Les écoles sont de plus en plus nombreuses à se questionner sur la pertinence des travaux scolaires à la maison. À Québec, une autre école a décidé cette année d’abandonner les devoirs pour miser sur la lecture.
Après deux ans de réflexion, l’équipe de l’école primaire Saint-Malo, située dans le quartier Saint-Sauveur, a décidé de faire le saut. Plutôt que de noircir des pages de cahiers d’exercices à la maison, les élèves doivent désormais faire 20 minutes de lecture chaque soir.
La situation a été analysée et la décision mûrement réfléchie. « La recherche démontre qu’au primaire, les devoirs n’ont pas une incidence réelle sur la réussite scolaire », indique la directrice, Suzanne St-Arnaud.
La gestion des travaux à la maison était aussi devenue une source de préoccupation pour les enseignants. Dans ce quartier défavorisé où vivent plusieurs familles allophones, les enfants ne sont pas tous égaux devant les devoirs, rappelle Mme St-Arnaud. « Maintenant, on en arrive à une équité au niveau des apprentissages, qui se font tous à l’école », affirme-t-elle.
Projet-pilote bien accueilli
Les enseignants communiqueront plus souvent avec les parents pour les tenir informés de ce qui se passe en classe, afin que le lien entre l’école et la famille n’en souffre pas, ajoute la directrice.
Ce projet-pilote, qui fera l’objet d’un sondage auprès des familles en milieu d’année, est pour l’instant bien accueilli parmi les parents, affirme Mme St-Arnaud. Les devoirs étaient pour plusieurs une source de frustration et de disputes à la maison. « Les parents travaillent, les enfants se retrouvent à faire leurs devoirs à 20 h le soir ou très tôt le matin, ça ne correspond plus à la réalité d’aujourd’hui. On veut plutôt amener les familles à vivre des moments positifs et harmonieux à la maison », dit-elle.
Il était aussi important, pour Mme St-Arnaud, que l’équipe-école parvienne à un consensus sur le sujet. Au départ, les avis étaient partagés dans les rangs des enseignants. « Ça prend une cohérence d’un niveau à l’autre, mais il faut que ça vienne du milieu », souligne-t-elle.
« Ça se passe très bien »
L’enseignante Catherine Bouchard se réjouit de ce changement. « Ça faisait longtemps que ça me trottait dans la tête, je voyais beaucoup d’iniquités à la maison parmi mes élèves. Jusqu’à maintenant, ça se passe très bien », affirme-t-elle.
L’école Saint-Malo n’est pas la seule école de Québec à avoir mis de côté les devoirs pour privilégier la lecture. C’est notamment le cas dans deux écoles de Beauport. Sur la Rive-Sud, près d’une dizaine d’écoles ont aussi abandonné les travaux à la maison au cours des dernières années pour privilégier l’étude et la lecture.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé