La situation n’est pas claire : l’ambassadeur de Russie a affirmé avoir reçu l’invitation, l’Élysée, de son côté, a fait savoir que Vladimir Poutine n’avait pas été convié aux cérémonies commémoratives du 75e anniversaire du Débarquement. Curieuse méthode…
En tout cas, Poutine n’est pas présent en Normandie.
Donald Trump est pourtant bel et bien là…
Cette « macronnade » de plus illustre bien le profond mépris du Président pour l’Histoire.
Rappelons donc quelques faits.
La guerre sur le front de l’Est entre l’Allemagne et la Russie a été la plus effroyable et meurtrière de tous les conflits : 30 millions de morts, moitié militaires, moitié civils. Avec des épisodes particulièrement sanglants, comme les 900 jours de siège de Leningrad : 1 million de morts.
Et pendant que les Alliés étaient stoppés en France par l’armée de l’Axe, Staline lançait, à l’été 1944, une gigantesque offensive qui mobilisa, à l’Est, la quasi-totalité de l’armée allemande, empêchant ainsi l’envoi de renforts à l’Ouest.
170 divisions de l’armée allemande étaient en opération sur le front de l’Est, contre 20 à l’Ouest.
C’est le maréchal Joukov, commandant en chef de l’Armée rouge, qui a anéanti la Wehrmarcht et recueilli la capitulation de l’Allemagne à Berlin, en mai 1945.
Le tribut payé par le peuple russe (ou soviétique, si on préfère) a été particulièrement lourd : destruction de 1.710 villes, 70.000 villages, 2.500 églises, 31.850 établissements industriels, 40.000 hôpitaux, 84.000 écoles ainsi que 60.000 km de voies de chemin de fer.
Churchill et de Gaulle ont toujours rendu hommage aux Russes pour leur évidente contribution à la victoire finale. Mais Macron n’est pas de Gaulle…
Macron ne sera même pas présent à la cérémonie internationale « pour cause d’agenda ».
Il est certainement plus « responsable », pour un chef d’État, de prendre le temps d’aller déjeuner avec l’équipe féminine de football que d’assister à la commémoration de ce qui fut l’un des événements majeurs du siècle dernier.
Et, d’ailleurs, l’un n’empêche pas l’autre.