Les bombes pleuvent toujours sur la bande de Gaza, tuant chaque jour plus de Palestiniens. Une large coalition d'organismes québécois «pour la justice et la paix» entend donc manifester aujourd'hui à Montréal pour dénoncer ce «massacre», mais aussi la position canadienne dans ce conflit. Un message décrié par le Comité Québec-Israël, qui estime que le regroupement ne condamne pas le Hamas avec suffisamment de fermeté.
«Nous demandons à nos concitoyens de faire pression sur leurs représentants pour que ça bouge, pour qu'on ait de l'effet, parce que le silence aussi, ça tue. Nous ne devons pas rester silencieux face à cette crise», a résumé Zhaia El Masri, porte-parole de la coalition, qui regroupe notamment la Fédération des femmes du Québec, la Ligue des droits et libertés, Québec solidaire et les trois grandes centrales syndicales de la province.
Les manifestants, qui se réuniront en début d'après-midi au square Dorchester, exigent «l'arrêt de l'agression israélienne contre la population et le retrait de l'armée israélienne du territoire de Gaza», mais aussi «l'arrêt des tirs de roquettes par le Hamas sur la population civile israélienne et la fin du blocus de Gaza par Israël». Ils demandent de plus «un cessez-le-feu immédiat et complet» et «l'ouverture de la frontière égyptienne pour permettre l'acheminement constant de l'aide humanitaire à la population de Gaza».
Les membres de la «Coalition élargie pour la justice et la paix en Palestine» réclament en outre «le respect par Israël du droit international». Ce droit international comprend, selon eux, le droit de retour pour les réfugiés et la fin de l'occupation des territoires palestiniens, deux demandes déjà formulées dans des résolutions de l'ONU. Ils souhaitent enfin le démantèlement des colonies de peuplement juif et la démolition du «mur de la honte» construit par l'État hébreu pour séparer la Cisjordanie du reste du territoire.
Le Comité Québec-Israël n'a pas tardé à réagir, dénonçant «la faillite morale» de la coalition formée par des syndicats, des ONG et Québec solidaire «avec des éléments des Frères musulmans dont est issu le Hamas». Par voie de communiqué, le groupe a soutenu que «la coalition se garde bien de manifester la moindre empathie pour les hommes, les femmes et les enfants israéliens contraints de se terrer plusieurs fois par jour depuis des années dans des abris antibombes».
«Par leur mutisme sur les crimes de guerre du Hamas, tant à l'endroit des Israéliens que des Palestiniens, a ajouté le directeur général du Comité Québec-Israël, Luciano G. Del Negro, ces syndicats et Québec solidaire trahissent la tradition humaniste du mouvement syndical et de la gauche démocratique et se font, une fois de plus, comme avec le Hezbollah en 2006, les alliés objectifs d'une organisation djihadiste qui cible délibérément les civils israéliens et réduit cyniquement la population palestinienne à des boucliers humains.»
Outre Montréal, des manifestations en appui à la population palestinienne de Gaza se tiendront aujourd'hui dans plusieurs villes canadiennes, dont Québec, Ottawa, Toronto, Calgary et Vancouver.

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