La localisation d'installations militaires américaines en Syrie, où se trouvent des forces spéciales françaises, a été dévoilée par une agence proche du gouvernement turc. Le Pentagone s'inquiète de la possible implication d'Ankara.
L'agence de presse proche du gouvernement turc Anadolu a révélé le 17 juillet la localisation de forces spéciales américaines et françaises au nord de la Syrie, provoquant la colère des Etats-Unis, inquiets pour la sécurité de leurs soldats.
Selon Anadolu, 200 soldats américains et 75 soldats des forces spéciales françaises se trouvent dans un avant-poste à une trentaine de kilomètres de Raqqa, capitale autoproclamée de l'organisation Etat Islamique (EI). L'emplacement de neuf autres installations militaires américaines a également été communiqué.
Du côté du Pentagone, on dénonce la divulgation d'informations confidentielles qui exposent les forces de la coalition à des «risques inutiles», selon son porte-parole, Adrian Rankine-Galloway.
Evoquant une possible implication des autorités turques, le porte-parole a déclaré : «Nous serions très inquiets si des responsables d'un allié de l'OTAN mettaient volontairement en danger nos troupes en divulguant des informations confidentielles.»
Refusant de commenter l'exactitude des localisations dévoilées, il a ajouté que l'institution qui gèrait le commandement des forces armées américaines avait fait part de ses «inquiétudes au gouvernement turc».
Les dix bases militaires (deux aérodromes et huit avant-postes) évoquées par l'agence sont utilisées pour apporter un soutien au Parti de l'union démocratique kurde (PYD), et à sa branche armée, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), qu'Ankara considère comme liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). La Turquie considère les séparatistes kurdes du PKK comme une organisation «terroriste», alors que le conflit entre Turcs et kurdes a coûté la vie à plus de 40 000 personnes depuis l'insurrection du PKK en 1984.
La relation entre les Etats-Unis, qui comptent sur le YPG pour combattre Daesh, et la Turquie, pourtant alliés au sein de l'OTAN, n'est pas toujours au beau fixe depuis l'intervention en Syrie de la coalition mise en place par Washington pour défaire l'Etat islamique. La vaine tentative de coup d'Etat contre le président Recep Tayyip Erdogan de 2016, qu'Ankara impute aux partisans de Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, reste aussi un sujet de tension entre les deux Etats.
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