Ce n’est pas tous les jours qu’un ministre nous annonce une décision qui tombe sous le gros bon sens. C’est pourtant ce que le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, vient de faire en rejetant l’idée d’implanter le programme d’anglais intensif à « tous » les élèves de 5e et de 6e années des écoles primaires du Québec. En effet, l’implantation mur à mur d’un tel programme remettait sérieusement en question la réussite des élèves en difficulté d’apprentissage.
Toutefois, à mon sens, le ministre doit pousser davantage sa réflexion dans ce dossier, à savoir qu’il doit s’assurer qu’un tel programme ne vienne pas nuire à l’apprentissage des matières de base, en particulier de la langue maternelle. À ce sujet, je retiens la déclaration du ministre lorsqu’il affirme qu’au Québec la « priorité » doit être « la promotion du français ». L’avenir nous dira si les décisions ultérieures de M. Bolduc suivront ses engagements…
Par ailleurs, comme il arrive souvent dans le dossier sur la langue de la part des libéraux, un sérieux bémol doit être mis sur l’argumentaire du ministre lorsqu’il déclare qu’au Québec « on veut être capables de communiquer avec les autres quand on va à l’extérieur ou quand les gens viennent ici »… M. Bolduc, pourriez-vous m’expliquer pourquoi nous devrions communiquer en anglais avec les anglophones lorsqu’ils se présentent au Québec ? Ne trouvez-vous pas qu’une telle attitude sent le vieux colonialisme outrancie
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2 commentaires
Jean-Charles Morin Répondre
21 juin 2014Il me semble que la constitution canadienne (ou la charte des droits, qu'importe...) garantit aux francophones l'éducation en français de la première à la dernière année du primaire.
Partant de là, obliger tous les élèves francophones d'une région ou d'une province à passer la moitié d'une année scolaire dans une langue autre que la leur serait donc inconstitutionnel et pourrait être contesté avec succès en cour.
Pourquoi ne le fait-on pas?
Archives de Vigile Répondre
20 juin 2014Dans les faits, il existe déjà des écoles offrant des cours d'anglais intensif en 5e et 6e année. Cela a été instauré du temps de Jean Charest. Je réside dans une région anglophone que de nom, mais une telle école existe.
Hors, comme dans tout bon « programme » éducatif, les professeurs qualifiés se font plutôt rares. Les jeunes finissent leur 6e année, certes plus forts que les élèves du régulier, mais ils sont incapables de tenir un discours en anglais.
Ce programme offre la moitié de la journée en anglais et l'autre moitié en français. À toutes les deux semaines, les deux mi-journées sont inversées. Si l'anglais était en avant-midi, il tombe dans l'après-midi et vice-versa.
Mais oui, on sent à plein nez le vieux colonialisme à outrance. Le Québec doit se plier à ses visiteurs. Il faut leur « prouver » que l'on est « bon », « gentil », « compréhensif », etc.