«Avant de nous juger, portez un hijab pendant une journée»
Ainsi va le slogan de la Journée internationale du hijab qui a lieu le 1er février dans 116 pays. Cette année, un organisme communautaire d’Ottawa reprend le flambeau avec une Journée de solidarité avec le hijab, le 25 février.
Aujourd’hui, des non-musulmanes porteront le foulard islamique pour mieux «comprendre» la réalité des «hijabis», leurs «sœurs» voilées. La journée se terminera avec un événement à l’hôtel de ville.
Celles qui s’opposent à ce cirque, comme Sima Goel, sont islamophobes, il va sans dire.
Sortie clandestinement d’Iran
Arrivée au Canada en 1983, la chiropraticienne montréalaise Sima Goel est née à Shiraz, en Iran. À 14 ans, même si elle n’était pas musulmane, elle a été forcée d’obéir à l’ordre donné à toutes les femmes par l’ayatollah Khomeini de se couvrir en public. Le récit de sa sortie d’Iran s’intitule justement Fleeing the Hijab.
«Nous n’avions pas le choix, raconte-t-elle. Nous pouvions être arrêtées. La police religieuse allait jusqu’à lancer de l’acide au visage des insoumises. Le hijab n’est pas seulement un symbole religieux, mais aussi un symbole d’oppression. En tant que Canadienne, je ne peux tolérer que la capitale de mon pays juge acceptable de s’associer à la célébration d’un tel symbole. Le Canada est un pays laïque.»
Elle conçoit que des musulmanes portent le hijab par choix. «Nous vivons dans un pays libre. J’étais contre l’interdiction du port de signes religieux pour les fonctionnaires.»
«Il n’y a pas de Journée du crucifix pour permettre aux non-catholiques de voir comment on se sent avec une croix dans le cou. Ou un Jour du turban sikh. Le judaïsme n’organise pas de Jour de la kippa. Pourquoi accorder ce privilège à une religion en particulier?»
«Les femmes ici sont libres de pratiquer leur religion. Si le Canada n’est pas assez accommodant, qu’elles aillent vivre là où la charia est appliquée.»
Le but visé
L’objectif du Hijab Solidarity Day serait d’encourager le respect global et la compréhension entre les religions tout en exprimant de la solidarité avec les musulmanes. Hum...
Dr Goel y voit une occasion de prosélytisme. L’islam aime convertir. Une phrase et c’est tiguidou.
Pour ma part, je soupçonne une opération pour faire augmenter la charge victimaire des accusations d’islamophobie.
Mais va-t-on raconter ce qui est arrivé à des Canadiennes qui ont refusé le hijab? Qui sera solidaire des femmes qui disent non à l’oppression?
En 2007, Aqsa Parvez, 16 ans, de Toronto, a été étranglée à mains nues par son père parce qu’elle refusait de porter le hijab.
Le procès pour meurtres des parents des filles Shafia a révélé qu’elles subissaient des pressions pour porter le hijab. Comment peut-on se déclarer solidaires du hijab?
Je m’intéresse à l’islamisme depuis plus de 20 ans. L’islam intégriste (le hijab est une marque d’intégrisme) occupe de plus en plus d’espace public dans les sociétés occidentales. «Ça commence avec le hijab, mais où cela s’arrêtera-t-il?» demande Sima Goel. «Il faut prendre position maintenant».
Cette année, la ville de Lyon a interdit la tenue du World Hijab Day. Réaction de sympathisantes sur le site des organisatrices? «Vous nous préparez des jours sombres, c’est ce que vous voulez. Nous lutterons!»
Suis-je la seule à voir une menace voilée?
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé