« Le souverainisme post-référendaire a misé sur un discours dénationalisé et multiculturaliste qui a surtout contribué à vider de sa charge existentielle la question nationale »
Situation de la question nationale
Des années 1960 à la fin des années 1990, une question structurait la vie politique du Québec: comment corriger une situation d'injustice historique qui avait condamné le peuple québécois à une forme indéniable de subordination, que tous reconnaissaient, même si tous ne lui prêtaient pas le même poids. Rares sont ceux qui hésitaient à nous présenter comme un peuple conquis, qui devait renverser sa situation historique. Les uns nous présentaient ainsi comme des nègres blancs d’Amérique, les autres parlaient simplement de notre retard économique, mais personne ne contestait l’anormalité de notre situation nationale.