différence entre un statut juridique et moral et la réalité ou, si vous voulez, la vérité.
    Oui, effectivement, les Québécois de souche existent et n'ont pas à se cacher d'exister. Oui, les Amérindiens existent et ont des tribus et des bandes. S'ils exigent qu'on les appelle des peuples - ce qui ne me pose pas de problème en soi - c'est pour servir leur propagande selon laquelle ils ont le droit de bénéficier du principe d'égalité des peuples. Pour eux, 500 personnes valent autant que 8 millions de Québécois ou 1.3 milliards de Chinois. Et bien sûr, nos intellectuels laissent entendre que cela est acceptable.
    Les groupes ethniques aussi existent. Quant à l'idée de les inciter à se joindre à nous en utilisant notre argent, c'est exactement ce que je propose. On leur fait une offre d'affaire et ils voteront en conséquence. Nos ennemis ne font-ils pas la même chose depuis 250 ans? Pourquoi se gêner? Ah oui, je sais pourquoi: c'est pour être sûrs de perdre... encore!
    Ça commence à bien faire la naïveté suicidaire des Québécois. On doit se laisser voler sans rien dire. On doit se laisser faire quand les immigrants nous nuisent (c'est bien ce que j'ai écrit parce que c'est bien ce qu'ils FONT depuis 250 ans) sans prendre des mesures pour les inciter à se joindre à nous. On doit se mettre à quatre pattes devant tout le monde de peur de passer pour de gros méchants nazis. Etc.
    Notons d'autre part que je suis au Québec depuis toujours puisque, en plus d'avoir du sang amérindien comme tous les Québécois, mon corps est fait de la terre du Québec et de l'eau de ses rivières. J'appartiens beaucoup plus au Québec que l'inverse. J'y suis depuis quatre milliards d'années.
    Quant à la peur, énoncée par monsieur Tremblay, qu'on nous dépossède de la moitié du Québec par voie de traité, je dirai que tout cela, c'est de la paperasse; une paperasse nuisible certes, mais de la paperasse quand même. Un pays finit toujours par appartenir à ses habitants.
    Jean-Jacques Nantel, ing.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011

    Définitivement un filon mal exploité par le PQ. Si j'étais Pauline Marois, pardon, Gilles Duceppe, je vous (Jean-Jacques Nantel) engagerais comme conseiller.

  • Tremblay Sylvain Répondre

    31 octobre 2011

    Monsieur Nantel ne semble pas au courant du Projet de Traité de l'Approche commune, qui couvre tout le milieu du fleuve St-Laurent ainsi que le milieu du Golfe, incluant l'Île d'Anticosti et au-delà. Bien sûr, les parties prenantes (réserves) ne sont plus que quelques-unes et les négociations semblent au point mort depuis quelque temps, mais tout reste toujours en vigueur, et le Gouvernement du Québec mène toujours des expertises de ce côté.
    C'est un gouvernement du Parti Québecois qui a créé ce projet en l'an 2000 et c'est un Gouvernement Libéral qui l'a signé en 2004. On est "faits" des deux côtés, il n'y a pas à s'en sortir: je suis persuadé que ces deux partis gardent ce Projet de Traité sous le manteau pour le sortir au moment opportun, dans le but évident de nous faire manquer quelque part, soit l'Indépendance, la Souveraineté ou autre. Le Fédéral se tient prêt aussi de son côté. Ce Projet de Traité de l'Approche commune, c'est la moitié du Québec, à terme, quand les 9 réserves se seront ralliées, et ça n'en prendra que quelques-unes, comme c'est le cas actuellement, pour le faire ratifier.
    Le jeu du Parti Québecois, c'est de nous faire banaliser ce projet de traité, parlant de quelques kilomètres de terrains présentés comme essentiels pour ces communautés, mais on ne nous parle surtout pas de la mainmise juridique qu'elles auront sur tout le territoire développé de ces régions, qu'ils appellent leur Nitassinan: le Nitassan, c'est chez-nous! C'est pratiquement la moitié du Québec, jusqu'au milieu du Fleuve et du Golfe, y commpris la rivière Saguenay!
    C'est bien beau de rêver en couleur, comme le Parti Québecois, m. Nantel, mais il faut quand même considérer très sérieusement que nous perdrons éventuellement tout le Moyen-Nord, le Saguenay-Lac-St-Jean et la Côte-Nord, les eaux y comprises, avec le Projet de Traité de l'Approche commune, dont le Gouvernement du Québec ne s'est toujours pas retiré. La souveraineté ou l'indépendance du Québec reste un leurre avec ce Projet de traité de l'Approche commune, à moins que les partis qui nous gouvernent ne se satisfassent de la seule moitié du Québec qu'il nous restera, avant de s'en faire prendre le reste - car ce précédent fera boule de neige!

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011

    M. Nantel,
    Je propose que votre article est truffé de racisme.
    Dans votre article, vous avez bel et bien utilisé le terme "tribu" de manière péjorative, mais vous n'avez pas la décence de l'admettre. Relisez ceci et dites-moi honnêtement que ce n'était pas péjoratif :
    "Mieux : l’île n’abrite aucune tribu amérindienne qui pourrait nous réclamer des fortunes sous le fallacieux prétexte que l’exploitation pétrolière nuirait à son mode de vie ancestral."
    En plus, vous expliquez qu'on peut "acheter" le vote des groupes ethniques avec l'argent du pétrole :
    "Quant aux groupes ethniques, qui se sont toujours opposés à la souveraineté, il devrait être facile d’en convaincre plusieurs de se joindre à nous pour profiter du pactole pétrolier... ...de promettre dans des ententes signées qu’un Québec souverain concentrera son aide internationale dans certains pays cibles (Haïti, Maroc, Algérie, Liban)..."
    Dans votre réponse à mon commentaire, vous dites de belles paroles comme "tous ceux qui ont la citoyenneté sont des Québécois à part entière et à égalité.". Par contre, votre article et votre réponse laisse sous-entendre un différent message avec des NOUS en référence aux Québécois de souche et EUX en parlant des autochtones et des néo-Québecois.
    En passant, votre argument du fait que ça fait 400 ans que les Québecois de SOUCHE sont ici a peu de poids si on le compare aux plus de 8000 ans que les améridiens de SOUCHE sont ici !

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011


    J'espère que ceux qui lisent votre article vont comprendre
    la nécessité d'organiser notre défense territoriale sur
    le modèle suisse si nous ne voulons pas subir le sort
    de la Lybie.
    Il y a du travail à faire.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011

    Le tout serait extraordinaire s'il n'y avait pas un immense bémol à apporter. On vas vendre du gaz et du pétrole à qui?
    Parce que l'exploitation par fraquage change énornément la donne du marché du pétrole mondial.
    En passant, si aujourd'hui il est impensable de faire confiance aux pétrolières en ce qui a trait à la sécurité de l'exploration et de l'exploitation, ce sera différent lorsque l'État de New-York établiera les siennes. La Pennsylvanie est un cas d'espèce, tout le monde s'y lance parce qu'il n'y a pas de royauté... Et encore moins de contrôle!
    Donc d'une pénurie d'énergie hydro-carbure on s'en vas vers un surplus, ce qui est déja le cas pour le gaz naturel.
    Naturellement, l'impact financier est intéressant pour le Québec, qui n'aurait pas à exporter des dollars pour acheter des hydrocarbures.
    Oublier la Chine, elle sera autonome d'ici une dizaine d'année grâce aux milliards qu'elle dépense pour le production de gaz in-situ à partir du charbon.

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    31 octobre 2011

    Le commentaire du dénommé Benoit illustre parfaitement le fait que l'antidote au racisme, c'est la vérité et la justice, non le racisme antiblanc.
    Comme ça, les Québécois de souche qui habitent le Québec depuis 400 ans ne sont pas aussi québécois que les Amérindiens? Nous sommes donc des sortes de citoyens de seconde classe! Mais qui est donc le raciste ici?
    Qui oserait dire une pareille énormité sur les néo-Québécois par exemple; eux qui sont arrivés ici il y a quelques années à peine? C'est un principe: tous ceux qui ont la citoyenneté sont des Québécois à part entière et à égalité.
    D'autre part, les Amérindiens forment bel et bien des tribus et souvent même des bandes, et non des peuples, étant donné que leurs villages comptent ordinairement moins de mille individus. Le dernier des Mohicans était un peuple à lui tout seul peut-être?
    Même si c'est exagéré, je veux bien appeller leurs tribus des ¨peuples¨ si cela fait plaisir aux Amérindiens. Ne leur devons-nous pas le respect? Cependant, je m'insurge contre l'idée que nous avons le devoir de les faire vivre sous le fallacieux prétexte que nous avons la peau blanche et que nous leur devons des réparations pour les massacres commis ailleurs par les autres descendants de l'Europe. Notre peuple ne les a jamais maltraités et nous ne leur devons rien.
    On doit certes les dédommager, comme n'importe quel autre groupe citoyen, pour les problèmes de surface que nos activités industrielles leur créent, mais sans plus. S'ils veulent plus d'argent, qu'ils fassent comme tous les autres citoyens et qu'ils travaillent! C'est cela la vérité et c'est cela la justice!
    Jean-Jacques Nantel, ing.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011

    "Mieux : l’île n’abrite aucune tribu amérindienne qui pourrait nous réclamer des fortunes sous le fallacieux prétexte que l’exploitation pétrolière nuirait à son mode de vie ancestral."
    Mais quel commentaire raciste ! Pour votre information ce ne sont pas des TRIBUS mais des PEUPLES et ils sont aussi Québecois sinon PLUS que vous et moi.
    La Cause peut bien s'en aller au diable avec de tels commentaires si indignes... Comment NE PAS rassembler les Québecois...
    Et vous vous dites ingénieur... Je comprends pourquoi les ponts tombent maintenant!

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011

    J'ai déjà abordé ce sujet à plusieurs reprises
    http://www.vigile.net/30-milliards-de-barils-de-petrole

  • Archives de Vigile Répondre

    31 octobre 2011

    J'ai écrit 2 choses concernant le dossier des ressources naturelles.
    1 - Ce dossier pourrait être inclus dans un projet de loi sur la nation québécoise sous la forme d'une Charte de l'environnement et des ressources naturelles "musclée" qui nous donnerait le plein contrôle des ressources tout en protégeant l'environnement. C'est un projet d'État et non de gouvernement.
    2 - L'argent des ressources naturelles servirait à créer un fonds comme en Norvège qui servirait, entre autres, à financer la gratuité de l'éducation de nos jeunes du primaire au poste-universitaire. Une partie de cet argent serait remboursée par un service civil communautaire à temps partiel.
    Qui dit mieux? Quel citoyen le moindrement intelligent refuserait ce pacte?
    Pierre Cloutier