Si la tendance se maintient, le prochain gouvernement, qu’il soit péquiste ou libéral, en sera un majoritaire, affirment des experts en analyse électorale.
«À l’heure actuelle, le scénario le plus crédible est un gouvernement majoritaire, probablement libéral. C’est une question d’arithmétique de base. Pour qu’un gouvernement minoritaire soit élu, il faut trois partis qui prennent chacun beaucoup de sièges. Actuellement, la CAQ et Québec solidaire ne sont pas assez forts pour y arriver», tranche Bryan Breguet, spécialiste en analyses et projections électorales.
Vendredi, les chiffres de l’auteur du site www.tooclosetocall.ca, qui fournit des projections électorales basées sur les sondages, donnaient 60 sièges aux libéraux, 58 au Parti québécois, 5 à la CAQ et 2 à Québec solidaire.
«Le scénario moyen donne un Parti libéral minoritaire, dit M. Breguet. Mais les chiffres montrent que ce sera plus vraisemblablement un Parti libéral majoritaire qui l’emportera.»
Contre un gouvernement minoritaire
C’est également la conclusion à laquelle arrive Jean-Marc Léger, économiste et président et fondateur de la firme de sondages Léger.
«Le transfert des votes de la CAQ vers le PLQ fait en sorte que l’équipe de M. Couillard pourrait l’emporter et être majoritaire», dit-il.
«Même si ce n’est pas le cas, les députés caquistes qui ont le plus de chances d’être élus sont ceux qui ont le plus de tendances libérales. Si la CAQ est décimée et si les libéraux l’emportent, ils pourraient se rallier», dit-il.
Selon M. Léger, les Québécois redoutent par-dessus tout l’élection d’un gouvernement minoritaire.
«Les Québécois n’accepteraient pas ça. Ils ne voudraient pas se retrouver encore en élection dans quelques mois. Une collaboration entre la CAQ et le PLQ est plus probable», analyse-t-il.
La CAQ laissée pour compte
Par ailleurs, plus le temps passe, moins le scénario d’une balance de pouvoir forte à la CAQ demeure plausible, selon M. Léger.
«Cette possibilité est de plus en plus faible», dit-il.
«Si on est face à un gouvernement minoritaire, ça pourrait se jouer sur un ou deux sièges seulement. Le parti au pouvoir n’aurait peut-être pas besoin de la CAQ, mais plutôt des sièges de Québec solidaire. Tout est possible», ajoute M. Breguet.
Le professeur de sciences politiques à l’UQAM André Lamoureux croit pour sa part que l’appui de la Coalition Avenir Québec demeurera un enjeu important pour le prochain gouvernement.
«Un Parti québécois minoritaire devra négocier avec la CAQ pour l’adoption de la charte de la laïcité, par exemple. Les libéraux, même s’ils ont plus d’affinités naturelles avec les caquistes, auront aussi besoin de s’entendre avec eux. Et à ce stade-ci de la campagne, tout peut encore arriver.»
QUÉBEC 2014
Vers un gouvernement majoritaire le 7 avril
Un scénario de plus en plus plausible, selon des experts
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé