Selon la ministre de la Justice du Québec Stéphanie Vallée, c’est la faute de la CAQ et du PQ si Adil Charkaoui s’est retrouvé au cœur d’un incident dans un gymnase du Cégep de Maisonneuve la semaine dernière, incident qui lui a valu une arrestation pour voies de fait.
Selon la ministre, en faisant obstruction au projet de loi 59 sur les discours haineux présentement à l’étude, l’opposition se porte à la défense des discours haineux. Quelle odieuse et fausse accusation!
J’ai plutôt souvenir qu’en commission parlementaire l’automne dernier, Agnès Maltais, du Parti québécois, et Nathalie Roy, de la Coalition Avenir Québec, ont remis Adil Charkaoui et son ami l’imam intégriste Salam Elmenyawi à leur place, sans ménagements. Elles étaient impressionnantes.
Entrevue conjointe
Inspirée par la conférence de presse conjointe donnée par messieurs Péladeau et Legault la semaine dernière, j’ai réuni Nathalie Roy et Agnès Maltais pour tenter de comprendre pourquoi le gouvernement, faisant fi de nombreuses mises en garde, s’entête à faire adopter le PL59 et quel est leur rôle pour l’en empêcher.
Comment la suppression de discours soi-disant haineux empêcherait-elle des jeunes en mal de sensations fortes d’aller faire le djihad en Syrie ?
Tous les partis sont d’accord pour lutter contre la radicalisation», explique Agnès Maltais. «Moi, je mettrais le PL59 à la poubelle. Ce n’est pas amendable. Il faut des mesures contre les imams intégristes, pas besoin de passer par une loi.»
Nathalie Roy croit pour sa part que le projet peut et doit être amélioré: «Il rate sa cible, ratisse trop large et porte atteinte à nos libertés.» Traduction libre: il faut appeler un chat un chat. Le problème, c’est l’islam radical.
Le seul effet prévisible de ce projet de loi tordu sera de permettre aux intégristes, tendance victimaire, de porter plainte pour discours haineux à leur égard à la Commission des droits de la personne. «Un autre endroit où se plaindre», lance Agnès Maltais.
Le djihad juridique fait belle figure parmi les stratégies du mouvement international pour interdire la critique de l’islam.
La confusion règne
C’est à n’y rien comprendre. Pour empêcher la radicalisation de jeunes musulmans, le gouvernement prône la censure de critiques musclées envers les agents de cette «radicalisation».
«Le mot “radicalisation” n’apparaissait même pas dans le projet de loi initial», précise Nathalie Roy. Le gouvernement n’aime pas les mots “intégrisme” (“un choix personnel”, selon monsieur Couillard), “djihad”, “islamisme”, etc.»
Toujours cette obsession de ne jamais pointer l’islam radical du doigt, même au prix de couper le sifflet aux lanceurs d’alertes qui dénoncent l’islamisation souhaitée par des minorités intégristes.
Échange de bons procédés ?
Certains, dont je suis, se demandent si Philippe Couillard n’a pas conclu un deal pour apaiser les leaders de la communauté musulmane qui siègent au comité qu’il a créé en novembre 2014 en leur promettant de lutter contre la radicalisation ET contre l’islamophobie. En même temps.
Philippe Couillard croit que l’islamophobie mène à la radicalisation et non l’inverse. Quelle idée!
Tout le monde marche sur des œufs dans ce dossier, sauf les deux lionnes de l’opposition qui s’époumonent en commission parlementaire pour faire comprendre à leurs collègues et à l’ensemble du Québec que le projet de loi 59 contre les discours haineux est liberticide et inutile.
Comment la suppression de discours soi-disant haineux empêcherait-elle des jeunes en mal de sensations fortes d’aller faire le djihad en Syrie?
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