Un Québec bloqué

Une certaine complaisance

Tribune libre

Je ne sais plus combien il faudra faire de démonstrations pour que nous reconnaissions que le Québec est bloqué. L’indigne commissaire Lachance participe à ce maudit blocage autant que Tony Accurso et Yvan Coté.

Ce blocage est orchestré de très haut, par le P.L.Q. qui profite et abuse d’un électorat indifférent, voire hostile à notre démocratie (pour cette raison qu’elle est « québécoise »), et pour le seul compte d’une très vieille gang, une nébuleuse antisyndicale, anti-indépendantiste et anti-Québec, et qui, de génération en génération, ne s’est jamais véritablement ralliée à la Révolution Tranquille.

Je ne sais plus combien de temps il faudra pour que les indépendantistes remarquent qu’ils sont désormais les seuls, de fait les seuls depuis déjà longtemps qui peuvent nettoyer ce qui doit l’être dans cette maudite province de Québec.

Une société est bloquée et verrouillée lorsque les sales ont accès aux charges et peuvent manipuler les Micros.

Je ne sais pas dans quelle mesure P.K.P. va devoir « dépoussiérer » le P.Q., mais c’est ma conviction que si le P.Q. s’engageait auprès de l’électorat à donner un méchant coup de balai dans toute la fonction publique, (pas seulement la « haute » mais la basse aussi, celle de proximité…) plutôt que tolérer cet intolérable gossage sur le référendum, en pure perte évidement, quelque chose de modeste serait fait pour barrer la route à tous les démissionnaires que le Québec est capable de produire.

Toute ambiguité à l’égard du référendum sera traduit encore une fois par le West Island comme une complaisance coupable à l’égard des fameux « intérêts du Québec », qui ne sont en fait que les intérêts de la province de Québec et d’un régime inquiet. Mais ce gossage péquiste sur le référendum commence à ressembler à un chantage au référendum, ce qui contribue à affaiblir la stature de P.K.P.

Si l’ensemble de tous ceux et celles qui « espèrent » n’ont pas la lucidité de reconnaître que l’électorat est devenu allergique au référendum, qu’au moins P.K.P. dise clairement ce qu’il faut dire.

Et s’il n’est pas capable de dire ce qu’il faut dire, parce que précisément ce qu’il faudrait dire ne serait pas dans la droite ligne de son opinion profonde, qu’il dise alors clairement ce qu’il a à dire, qu’il dise alors sa conviction et n’entretienne aucune ambiguité.

Le référendum et l’ambiguité sont des ballons crevés. P.K.P. s’essoufflerait à souffler dedans. À tous égards, l’ambiguité est, à ce moment-ci de notre Histoire, la pire des complaisances. Elle ne rassure ni les indépendantistes ni l’Électorat, mais conforte le West Island.

Ce ne sont pas les indépendantistes, ni les mous ni le durs, qui minent la crédibilité de P.K.P. présentement, c’est lui-même, s’il n’est pas suffisamment clair ni assez fort pour remettre à leur place ceux qui n’agissent pas tellement différemment d’une cinquième colonne, en voulant mettre le Pays sur la Table continuellement, quitte à enligner le P.Q. vers un Mur, alors que la seule et unique chose qui est présentement à l’ordre du jour tel justement un mauvais plat du jour, c’est la mauvaise gouvernance des libéraux.

P.K.P. y gagnerait s’il paraissait moins complaisant à l’égard de ceux qui prennent un simple procédé (le référendum) pour la Cause elle-même. S’il fallait que ses jusqu-boutistes prennent le P.Q. en otage, l’Électorat s’en apercevra et se détournera de lui.

P.K.P. est un indépendantiste. Tout l’Électorat le sait. Mais c’est aussi un chef politique « québécois » qui a son idée de ce que doit être le Québec, qui a certes le droit et le devoir d’indiquer le Chemin qu’il privilégie pour notre Nation, il n’en a pas moins l’obligation absolument incontournable de s’intéresser à ce qui intéresse l’Électorat. Autrement ? Ben autrement, s’il croyait à cette fable qu’il pourrait réussir là où Jean Martin a échoué, le Québec restera bloqué encore longtemps au profit de la même gang.


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6 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    16 décembre 2015

    @ André Gignac et Gaston Carmichael
    N’ai pas travaillé longtemps au fédéral, pas longtemps non plus au municipal. Assez longtemps au provincial. Retraité maintenant. On jase…
    J’ai travaillé à la C.E.I.C. (fédéral) après le référendum de 1980. N’y suis resté que quelques mois. Je compte la prochaine anecdote pour ce qu’elle vaut.

    J’avais pris connaissance tout à fait par hasard d’une lettre (confidentielle) destinée à tous les directeurs de centre d’emploi du Québec. C’était environ 12 ou 18 mois après le référendum (1980). La lettre incitait les gestionnaires à réorganiser leurs services respectifs de traitement de demandes par suite d’une augmentation d’achalandage de la clientèle prévue (par ses économistes) partout au Québec. À cette fin, elle incitait les gestionnaires à augmenter leurs effectifs. Je reconnais que, sur le coup, je n’avais pas porté grande attention à la lettre.
    C’est dans les mois qui ont suivi le référendum (1980) que la Banque du Canada était devenue complètement folle. Sous prétexte de contrer l’inflation, elle avait monté le taux directeur à plus de 15%. Y avait des hypothèques qui se négociaient autour de 20%.Une pure folie d’Ottawa, qui se livrait à une « guerre » de vengeance, qui avait fait perdre leur maison a beaucoup de monde, et qui avait mis sur le chômage, sur une période d’un an, quelques 150,000 travailleurs. Je ne mets pas un seul zéro de plus. C’est bien 150,000 travailleurs et travailleurs licenciés en quelques mois.
    L’État du Québec alors n’en savait rien et ne prévoyait rien. Pas équipé. Pas encore équipé pour seulement savoir quelle était la force de travail du Québec. C’est au Québec que les taux avaient fait le plus de dégâts, d’où la réponse du gouvernement péquiste avec le programme épargne-action de Jacques Parizeau.
    Pas besoin d’insister que, n’ayant jamais été un chaud partisan du référendum à Claude Morin, ce fut « final-bâton » pour moi concernant le référendum, qui reste un exercice très démocratique. Démocratique, certainement, mais risqué plus certainement encore, chaque fois qu’il est tenu. Pas besoin d’insister que je suis un vieux partisan d’un Redressement National, qui n’est en toute vérité qu’un redressement de l’État du Québec. On jase, évidemment.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 décembre 2015

    @ Gaston Carmichael
    Ton commentaire n'atteint pas le parapluie de mon indifférence!
    André Gignac 15/12/15

  • Archives de Vigile Répondre

    15 décembre 2015

    " Et que fait là le directeur du PQ qui a été un lecteur de nouvelles pour Radio- Canada durant des années ? Un fédéraliste qui se convertit comme ça "subito presto" à l’indépendance du Québec, pour moi, c’est louche !"
    Vous chercheriez à semer des graines de la discorde parmi les troupes, que vous ne vous y prendriez pas autrement.
    Moi, j'ai travaillé 23 ans pour le gouvernement fédéral. C'est louche n'est-ce pas?
    Et vous, vous portez le même patronyme qu'un libéral pure laine, Clément Gignac. N'est-ce pas louche, ça aussi?

  • Marcel Haché Répondre

    15 décembre 2015

    @ André Gignac
    Je n’en sais rien de la garde rapprochée de P.K.P. non plus que des péquistes d’en haut ( suis un péquiste d’en bas).
    C’est mon opinion que le P.Q. persévère dans la péquisterie, mais c’est juste une opinion.
    Mais c’est ma conviction que le P.Q. ne retourrnera jamais au Paradis du Pouvoir(mon prochain texte) en traînant un pareil boulet qu’est devenu toute allusion à ce satané référendum.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 décembre 2015

    Erratum Erratum
    À qui de droit
    Et que fait là le président du PQ? ... au lieu de... et que fait là le directeur du PQ? ... Merci
    André Gignac 14/12/15

  • Archives de Vigile Répondre

    14 décembre 2015

    Monsieur Haché
    C'est anormal que Péladeau, nommé chef du PQ depuis bientôt 7 mois, soit aussi muet sur les nouvelles orientations que doit prendre ce parti. Et le fameux institut qu'il avait promis n'est toujours pas au rendez-vous, qu'attend-t-il pour le créer? En ne se manifestant pas, il fait le jeu des libéraux qui occupent toute la place malgré les déboires de la commission Charbonneau. Et ce vide, c'est très démotivant pour les membres du parti qui ne savent pas trop sur quel pied danser.
    J'ai une petite idée de ce qui se passe dans son entourage politique; il est mal conseillé par des fédéralistes qui se sont infiltrés dans le parti. Si j'étais Péladeau, je n'engagerais pas ou je ne donnerais pas le poste d'attaché politique sans connaître le passé de cette personne surtout au niveau politique. Je ferais de même avec mon adjoint parlementaire, vous me suivez? Et que fait là le directeur du PQ qui a été un lecteur de nouvelles pour Radio- Canada durant des années? Un fédéraliste qui se convertit comme ça "subito presto" à l'indépendance du Québec, pour moi, c'est louche! En ce qui a trait au référendum, le remettre sur les priorités du parti c'est, en effet, vouloir se pêter la tête dans le mûr à 100 milles à l'heure. Deux référendums perdants, c'est assez!
    André Gignac 14/12/15