Un seul et même parti

Dix des ministres de Philippe Couillard (et lui-même) ont travaillé avec l’ex-vice-première ministre au sein du cabinet Charest

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«Comment ça se fait que ça chavire avec l’arrivée de monsieur Charest ? C’est la question que je me pose.»

Si jamais Nathalie Normandeau devait refuser de couler seule en révélant tout ce qu’elle sait sur les stratagèmes de financement politique au Québec, elle pourrait en « faire tomber une méchante gang » au sein du Parti libéral, estime l’ex-numéro un de l’opération Diligence, Sylvain Tremblay. Parce que, quoi qu’en dise Philippe Couillard, les liens entre « l’ancienne garde » de Jean Charest et la sienne sont encore nombreux.

Aujourd’hui à la retraite, l’ex-enquêteur de la Sûreté du Québec a souvent exprimé ouvertement son scepticisme face au travail de la commission Charbonneau et celui de l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Même s’il demeure sur sa faim, il juge que les arrestations de jeudi ont de quoi faire frémir M. Couillard et certains de ses ministres. « S’il fallait que Mme Normandeau se mette à table et [se] dise “c’est pas vrai que je vais tomber toute seule” et qu’elle nous explique vraiment le financement du PLQ […] elle pourrait vraiment éclaircir [la situation] pour les contribuables qui se sont fait flouer pendant des années », a estimé M. Tremblay, qui fut l’un des principaux responsables des opérations SharQc et Diligence de la SQ.

« Elle peut en faire tomber une méchante gang. »

Pourtant, jeudi matin, Philippe Couillard a tenté de minimiser les liens entre sa formation et celle que dirigeait Jean Charest jusqu’en 2012. Il a déclaré que ces arrestations témoignent d’une autre époque. « Le parti que je dirige actuellement a une pratique exemplaire en financement politique », a-t-il soutenu.

Il a toutefois omis de préciser qu’avant de rompre tous ses liens avec le PLQ au cours des derniers mois, Nathalie Normandeau avait été appelée en renfort à plus d’une reprise afin d’aider (bénévolement) à former divers candidats libéraux novices.

De plus, onze des ministres de Philippe Couillard (et lui-même) ont travaillé côte à côte avec l’ex-vice-première ministre au sein du cabinet Charest : Sam Hamad, Julie Boulet, Lise Thériault, Jean-Marc Fournier, Pierre Moreau, Christine St-Pierre, Laurent Lessard, Kathleen Weil, Geoffrey Kelley, Dominique Vien et Nicole Ménard.

Du lot, M. Fournier, le leader parlementaire du gouvernement, fut l’un des rares libéraux à commenter l’arrestation de Mme Normandeau. « [L’UPAC] fait son travail. Je pense que c’est pour le mieux », a-t-il affirmé. Les autres ex-collègues de Mme Normandeau, tout comme M. Charest, ont préféré s’en tenir à un « pas de commentaires ».
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