Une francophonie tout-à-l’anglais

Tribune libre

Pour une énième fois, le Forum mondial de la langue française a permis d’entendre la francophonie se livrer unanimement à de touchants et vibrants appels à la diversité des langues et des cultures au nom de la sauvegarde du français et à dénoncer, ce faisant, le tout-à-l’anglais. Mais ô paradoxe des paradoxes, sur le site officiel du forum ([www.forumfrancophonie2012.org]), la seule autre langue dans laquelle les activités sont décrites est (devinez) l’anglais. Pourquoi traduire dans une autre langue que le français un forum qui s’adresse uniquement à des francophones ? Et tant qu’à traduire, pourquoi ne pas l’avoir fait au moins aussi en espagnol, en portugais, en arabe, en allemand, en italien, en mandarin, en russe et en hindi ?
J’aimerais savoir si le forum a l’intention d'inventer une nouvelle définition de la « diversité » linguistique, à savoir : l’anglais, point. Merci de me répondre en français seulement : ce sera amplement suffisant !

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Jean-François Vallée91 articles

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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juillet 2012

    Consolez-vous que le français conduise encore à l’anglais au Québec, dernier vestige d’un pays au bilinguisme juridiquement encastré mais dysfonctionnellement appliqué ou pas du tout.
    Ce bilinguisme fut acquis victorieusement à la guerre anglo-américaine de 1812, comme nous le rappelle Harper, en historien intéressé et passionné déformateur de réalité, dans une publicité célébrant ce bicentenaire et diffusée actuellement sur les réseaux traditionnels de télé, SRC en tête.
    Cette pièce d’anthologie commerciale politico-fédéro-propagandiste, visant à première vue à vendre un produit numismatique de Postes Canada, nous présente en fait nos valeurs profondes et notre origine identitaire commune, anglo-franco-amérindienne, un concerto des 3 nations fondatrices (les amérindiens revendiquent encore comme les québécois incessamment leurs droits!).
    Durant cette pub, assez cyniquement, les citoyens sont représentés exclusivement par des pièces de monnaie, valeur humaine « basique » à raz de terre, et le doigt d’un Dieu-Reine transgéniteur fédéralisto-monarcho-britannique traversant l’écran, les déplace en triangle nettement hiérarchisé.

    Un pur chef-d’œuvre de la mosaïque 3 cultures en 1 du Canada, formant un authentique bloc monolithique conduisant d’un océan qu’à l’Autre… l’unilinguisme anglo-saxon.
    Allez sur le site du centenaire de la fête du Stampede de Cagary, pour un test concret tout-terrain bœuf, vous verrez que le bilinguisme canadien ne fonctionne pas dans le sens inverse lorsque vous allez vers l’ouest canadien, l’anglais ne menant… qu’à l’anglais.
    On attend toujours une colonie subventionnée de traducteurs "anglais vers le français", volontaires ou dévoués du West Island, à implanter par Charest et Compagnies dans l’ouest canadien, entre les rodéos et les sables bitumineux.
    Le Canada au fond, c’est comme le Québec : un pays RÊVÉ!