Jeudi soir, mon mari a développé une vilaine infection à la jambe. Tôt vendredi, il s’est rendu à la clinique qu’il fréquente habituellement (nous n’avons pas de médecin de famille). La salle d’attente était vide, mais c’était déjà complet pour la journée. Leurs médecins ne travaillent pas le vendredi après-midi.
Il a visité sept autres cliniques sur la liste d’Info-Santé, sans succès. Souffrant et inquiet, il a pris la direction de l’Hôpital Fleury, non sans réticence.
Direction Hawkesbury
Au triage, on lui a dit qu’il serait vu dans deux ou trois heures. Au bout de cinq heures, les fesses et le dos meurtris par des sièges en plastique moulé durs comme du béton, seulement deux autres patients de la salle d’attente avaient été appelés. Nous sommes partis. Samedi matin, nous avons pris la route en direction d’Hawkesbury, à la suggestion d’un ami.
Un autocollant sur la vitre du poste d’enregistrement des patients à l’Hôpital général d’Hawkesbury a confirmé que nous avions fait le bon choix: «Si c’est une crise pour vous, c’est une crise pour nous.»
Une fois arrivé à l’urgence, mon chéri a attendu un gros 40 minutes avant de voir un résident, suivi d’un médecin senior.
Il a obtenu une ordonnance d’antibiotiques, tout ce qu’il voulait au fond, mais, en prime, un rendez-vous en clinique externe pour un scan complet de sa jambe... le lendemain. Un dimanche! Dans un hôpital de 69 lits! Essayez ça au Québec...
Au-delà du temps d’attente, nous avons été émerveillés par l’attitude du personnel. Ces gens-là semblaient heureux d’être au travail, dans le respect de la mission de l’établissement: «Promouvoir la santé et prodiguer des soins aux membres de nos communautés tout au long de leur vie.» Clarissime!
...nous ne devrions pas engorger les urgences d’un hôpital régional, là où nous ne payons pas d’impôts. Mais nous pourrions apprendre de l’expérience ontarienne.
La mission du CIUSSS, qui chapeaute l’Hôpital Fleury, parle plutôt de responsabilité populationnelle, de territoire sociosanitaire, de complémentarité, de réalités territoriales, de partenariats, blablabla.
Service personnalisé
Je vous jure que cette anecdote, qui illustre bien la différence, est authentique.
L’infirmière qui a fait la prise de sang nous a demandé de revenir une heure plus tard pour les résultats. Nous sommes allés au restaurant, où nous avons pris notre temps, croyant que ce serait plus long. Au bout d’une heure vingt minutes, mon mari a reçu un appel: l’infirmière le cherchait!
Oui, c’est un petit hôpital, mais j’ai déjà vécu une expérience semblable au gigantesque Mount Sinai à Toronto.
Non, ce n’est pas toujours aussi rapide à Hawkesbury. Oui, nous avons croisé une (seule) préposée qui affichait un air de barreau de chaise. Non, nous ne devrions pas engorger les urgences d’un hôpital régional, là où nous ne payons pas d’impôts. Mais nous pourrions apprendre de l’expérience ontarienne.
Au fil des ans, le ministère de la Santé a dépensé beaucoup d’argent pour étudier des systèmes de santé à l’étranger. Je me souviens d’un voyage en Italie qui avait fait scandale.
À quand remonte la dernière visite en Ontario?
Pendant ce temps, 22 700 Québécois ont été soignés à l’Hôpital général d’Hawkesbury l’an dernier.
J’oubliais quelques petits détails intéressants: le stationnement coûte 4 $, les sièges de l’urgence sont rembourrés, les magazines sont récents, la télé est allumée à TVA, il n’y a pas de garde de sécurité à l’entrée qui beugle de vous laver les mains et tout le monde parle français.
Et ils acceptent la carte-soleil...
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