La Presse Canadienne - Embrun - Le comté de Russell dans l'est de l'Ontario a adopté lundi soir un arrêté municipal exigeant de tout nouveau commerce qu'il s'affiche tant en anglais qu'en français.
Le maire Ken Hill a fait adopter le règlement par trois voix contre deux lors de sa troisième lecture en votant en sa faveur.
Le débat sur cet arrêté municipal divise la population de cette communauté bilingue située au sud-est d'Ottawa.
La Chambre de commerce locale affirme que ce règlement privera les résidants du comté des droits garantis par la Charte canadienne des droits et libertés.
Le résultat du vote a été applaudi par les francophones présents à la séance du conseil, mais les anglophones présents l'ont plutôt vilipendé aux cris de «Gestapo» et «dictature».
Le maire refuse d'y voir un motif de division. «La controverse sème le doute, dit-il. Au cours des derniers mois, on a dit que la communauté allait se déchirer (après l'adoption du règlement municipal). Je crois que demain matin lorsque nous verrons le soleil se lever, nous serons heureux», a-t-il dit.
M. Hill estime que ce règlement ne changera en rien les rapports qui existent depuis plus de 100 ans entre les francophones et les anglophones.
«Cet arrêté est le juste reflet de la philosophie ayant cours au sein de notre communauté, a expliqué M. Hill. Notre communauté a toujours été bilingue, nous avons toujours respecté le français et l'anglais, et nous avons réaffirmé par notre règlement que nous allons continuer de respecter l'anglais et le français.»
Ce n'est pas ce que pense l'activiste et avocat Howard Galganov, qui a dénoncé le règlement et affirmé qu'il allait le combattre jusqu'en Cour suprême du Canada s'il le fallait.
«Je ne sais pas si les municipalités ont le droit de légiférer sur la culture et les langues», a déclaré M. Galganov à l'extérieur du Centre communautaire d'Embrun, où plusieurs centaines de citoyens de langue française et anglaise ont fait valoir leurs opinions.
Plusieurs citoyens ont fait des dons à M. Galganov en guise d'appui, dont le représentant d'un groupe appelé «Canadians for Language Fairness», qui lui a remis un chèque de 1,000 $.
Adoption d'un règlement sur le bilinguisme en Ontario
«Je ne sais pas si les municipalités ont le droit de légiférer sur la culture et les langues», a déclaré M. Galganov
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