Une guerre à finir

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Il est impératif d'ouvrir les yeux des Québécois qui sont encore amourachés de Pee Wee Trudeau


Loin d’apaiser la crise provoquée par l’« affaire » SNC-Lavalin, la démission de Gerald Butts vient la nourrir. Le premier ministre Justin Trudeau en sort blessé, politiquement et personnellement. Pis encore, le départ de son principal conseiller et alter ego annonce une guerre sans merci entre M. Butts et l’ex-ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould.


Rappelons que le Globe and Mail allègue que Mme Wilson-Raybould aurait subi des « pressions indues » du bureau du premier ministre, dont celles de Gerald Butts, pour la convaincre d’intervenir auprès de la direction des poursuites pénales pour éviter un procès criminel à SNC-Lavalin.


Scandale


Elle aurait refusé. D’où sa rétrogradation en janvier et les allégations d’« ingérence politique » auprès du judiciaire. Puisque M. Butts nie tout, c’est qu’il entend se défendre sur la place publique. Car l’ultime complication est que toute cette histoire repose sur des versions possiblement contradictoires.


Soit celle de messieurs Trudeau et Butts contre celle de Mme Wilson-Raybould, dont plusieurs présument qu’elle serait proche de celle du Globe and Mail. S’il fallait qu’elle le confirme, un combat ouvert de perceptions s’ensuivrait dans l’électorat et les médias.


Dans ce jeu dangereux de « qui dit vrai ? », les versions changeantes de M. Trudeau le plombent. À moins, bien sûr, qu’il y ait des traces écrites des échanges entre Gerald Butts et Mme Wilson-Raybould et que ces traces favorisent la version de M. Butts. Ou encore, que Mme Wilson-Raybould, par miracle pour M. Trudeau, finisse par rentrer dans le rang.


Fouillis


Pour le moment, cette crise fait mal. Selon un sondage Ipsos/Global News, les libéraux perdent des plumes au profit des conservateurs. Pour M. Trudeau, un autre problème majeur est que le récit dominant au Canada anglais est que la « vérité » sortira de la bouche de Mme Wilson-Raybould.


Au Québec, le récit penche au contraire du côté de Justin Trudeau. Or, dans ce fouillis total, une seule chose est sûre. À quelques mois des élections, l’« affaire » SNC-Lavalin donne aux conservateurs d’Andrew Scheer un très gros os à gruger.