Il y a un an aujourd'hui, les Québécois élisaient pour la première fois un gouvernement minoritaire. Douze mois plus tard, nous avons parcouru beaucoup de chemin.
Nous relevons le défi de la cohabitation à l'Assemblée nationale; notre deuxième budget a été bien reçu; et depuis un an nous avons fait adopter pas moins de 44 projets de loi.
Nous avons réduit les impôts de 1 milliard (un gain pouvant atteindre 2000$ pour une famille moyenne) et lancé un plan de rénovation de nos infrastructures de 30 milliards sur cinq ans ainsi qu'un programme de développement énergétique de 31 milliards. Ces décisions soutiennent notre économie au moment où celle de notre voisin et principal marché d'exportation, les États-Unis, ralentit.
Puis, nous travaillons à un grand projet d'avenir moderne et rassembleur: doter le Québec d'un nouvel espace économique, qui ouvre nos horizons à l'échelle du globe. C'est un projet pour assurer la réussite du Québec dans un monde qui se transforme.
Notre environnement économique a connu des changements fondamentaux dans les cinq dernières années: le dollar canadien vaut autant que le dollar américain. Nous n'avons plus cet avantage artificiel que nous procurait une monnaie faible pour exporter nos produits. Le prix du pétrole est à un sommet de 100$. La concurrence internationale est toujours plus vive, chez nous comme dans nos marchés d'exportation. Ainsi, en 2007, la Chine a dépassé pour la première fois le Canada comme premier exportateur de biens aux États-Unis.
La concurrence est plus forte que jamais et nous devions réagir comme nous l'avons fait en abolissant, dans notre budget du 13 mars dernier, la taxe sur le capital pour toutes les entreprises manufacturières.
Nous devons transformer cette adversité économique en levier de création de richesse.
Il y a 20 ans, nous avons su tirer profit, comme nulle part ailleurs au Canada, du libre-échange avec les États-Unis. Nous avons cette capacité de nous adapter et de rebondir. Cela fait partie de notre force.
C'est le temps de foncer. Notre économie est créatrice d'emplois; le chômage est à son plus bas en plus de 30 ans. Il n'y a jamais eu autant de Québécois au travail. Nous avons de grands chantiers créateurs de richesse: le développement des énergies renouvelables et la rénovation de nos infrastructures.
Nous avons un élan, mais nous avons aussi des défis à relever: dans plusieurs domaines de notre économie, nous manquons de travailleurs. Notre économie est par ailleurs moins productive que celle de nos voisins.
Notre projet est précurseur.
Le marché américain devient plus difficile alors nous allons exporter davantage de produits québécois vers l'Europe et les autres provinces canadiennes. Nous allons y arriver avec le lancement de négociations visant un accord transatlantique entre le Canada et l'Union européenne et avec la négociation d'un nouvel accord sur le commerce avec l'Ontario.
Le Québec manque de travailleurs alors nous allons en recruter et nous allons nous engager dans la nouvelle concurrence mondiale, celle des cerveaux. Nous allons faire du Québec une destination pour ceux qui veulent travailler, offrir une meilleure vie à leurs enfants et s'associer à la réussite du seul peuple francophone d'Amérique. Pour ce faire, nous avons entrepris la négociation d'une entente France-Québec sur la reconnaissance des compétences et des acquis, laquelle sera une première mondiale, ainsi que la négociation d'une entente pancanadienne sur la mobilité de la main-d'oeuvre.
Dans un même souffle, nous allons développer notre force de travail. Nous allons mettre en oeuvre le Pacte pour l'emploi. Une alliance gouvernement-entreprises-syndicats qui a pour but de remettre 50 000 assistés sociaux au travail, de lever les barrières qui nuisent à l'embauche des immigrants et de développer comme jamais la formation en entreprise, un des principaux leviers à l'amélioration de la productivité de notre économie.
Enfin, ce nouvel espace économique s'étend aussi au Nord québécois dont le potentiel économique, minier, énergétique et touristique peuvent puissamment contribuer à notre prospérité. De plus, voilà une autre occasion de travailler avec nos concitoyens des Premières nations et Inuits.
Le projet est lancé. Plusieurs événements viendront marquer sa progression au cours des prochains mois: un conseil des ministres conjoint des gouvernements du Québec et de l'Ontario, une première, la réunion du Conseil de la Fédération présidée par le Québec, la visite à Québec du président français Nicolas Sarkozy en octobre prochain et le Sommet de la Francophonie.
En nous repositionnant dans ce nouveau monde économique, nous allons faire en sorte que chaque Québécois, chaque Québécoise puisse avoir un emploi bien rémunéré, une carrière stimulante et une meilleure qualité de vie pour sa famille. Car la création de richesse n'a de sens que si elle permet de mieux vivre ensemble.
C'est ce que nous visons. Le nouvel espace économique est un projet pour tous les Québécois. Je vous invite à en apprendre davantage en visitant le site [www.premier-ministre.gouv.qc.ca->www.premier-ministre.gouv.qc.ca].
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Jean Charest
L'auteur est premier ministre du Québec.
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