Immigration

Une pénurie bien entretenue

La délocalisation comme solution

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Tribune libre

Si le Premier ministre voulait trouver des solutions à la pénurie de main-d’œuvre locale il pourrait consulter des économistes et autres experts qui auraient sûrement plusieurs idées à lui proposer.


Le gouvernement n’est pas intéressé par des solutions alternatives, il a déjà retenue la solution privilégiée par les gens d’affaires, soit d’importer en grand nombre des travailleurs étrangers avec leurs familles. Non seulement le gouvernement ne cherche pas à atténuer la pénurie de main-d’œuvre locale, il fait tout ce qu’il faut pour amplifier cette pénurie et accroître le besoin de main-d’œuvre importée.  Malgré la pénurie, des programmes à gros budgets continuent de subventionner la venue d’entreprises étrangères, sous prétexte de création d’emplois. La venue d’entreprises étrangères peut être justifiée par un intérêt technologique et une forte valeur ajoutée mais il faut aussi être prêt à laisser disparaître des entreprises non performantes. Or le gouvernement continue à subventionner à coup de centaines de millions de dollars des entreprises qui autrement ne seraient pas rentables et qui accaparent les employés recherchés par les entreprises performantes et les services publics débordés. Une première étape pour s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre serait d’éliminer tous les programmes gouvernementaux qui visent spécifiquement la création ou le maintien d’emplois, des programmes créés alors que le taux de chômage était trop élevé.  Pour faciliter l’intégration des immigrants les gouvernements encouragent aussi le développement du travail au noir. Sans parler d’Uber, les augmentations brusques du salaire minimum et les congés de maladies payés décrétés par Trudeau auront comme principal impact de pousser des entreprises vers le travail au noir.


Beaucoup d’entrepreneurs à la limite de la rentabilité comptent sur les exigences moindres des travailleurs nouvellement arrivés pour survivre. Ces entrepreneurs croient sincèrement que la survie de l’entreprise et le maintien des emplois profitera à la société. Beaucoup de citoyens pensent aussi qu’avec des salaires plus faibles et des conditions de travail plus flexibles le Québec serait plus prospère. C’est une erreur. Le niveau de vie dans une économie est très lié au niveau des salaires, qui représentent la plus grande part des revenus totaux. Notre niveau de vie s’est élevé parce que nous avons su développer des activités à forte valeur ajoutée et lutter pour que les travailleurs obtiennent une juste part de cette valeur ajoutée. Une diminution du niveau du salaire moyen nous amènerait sur une mauvaise pente. Il faut plutôt miser sur les entreprises en croissance qui peuvent payer leurs travailleurs selon les normes de notre société et laisser les dinosaures disparaître.


Ces entrepreneurs qui espèrent trouver de la main-d’œuvre moins couteuse ne sont pas en général des exploiteurs. Par contre, ceux qui abordent les réfugiés dès leur arrivée par le chemin Roxham et qui leur proposent une fausse identité et du travail au noir sont des bandits, tout comme les employeurs qui engagent ces réfugiés. L’an dernier un journal rapportait l’histoire horrible d’un de ces travailleurs mal formés qui s’était blessé gravement au bras dans une usine de traitement de viande. L’article affirmait que ce stratagème d’embauche de travailleurs immigrants était très répandu. Il semble que les réfugiés qui ont travaillé dans les CHSLD ont été généralement embauchés selon les règles mais des cas de fraude dans des résidences pour ainés ont été rapportés et jugés l’an dernier. Je ne m’objecterais pas à ce que les réfugiés ayant travaillé avec les ainés aient droit à un traitement d’exception. Pour avoir côtoyé beaucoup d’Haïtiens, je connais leur bonté et leur générosité et je suis convaincu qu’ils ont tous été très heureux de pouvoir aider dans cette période difficile. Cependant, de dire que ces anges gardiens ont fait preuve de beaucoup de courage et d’abnégation alors que les Québécois n’étaient pas prêts à faire le travail c’est simplifier grandement la réalité. D’abord la majorité du personnel régulier s’est présenté au travail. En outre, les réfugiés, hommes et femmes, doivent s’installer au Québec dans des conditions très difficiles, avec des revenus très faibles et presqu’aucun biens, et ils veulent absolument travailler. Nos ancêtres, nos grands-parents et nos parents ont travaillé très fort, dans des conditions difficiles, et sont parvenus à construire une société prospère et des conditions de vie plus facile. En raison de cette prospérité, nous avons la possibilité d’évaluer les risques et de les refuser à moins que le gouvernement ne décrète une obligation de faire le travail.


C’est le problème éthique que les réfugiés et autres immigrants pauvres, citoyens de seconde zone pour des années, nous posent. Ils sont prêts à tout pour survivre, sommes-nous disposés à en profiter? Au moment où le gouvernement fédéral envisage de régulariser le statut des réfugiés ayant fait la guerre à nos côtés, le Québec pourrait redemander à Ottawa de mettre fin à cette farce tragique des réfugiés irréguliers. Le Québec ne peut rien exiger et il ne peut rien refuser, même pas des avions infectés et des milliards de nouvelle dette, tant que les Québécois tiennent à rester canadiens.


Pour ma part, je proposerais la relocalisation de certaines activités à l’étranger, grâce à un programme d’aide incitant les entreprises à prendre de l’expansion dans les pays qui ont une abondance de main-d’œuvre, notamment en Haïti. Les activités de production à l’étranger entraîneraient la croissance des activités de gestion au Québec pour les entreprises impliquées.  La réussite d’une implantation à l’étranger pose des défis de taille mais les salaires plus faibles compensent pleinement les coûts supplémentaires associés aux opérations à l’étranger. Une aide financière et technique du gouvernement serait nécessaire pour encourager les entrepreneurs à faire le saut dans un environnement mal connu. Cette aide pourrait être conditionnelle au respect de salaires et de conditions de travail adéquates afin d’éviter les abus. On peut penser que, pour les travailleurs, la possibilité de demeurer dans leurs pays avec des conditions de vie décentes pour eux et leur famille serait de beaucoup préférable à un exil au Canada.


Les puissants hommes d’affaires qui sont au pouvoir, et qui ont flanqué Fitzgibbon et Dubé au côté de Legault parce qu’il est trop naïf, ont décidé de faire du Québec un gros pays avec plus de consommateurs, plus de contribuables et plus de profits, mais malheureusement plus pauvre. Ils ont besoin de cette pénurie de main-d’œuvre et d’une immigration massive pour arriver à leur fin. Ils n’ont aucun intérêt pour des solutions alternatives.



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