Un premier coup de balai chez les hauts fonctionnaires

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Le nettoyage du régime libéral débute

Le gouvernement de François Legault s'installe aux commandes. Une longue liste de mandarins associés au régime Couillard seront dégommés dès demain, à l'issue de la première réunion du nouveau Conseil des ministres. La plupart ne perdent pas leur emploi - ils ont acquis depuis longtemps une permanence -, mais ils se retrouvent dans un purgatoire sans affectation dans l'immédiat.


Premier geste, François Legault nomme un secrétaire général adjoint aux communications - un poste où, de tout temps, on a nommé des gens en symbiose avec les orientations du gouvernement. Le choix s'est porté sur Michel Léveillé, ex-directeur des communications du Parti québécois (PQ) et du cabinet de Gilles Duceppe à Ottawa, a appris La Presse.


M. Léveillé avait quitté l'univers politique pour la Croix-Rouge en 2001, jusqu'en 2005. Après un passage chez Optimum communications (Cossette), il est revenu à la Croix-Rouge en 2008, où il a été directeur général pour le Québec jusqu'en 2015. Il dirigeait l'équipe nationale des communications de la Croix-Rouge jusqu'en septembre dernier, moment où il s'est retrouvé au sein d'une firme de relations publiques de Montréal, Syrus Réputation.


Comme « secrétaire général associé aux communications », il remplace Christian Lessard, issu du cabinet de Jean Charest, qui avait dirigé les campagnes de Philippe Couillard à la direction en 2013 et aux élections en 2014. M. Lessard avait passé quelques années à la Société générale de financement, à Investissement Québec et dans le secteur privé.


 


NOUVEAU « CHEF DU PROTOCOLE »


On nommera aussi un nouveau « chef du protocole », autre fonction stratégique. Elizabeth Rody était responsable du protocole au Parlement fédéral, un poste où elle gérait les visites de chefs d'État et de dignitaires. Le poste relève du ministère des Relations internationales, et correspond à celui d'un sous-ministre adjoint depuis 20 ans. Il était occupé par des hauts fonctionnaires « de confiance » pour le gouvernement Couillard - Marie-Claire Ouellet, ex-secrétaire aux communications sous Jean Charest, puis, plus récemment, Johanne Whittom, issue du cabinet de Philippe Couillard.


Un autre mandarin sera déplacé : Pierre Hamelin, secrétaire aux priorités, ancien chef de cabinet de Michel Audet, ministre des Finances sous Jean Charest. Une autre victime de la purge, à plus long terme cette fois : Marlen Carter, qui avait travaillé longtemps avec André Fortier aux emplois supérieurs. Fortier, devenu premier fonctionnaire après le départ de Roberto Iglesias, est aussi délogé, un déplacement prévisible. Son successeur Yves Ouellet était la dernière nomination du gouvernement Couillard, la semaine dernière, pour permettre au nouveau régime de se mettre en place.


C'était hier soir la réception de départ de Luc Monty, sous-ministre aux Finances, qui deviendra directeur général de la Ville de Québec, à 317 000 $ par année. M. Monty sera probablement remplacé par Pierre Côté, sous-ministre adjoint aux Finances, un ministère qui sera confié à Éric Girard, ex-trésorier de la Banque Nationale. Dans les cercles d'initiés, certains savent qu'Éric Ducharme, président de l'Agence du revenu, convoitait aussi le poste. Ce dernier, tout en relevant des Finances, en menait large dans les dossiers économiques sous Pauline Marois et pourrait aboutir de ce côté.


AUTRES CHANGEMENTS


Mais la plupart des sous-ministres qui ont eu hier un coup de fil de M. Ouellet se sont fait annoncer qu'ils n'auraient pas à faire leurs boîtes pour un « nouveau défi ». Des sous-ministres vont toutefois changer, à court terme ; ceux-là étaient « rencontrés » au conseil exécutif, mais surtout aux bureaux de la Société québécoise des infrastructures que dirigeait M. Ouellet jusqu'à la semaine dernière.


D'abord Michel Fontaine, à la Santé, qui est identifié à Gaétan Barrette - il était à ses côtés en commission parlementaire pendant des heures pour l'étude de quatre projets de loi controversés. Il était déjà au bord de la retraite, mais aurait préféré rester. On suppute déjà sur son successeur ; les parieurs misent sur Michel Delamarre, ancien sous-ministre adjoint à la Santé, actuellement à la barre du CIUSSS de la Capitale-Nationale.


Une autre qui risque d'avoir à changer d'horizon : Sylvie Barcelo, à l'Éducation. La CAQ pense à scinder l'Éducation et l'Enseignement supérieur pour faire en sorte que les cégeps et les universités soient davantage au diapason avec le secteur privé. Là encore, un nom circule : Simon Bergeron, déjà sous-ministre adjoint à l'Éducation.


Jocelyn Dumas, sous-ministre à l'Économie, ancien chef de cabinet de Daniel Johnson, sera aussi déplacé.


SOCIÉTÉS D'ÉTAT


Dans les sociétés d'État, François Legault ne tardera pas à remplacer Michael Penner, président du conseil d'administration d'Hydro-Québec. Étroitement associé à Philippe Couillard, M. Penner avait donné un coup de main au Parti libéral du Québec (PLQ) pour tenter de cibler des candidats aux dernières élections. Il avait aussi eu des frictions avec Éric Martel, PDG d'Hydro-Québec qui sera adoubé par la nouvelle administration. Un autre verra bientôt le couperet tomber : Pierre-Gabriel Côté, à Investissement Québec - à chaque occasion, François Legault revient sur un coup de barre nécessaire, à son avis, à Investissement Québec.


Les ministres seront nommés demain, mais déjà, les chefs de cabinet sont pour la plupart déterminés. Ancien député péquiste et ex-président du PQ, Jonathan Valois deviendra chef de cabinet - il souhaite hériter des dossiers de la Famille. Marie-Ève Bédard, ex-candidate du PLQ et chef de cabinet du libéral Yves Bolduc, dirigera aussi un cabinet. On parle d'un retour à Québec d'Isabelle Lewis, ex-attachée de presse de Richard Legendre et ex-ministre péquiste sous Lucien Bouchard. Elle serait directrice des communications dans un cabinet.


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