Depuis le début de la pandémie, les aînés de 70 ans et plus ont fait les manchettes en tant que personnes vulnérables à la contamination par le coronavirus. Très tôt, ils ont été confinés et privés de tout contact humain avec leurs proches.
Et pourtant, nonobstant la période de crise que nous vivons actuellement, à quoi les aînés occupent-ils leurs temps libres? Pourquoi ne sont-ils jamais mis en valeur dans les médias? En tant qu’aîné relativement sain de corps et d’esprit, il m’arrive souvent de me poser ces questions qui m’apparaissent essentielles si nous souhaitons que les aînés retrouvent leurs lettres de noblesse et prennent toute la place qui leur incombe dans l’amélioration de la qualité de vie de notre société.
Ainsi en est-il des milliers d’aînés qui sont actifs comme bénévoles dans une panoplie de sphères de la société, tels la présence auprès des personnes dans le besoin, le tutorat auprès de jeunes en difficulté d’apprentissage, l’accueil auprès des immigrants, l’aide aux devoirs scolaires, l’appui aux organismes de loisirs municipaux, les déplacements des personnes sans moyen de transport pour se rendre à leur rendez-vous médical, les visites dans un CHSLD auprès d’une personne âgée laissée seule sans personne à qui parler, la participation à un comité, à un conseil d’administration ou à des collectes de fonds, l’aide aux sinistrés lors de catastrophes naturelles, etc…
Ces nombreux aînés contribuent, à leur manière, au mieux-être de la société et pourtant leur apport inestimable passe malheureusement trop souvent sous le radar des médias. En somme, la parole est rarement donnée aux aînés pour s’exprimer sur leur façon de vivre depuis leur retraite, nous continuons plutôt de parler au nom des aînés, la communication avec eux demeure malheureusement lacunaire, voire absente.
Il m’a été donné d’œuvrer pendant une dizaine d’années comme bénévole auprès des personnes en soins palliatifs, et chaque journée passée auprès d’eux m’apportait un bonheur indescriptible et une paix intérieure créés par les seuls petits gestes que je faisais pour améliorer leur confort ou les aider à manger leur repas ou tout simplement leur parler de leur passé. Mais par-dessus tout, je n’oublierai jamais la reconnaissance que leur regard lumineux m’envoyait eu égard aux soins que je leur avais prodigués au cours de la journée.
La reconnaissance comme bougie d’allumage
Les aînés bénévoles ne demandent rien d’autre qu’un peu de reconnaissance pour leur implication sur une base continue au mieux-être de la société et, en guise de témoignages de cette reconnaissance, pourquoi ne pas les remercier pour leur implication assidue dans le journal local, ou mettre sur pied des journées de reconnaissance du bénévolat et, pourquoi pas, offrir des crédits d'impôt pour les activités bénévoles? En bref, la « petite tape dans le dos » pour leur signifier notre reconnaissance serait, à elle seule, une bougie d’allumage qui les encouragerait à poursuivre avec entrain leurs activités de bénévolat.
Henri Marineau, Québec
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