Un constat pénible s’impose. Le Québec est désormais confronté à une crise de leadership sans précédent. À la source, une incapacité à se doter d’une orientation claire. En effet, il faut comprendre que depuis le référendum de 1995, le Québec vit dans l’ambiguïté du résultat, ni OUI ni NON.
Or quand on est ni l’un ni l’autre, on n’est rien du tout, et l’on devient une proie facile pour les prédateurs de toute sorte, comme le démontre à l’écoeurement la kyrielle de scandales tous plus crapuleux les uns que les autres qui n’en finissent plus de nous sauter en plein visage.
Au pouvoir du 29 janvier 1996 au 8 mars 2001, Lucien Bouchard pèse de toute l’autorité morale qu’on lui prête encore (à tort comme le prouvera la suite des événements) pour ratatiner l’ampleur et la portée du vote des Québécois en faveur du OUI et étouffer tout espoir de jamais réunir « les conditions gagnantes ». Son forfait accompli à la satisfaction de ses commanditaires, il cède le pouvoir à Bernard Landry qui le perd deux ans plus tard aux mains de Jean Charest, à la tête du PLQ et vedette du camp du NON au référendum de 1995.
Incapable de démontrer la supériorité de l’option fédéraliste au moment où le système s’essouffle, Jean Charest emploiera plutôt les neuf ans de son mandat à miner les fondements de l’État québécois et l’héritage de la Révolution tranquille en détournant au bénéfice de ses amis et des intérêts qui le soutiennent le patrimoine collectif des Québécois. Outre la recherche du profit personnel, l’idée est d’enlever progressivement aux Québécois les leviers de leur développement afin de réduire au minimum l’intérêt pour eux d’une indépendance éventuelle. C’est « La Dépossession tranquille », comme je l’illustrerai à travers le cas de l’Empire Desmarais [[« Desmarais : La Dépossession tranquille », Richard Le Hir, Les Éditions Michel Brûlé, Montréal, 2012]].
Cette dépossession profite tellement à ses bénéficiaires qu’ils mettent en place toutes sortes de stratégies pour s’assurer qu’elle se poursuive. Financement illégal des partis politiques, élections « clés en mains », corruption de politiciens et de fonctionnaires, tactiques déloyales via les médias (GESCA/Radio-Canada) ou exploitation des partis (CAQ/QS) pour diviser le vote et empêcher le renversement de la vapeur, tous les moyens sont bons et aucun n’est trop gros.
Avec le résultat que se trouvent objectivement réunis, contre l’émancipation du Québec et le rétablissement de l’intégrité de ses institutions, les fédéralistes, les milieux d’affaires, la mafia et la communauté anglophone, car ils ont tous intérêt à la perpétuation de cette dépossession, chacun pour leurs propres raisons.
On mesure dès lors la difficulté de redresser la barre, d’autant plus que le pouvoir politique, partagé comme il l’est actuellement à l’Assemblée nationale, est faible. Désormais au gouvernement, le PQ se montre hésitant, dans son leadership, dans ses orientations et dans son action. Dans l’opposition, le PLQ est compromis jusqu’au trognon comme le révèle encore cette nouvelle aujourd’hui de la suspension de deux haut-gradés du Service de police de la Ville de Montréal et de la mutation d’un autre, soupçonnés de liens compromettants avec la mafia. Pour comprendre le véritable sens et toute la portée de cette information, il faut relire cet article de la journaliste Kathleen Lévesque, alors au Devoir et désormais à La Presse, paru le 16 avril 2011.
Cet article est tellement puissant et à la fois tellement révélateur et prémonitoire que je me permets de le citer dans son intégralité :À l’automne 2009, la GRC lançait une enquête sur le chef de la police de Montréal, Yvan Delorme, à la demande du sous-ministre de la Sécurité publique, Robert Lafrenière, aujourd’hui à la tête de l’Unité permanente anticorruption, a appris Le Devoir.
M. Lafrenière s’est tourné vers la Gendarmerie royale du Canada (GRC) parce qu’il ne pouvait confier les informations explosives qu’il avait entre les mains au Service de police de Montréal, dirigé par M. Delorme, ni à la Sûreté du Québec, dont la responsabilité politique incombait au ministre Jacques Dupuis, ami de M. Delorme.
Robert Lafrenière venait en effet d’être averti qu’il y avait des liens entre Luigi Coretti, propriétaire de la controversée agence de sécurité BCIA (Bureau canadien d’investigations et ajustements), le chef de police Yvan Delorme, le ministre Jacques Dupuis, ainsi que le ministre de la Famille, Tony Tomassi.
Selon une source bien au fait du dossier, M. Lafrenière a été contacté par un ancien collègue de la Sûreté du Québec, un enquêteur chevronné qui dirige aujourd’hui sa propre entreprise d’investigation. Dans le cadre d’une enquête touchant aux différents réseaux de l’industrie de la construction, cet ancien policier est tombé sur des éléments qui soulèvent des doutes sur les acteurs en jeu. Il lance alors un appel à Robert Lafrenière qui a longuement travaillé à la SQ, où il a notamment dirigé le service d’enquêtes criminelles. La confiance revêt son importance, car la situation est délicate.
Les gens interrogés par l’enquêteur auraient raconté que Luigi Coretti, de BCIA, se vantait à qui voulait bien l’entendre qu’il était un homme influent puisqu’il était à l’origine de l’embauche d’Yvan Delorme comme chef du SPVM. Cela aurait été possible, expliquait-il, grâce à son ami Tony Tomassi, alors ministre de la Famille, qui lui aurait donné accès au ministre Jacques Dupuis.
Il faut savoir que le choix d’un chef de police, à Montréal, se fait en deux étapes. Montréal reçoit d’abord des candidatures. L’ancien président du comité exécutif, Frank Zampino, siège au comité de sélection, qui choisira Yvan Delorme. Il s’agit d’un choix surprenant parce qu’il passe devant des candidats au grade plus élevé que le sien et qu’il n’a que 42 ans, ce qui en fait le plus jeune chef de police de l’histoire de Montréal. En mars 2005, le Conseil des ministres, sous la recommandation du ministre de la Sécurité publique, confirme l’embauche de M. Delorme.
On rapporte également au sous-ministre que M. Delorme aurait partagé plusieurs repas avec M. Coretti, notamment à la résidence de ce dernier. De plus, le chef de police aurait été vu à plusieurs reprises dans les bureaux de BCIA, situés, jusqu’en 2007, dans le même édifice que Louisbourg Construction appartenant à Tony Accurso, lui-même ami intime de Frank Zampino.
Et ce n’est pas tout. L’enquêteur privé suit une piste inquiétante : Yvan Delorme chercherait à influencer des municipalités en périphérie de Montréal pour qu’elles retiennent les services de BCIA en matière de sécurité.
Quand toutes ces informations sont transmises à Québec à la fin de l’automne 2009, Montréal vient de vivre une campagne électorale houleuse au cours de laquelle les allégations de corruption et de collusion ont fusé chaque semaine. Plus largement, une commission d’enquête publique est réclamée à hauts cris auprès du gouvernement. Sans relâche, le ministre de la Sécurité publique martèle qu’il vaut mieux miser sur les enquêtes policières. À plusieurs reprises à l’Assemblée nationale, M. Dupuis rejette l’idée au nom du gouvernement.
Par exemple, le 24 septembre 2009, le ministre Dupuis affirme en Chambre que la volonté gouvernementale est de s’assurer que la police enquête. « On ne protège personne, il faut que les enquêtes se fassent. S’il y a des gens qui peuvent être accusés, qu’ils soient accusés. S’il y a un système qui peut être prouvé, il faut qu’il soit prouvé, puis, s’il y a des gens qui doivent être punis, ils seront punis. C’est clair comme de l’eau de roche », déclare-t-il.
De façon concomitante, la Ville de Montréal fait alors une vérification administrative concernant les services de sécurité donnés par BCIA : surveillance du quartier général de la police montréalaise, son centre de communications ainsi que la Cour municipale, entre autres. La firme de Luigi Coretti, qui a deux faillites à son actif et plusieurs poursuites contre lui, agit sans contrat. Ce dernier élément titille l’administration.
Montréal, à travers son contrôleur d’alors, Pierre Reid, fait appel à une firme privée spécialisée dans les enquêtes nécessitant la filature. Cette même entreprise sous-traite alors une partie de son mandat à une autre firme d’investigation. Le premier rapport de ce sous-traitant, rapport remis à Montréal concernant BCIA, a mis en lumière les amitiés du chef de police Delorme avec Luigi Coretti.
Quand Le Devoir fait ses premières vérifications auprès de Montréal pour ce qui est de la filature de M. Delorme, en juin 2010, tout est nié. Aujourd’hui, le maire maintient sa position, balayant de la main les mandats accordés à des enquêteurs privés.
À la GRC, on a refusé d’infirmer ou de confirmer la tenue d’une enquête concernant Yvan Delorme. Du côté de Robert Lafrenière, même silence. « Dans le contexte de l’enquête sur Montréal et du mandat actuel du commissaire [Lafrenière], aucun commentaire ne sera fait », s’est borné à dire Mario Vaillancourt, porte-parole du ministère de la Sécurité publique.
Plus tôt cette semaine, le ministre Robert Dutil, mû par « une inquiétude profonde », a annoncé que la nouvelle Unité permanente anticorruption enquêtera sur l’espionnage fait à Montréal, mais également sur tout autre dossier. Le cas Delorme pourrait donc remonter à la surface. Et M. Lafrenière a été aux premières loges dans ce dossier.
Enfilade de démissions
Le cas BCIA arrive sur la place publique en avril 2010. La Presse annonce la faillite de l’entreprise qui a bénéficié d’une aide substantielle de l’État et surtout, met en doute le bien-fondé de voir cette firme faire la surveillance du quartier général de la police de Montréal. Dès le lendemain, le chef de police annonce au cabinet du maire qu’il entend quitter son poste.
Cette démission-surprise survient alors que le renouvellement de son contrat vient d’être confirmé, un mois plus tôt, par décret gouvernemental. Ainsi, M. Delorme se voit reconduit dans ses fonctions sous recommandation du ministre Dupuis alors même que le sous-ministre, Robert Lafrenière, connaît tous les doutes qui pèsent sur M. Delorme et le ministre Dupuis.
Officiellement, M. Delorme prend sa retraite pour des raisons personnelles.
Trois jours plus tard, le ministre de la Famille, Tony Tomassi, talonné par le Parti québécois depuis des semaines pour l’attribution de places en garderie, est expulsé du Conseil des ministres ainsi que du caucus libéral. Le premier ministre Jean Charest dit avoir la confirmation que M. Tomassi avait utilisé une carte de crédit Petro-Canada appartenant à BCIA pour payer des factures d’essence à l’époque où il était simple député. M. Tomassi est un ami de Luigi Coretti.
À travers cette tourmente, La Presse révèle que M. Coretti avait sollicité l’aide de M. Tomassi pour obtenir un permis d’arme à feu, une démarche impliquant le ministre Dupuis. À la même période, le gouvernement laisse couler l’information que M. Dupuis pense à se retirer. Ce sera chose faite quelques mois plus tard.
Cette semaine à l’Assemblée nationale, le Parti québécois a accusé le gouvernement de « protéger les libéraux » en faisant diversion avec l’enquête de l’Unité permanente anticorruption. Selon le PQ, le gouvernement Charest est « en partie responsable du pourrissement à Montréal ». Pour le gouvernement, il s’agit d’insinuations et de salissage.
Enquêtes et politique
Dans les milieux policiers, notamment à l’opération Marteau, on se montre sceptique quant à la capacité ou à la volonté des décideurs de voir déboucher les enquêtes qui se rapprochent du monde politique. « Plus on monte, plus il y a du sable dans l’engrenage. Les arrestations à Boisbriand, c’était un bon coup, mais c’est des petits politiciens. Il y a d’autres dossiers », a indiqué récemment au Devoir une source bien informée.
La semaine dernière, Le Devoir révélait que l’enquête sur la collusion entre firmes de génie-conseil amène l’opération Marteau à fouiller le financement occulte des partis politiques. Les firmes d’ingénieurs, mais également d’avocats, d’architectes et de comptables pourraient être impliquées dans un système de financement des partis à partir des nombreux contrats professionnels accordés par le gouvernement et ses sociétés d’État.
Déjà vieux de deux ans, cet article nous permet tout d’abord de comprendre que la police est rendue bien plus loin qu’on ne le pense dans ses enquêtes, et que nous n’en sommes qu’aux toutes premières étapes d’une série de révélations qui n’ont pas fini de nous secouer et de nous indigner.
Qui plus est, la nouvelle d’aujourd’hui nous permet aussi de comprendre que les principaux acteurs de cette affaire, et notamment l’ancien chef Delorme, sont probablement au courant depuis quelques jours des conclusions de l’enquête de la GRC, et dans la mesure où l’ancienne ministre Nathalie Normandeau était jusqu’aux dernières nouvelles la compagne de ce dernier, son renoncement inopiné à se représenter alors qu’elle en manifestait le désir quelques jours plus tôt prend une toute autre couleur, tout comme la réaction de Philippe Couillard qui se montrait beaucoup moins empressé à la perspective de son retour après lui avoir parlé.
Le PLQ est donc durement atteint, et dans la mesure où le sort de Couillard est en jeu du fait de la menace que représente pour lui l’affaire Porter, l’heure ne doit pas y être à la réjouissance.
Quant à la CAQ, ses origines sont tellement fumeuses qu’elle ne dispose d’aucune légitimité et qu’elle ne peut donc assumer aucun leadership comme j’ai eu l’occasion de le démontrer dans le livre que j’ai consacré à son co-fondateur Charles Sirois [[« Charles Sirois, l’homme derrière François Legault », Richard Le Hir, Les Éditions Michel Brûlé, Montréal, 2013]]. Et quand elle en aurait, c’est le timonier qui ne serait pas à la hauteur.
Restent les deux petits partis qui, du fait soit de leur taille, soit de leur histoire trop récente, n’ont pas vocation à jouer d’autre rôle que celui de trublions pour empêcher le PQ de faire le plein de son électorat historique et naturel. Leur contribution à l’émergence d’un leadership à court terme est totalement négative.
Et pourtant, jamais le besoin de leadership au Québec n’est apparu si criant. Encore heureux qu’on puisse compter sur la Commission Charbonneau et la police pour défendre l’intégrité des institutions de l’État. Mais leur présence en dernière ligne ne fait que souligner encore davantage le vacuum qui existe au Québec à l’heure actuelle.
Il y a donc un leadership à saisir, et s’il ne sort pas des rangs des partis politiques, il sortira inévitablement d’ailleurs. C’est une perspective qui peut être aussi bien menaçante qu’attrayante. Quand le char de l’État est coincé dans une ornière, il a besoin d’un bon élan pour en sortir. C’est une réalité que tout Québécois peut saisir d’instinct, et nul doute qu’un leader authentique inspiré par le bien commun finira par émerger.
Les pouvoirs discrédités
Un leadership à saisir pour restaurer l’intégrité des institutions de l’État québécois
Un leader authentique inspiré par le bien commun finira par émerger
Le char de l'État coincé dans une ornière
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
14 commentaires
Archives de Vigile Répondre
3 juillet 2013"Un leader inspiré finira par émerger".
Que Dieu vous entende.
Toutefois les René Lévesque ne sont pas légions en ce monde.
Yves Rancourt Répondre
21 juin 2013Monsieur Le Hir,
Je partage à 100% votre dernier commentaire( point 2) sur ON. Le sort de la nation québécoise, s'il n'est pas déjà scellé, va se jouer d'ici peu, probablement à la prochaine élection. Si un parti fédéraliste est élu, c'en est fini du projet d'indépendance du Québec.
Salutations.
@ Richard Le Hir Répondre
21 juin 2013M. Sauvé,
Je vous remercie pour vos bons mots à mon endroit, mais je dois vous répondre que le leadership d'ON ne m'intéresse pas, essentiellement pour deux raisons:
1. J'ai déjà fait l'expérience de quatre ans de politique active comme député du comté d'Iberville de 1994 à 1998 et comme ministre délégué à la Restructuration du gouvernement Parizeau en 1994 et 1995. La politique active comporte des servitudes qui ne conviennent pas à ma personnalité, et je crois modestement être en mesure d'être plus utile autrement.
2. Je demeure très sceptique devant ON. On ne crée pas un parti de gouvernement en deux coups de cuillère à pot. C'est un travail de très longue haleine qui peut prendre jusqu'à dix ans. Or l'avenir du Québec va se jouer au cours des trois ou quatre prochaines années, et ON ne sera pas en mesure d'y contribuer, sauf négativement si son action a pour résultat de favoriser la réélection du PLQ.
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
20 juin 2013Soyez assurés qu'Option Nationale va survivre au départ de son chef et de ses employés. Les gens au courant du fonctionnement du parti se montrent optimistes pour la suite des choses. Ceux qui sont inquiets sont ceux qui confondent le parti et le chef ; habituellement, ce sont des gens qui connaissent peu le parti ou qui sont peu politisés.
Marcel Haché Répondre
20 juin 2013Après le référendum de 1995, la mafia italienne montréalaise a fait le même constat qu’elle avait déjà fait en Italie durant les années soixante : le blocage de l’opinion publique résultera en un blocage de l’État lui-même, pour son plus grand profit. Nous y sommes maintenant au Québec. Je partage totalement votre analyse M. Le Hir.
Cependant, le leadership que vous souhaitez et que je souhaite aussi ne reposera jamais sur la seule intelligence des choses. C’est d’ailleurs cette seule intelligence des choses qui a laissé croire aux italiens dévoyés du grand Montréal, qu’après s’être buttés une deuxième fois (historique) à des référendums perdants, les séparatistes ne s’en remettraient jamais. Et c’est en toute intelligence seulement que la Mafia montréalaise a pu croire que son tour était venu. Le P.L.Q. du « Non » référendaire le plus farouche a-t-il pressenti les choses qui allaient en résulter, a-t-il pressenti l’effondrement moral dans lequel il allait précipiter notre petite société et Montréal en particulier ? Je n’en suis pas certain. Mais, en contrepartie, et c’est ma conviction que, parmi tous les rouges du Nord de Montréal, les purs Tremblay d’Amérique en particulier, cette gang de finasseux qui surplombent et survolent le P.L.Q. ne pouvaient pas ne pas suspecter quelque chose—cela m’apparaît strictement impossible-- cela inclut évidemment Denis Coderre, toujours candidat à quelque chose quelque part, mais aussi Line Beauchamp et son ineffable attaché politique et ex-policier, devenu maire d’arrondissement depuis, tous fidèles à l’infidèle progressiste-conservateur Jean Charest, mais tous encore plus fidèles et ligués contre notre Indépendance.
La seule intelligence des choses ne suffira jamais à Nous sortir de nos ornières. Je crois que Bock Côté a raison lorsqu’il prétend qu’un Redressement s’opère seulement si Nous y sommes obligés. Mais n’est-ce pas l’exacte situation d’obligation héritée par tous les gouvernements au Québec et celui de Montréal en particulier ? Il faudra donc au leadership que nous souhaitons cette chose qui s’appelle « avoir du caractère ». C’est une denrée plus rare qu’on ne le croit et certainement plus rare que la seule intelligence.
Si la Mafia est imaginative, les ennemis de l’Indépendance sont aussi intelligents. Nous le savons depuis longtemps. Cependant, le « caractère » ne peut provenir que de notre camp, de nulle part ailleurs, car avant toute chose, l’indépendantisme est un Refus. Le Refus de ce qui est et qui n’a pas le sens que nous méritons. Nous méritons un pays bien à Nous, et à Nous seuls… si on veut bien comprendre par là que nous sommes suffisamment généreux et inclusifs, mais capables de bien distinguer les parts de responsabilités qui Nous incombent de celles qui ne Nous incombent pas.
Vivement une élection du parler net. Vous ne le pensez pas ? Vous n’y pensez pas Richard Le Hir ?
Stéphane Sauvé Répondre
20 juin 2013Monsieur Le Hir,
Vous répondez quoi à cette proposition de Luc Bertrand, à savoir que vous pourriez prendre le relais de Monsieur Aussant ?
Vous êtes brillant, vous avez du charisme, avec l'expérience de la machine, êtes un homme intègre avec une vision éclairée de ce qui est nécesaire pour faire la l'indépendance, et surtout vous seriez en mesure de consolider la base d'ON en y attirant d'autres indépendantistes désilluionnés du PQ.
Ce serait à tout le moindre, une excellente nouvelle pour raviver les troupes.
Luc Bertrand Répondre
19 juin 2013Pour compléter mon commentaire précédent, la marque de commerce même du Parti québécois a été si écorchée et discréditée depuis 1996 qu'il me semble de plus en plus évident qu'on assiste probablement au dernier gouvernement de ce parti avant qu'il ne disparaisse, à moins qu'une figure marquante et influente du Québec ne succède à Pauline Marois, vraisemblablement après une nouvelle défaite humiliante.
Suite au départ, ce matin, de Jean-Martin Aussant de la direction d'Option nationale, ce parti m'apparaît un tremplin davantage prometteur pour replacer l'indépendance au cœur de toute campagne électorale, puisqu'il ne traînera pas la lourde hypothèque de cynisme et de scepticisme laissée par l'ancien parti de René Lévesque. Personnellement, j'appuierais la candidature de Denis Monière, sinon de Robert Laplante, de Patrick Bourgeois ou la vôtre, monsieur Le Hir. L'hypothèse avancée par Pierre Cloutier (Pierre-Karl Péladeau) serait probablement plus rassembleuse et prometteuse, surtout s'il n'hésitait pas à mettre tout le poids de Quebecor, TVA et Vidéotron dans la balance pour contrer la désinformation de Gesca, de la SRC et des autres mécènes de l'empire Desmarais.
Chose certaine, que le PQ soit dirigé par Pauline Marois ou quiconque d'autre, la gouvernance provinciale, qu'elle soit appelée "affirmationniste", "autonomiste" ou "souverainiste", est révolue. Que le mouvement indépendantiste soit porté par le PQ, QS, ON séparément ou en coalition, il faudra arrêter d'agir comme si la constitution de 1982 avait été signée par nous ou était légitime. Le combat pour l'indépendance du Québec est utopique dans le cadre constitutionnel canadien actuel.
Luc Bertrand Répondre
19 juin 2013Wow! Quelle excellente analyse, monsieur Le Hir! Avec le recul, on constate clairement que notre "dépossession tranquille" a délibérément été programmée par des intérêts particuliers (je suggérerais qui si ce n'était de la probabilité d'être poursuivi pour diffamation, mais je suis sûr que vous savez très bien de qui je parle!) depuis le vol de 1995. Les fédéralistes peuvent bien chercher à nous ridiculiser en nous accusant de délire collectif, on constate parfaitement bien que la réalité a dépassé la fiction!
On pourrait certainement ajouter, parmi les basses oeuvres de ces "intérêts particuliers", le sabotage du véhicule du mouvement indépendantiste. Lucien Bouchard aurait-il été récupéré par eux pour discréditer le Parti québécois (sous le fallacieux et utopique "objectif du déficit zéro"), en déviant le débat public de la question nationale aux finances publiques (on devine à qui profitait le crime), entraînant une illusoire gestion provinciale, déjà hypothéquée par les coupures de Jean Chrétien au Québec? Sachant que, ce faisant, le parti trahissait sa base militante et ses partenaires (centrales syndicales), affaiblissant le PQ et créant le mouvement à l'origine de la formation de Québec solidaire? Ensuite, en 2003, en profitant de l'aversion de Bernard Landry envers les propos de Jacques Parizeau sur "l'argent et les votes ethniques" pour paver la voie à la victoire de leur "poulain" Jean Charest? Pour entretenir la dissension envers le leadership de Bernard Landry (par l'entremise de François Legault, avec la complaisance de Pauline Marois) au point de le faire craquer? Pour mousser la candidature du candidat du "renouveau" André Boisclair, avec un programme timoré, de droite et le plus vulnérable aux attaques de ses opposants? Pour donner une impression de vide idéologique et susciter une culpabilité envers Pauline Marois, qu'on sait éminemment impopulaire et reine de la langue de bois? En sachant très bien que les purs et durs finiraient par claquer la porte du parti et en fonder un autre (Option nationale)?
Archives de Vigile Répondre
19 juin 2013Pour faire suite à l'excellent commentaire de M. Ouhgo, je dirais qu'il semble qu'on soit rendu à un stade où l'identité ne peut plus se préserver à l'échelle nationale.
Elle doit désormais se préserver au niveau des individus.
Le Système cherchant à effacer les identités ethniques, nationales et culturelles pour créer un être humain sans autre identité que celle de producteur-consommateur et sachant que nos décideurs politiques sont issus du Système, l'identité ne peut qu'être pris en charge au niveau des individus.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
19 juin 2013"Restent les deux petits partis qui, du fait soit de leur taille, soit de leur histoire trop récente, n’ont pas vocation à jouer d’autre rôle que celui de trublions pour empêcher le PQ de faire le plein de son électorat historique et naturel. Leur contribution à l’émergence d’un leadership à court terme est totalement négative."...
...vous aiguisez notre sens du polar: Qu'annonce-t-on, ce matin, concernant "l'avenir de Jean-Martin Aussant"?
Y'a des ballons qui crèvent vite, comme le retour de Nathalie N... Qu'espérer de JMA? La grogne récente servirait à faire saborder ON? Ça ramènerait JMA comme aspirant chef au PQ avec ses disciples? Cette ruse indépendantiste démontrerait que nous sommes moins naïfs qu'on croit... une entourloupe digne des Libéraux à Charest! D'ailleurs, quelqu'un parle d'une pâle victoire péquiste après le printemps érable... alors qu'on en sait maintenant plus sur les "élections clé en main". La mafia travaille en hiérarchie: l'exécutant ne sait rien de ses supérieurs donc le stratagème ne peut être révélé, même sous la torture. Que les "carrés rouges" aient raté leur coup, sachant ce qu'on sait de la police, ce n'est que la démonstration d'un Premier ministre exécutant, pour entraver un pays qui essaie de naître.
Le Devoir nous montrait récemment Zachary Richard enjoignant les francophones hors Québec de se battre encore pour la langue. Les commentaires nous démontrent que ceux-ci réagissent comme des anglais, mais dans notre langue. Ils ridiculisent la revendication de notre différence. Le multiculturalisme canadien les a eus. Il a aussi eu la moitié de la population du Québec: combat d'arrière garde. La corruption a beau jeu pour avantager le Canada dans toute élection au Québec.
Viennent les incorruptibles pour rassembler ceux qui refusent de mourir.
Archives de Vigile Répondre
19 juin 2013Très bon texte comme toujours M. le Hir,
Il suscite cependant une question chez-moi.
Vous écrivez : "Désormais au gouvernement, le PQ se montre hésitant, dans son leadership, dans ses orientations et dans son action".
Pourquoi ?
Serait-il possible que la pusillaminité du gouvernement Marois vienne justement de : "la police est rendue bien plus loin qu’on ne le pense dans ses enquêtes" et que tout le monde marche les fesses plus que serrées?
Juste une question comme ça faisant référence au formatage de l’information par ceux qui ont besoin qu’on ne sache pas.
André Lemay
Archives de Vigile Répondre
19 juin 2013Je suis sceptique par rapport à l'idée qu'un leader inspiré par le bien commun puisse émerger au Québec.
S'il y a un peuple fasciné par le Système sur la planète, c'est bien le peuple québécois.
Prenant pour acquis que le Système, c'est le chacun pour soi et le "au plus fort la poche" résultant en une sélection naturelle des plus aptes à répondre aux besoins du marché, je ne vois pas comment un leader ayant le bien commun à coeur pourrait émerger de notre Québec "civilisé".
Ce n'est pas sans raison que le regretté Michel Chartrand disait qu'il n'existait pas de conscience sociale au Québec et que le regretté Pierre Falardeau décrivait le Québécois typique comme un "Elvis Gratton".
Cela explique pourquoi au Québec, depuis les 30 dernières années, c'est dans les couches socio-économiques les plus défavorisées que l'on retrouve le plus de solitude et le moins d'enfants.
Les élections de septembre dernier, qui ont pourtant eu lieu à la suite de ce qu'on a appelé le printemps érable, ont démontré hors de tout doute l'attachement des Québécois au statu quo du Système.
Stéphane Sauvé Répondre
19 juin 2013Que dire de plus Monsieur Le Hir, sinon que dans le contexte que vous décrivez, il y a de sérieuses questions à se poser sur le mode opératoire qui prévaut au sein du PQ.
À peine 16 % de popularité pour Mme Marois et tout près de 25 % pour le PQ dans un contexte où le PLQ et la CAQ ont si peu à offrir.
Or, si il y a bien un endroit où un leadership a besoin d’être pris à bras le corps, c’est bien au PQ!
Que dois-je donc comprendre de la catastrophique position du PQ sur l’échiquier québécois?
Que Mme Marois est un pâle reflet de Bouchard ?
Que Madame Marois s’acharne à rester en poste pour des raisons égoïstes?
Que Madame Marois est mal conseillée?
Que le PQ a été évidé de sa substance?
Que le PQ a besoin d’un autre Chef?
Que Mme Marois (ou son époux) a des squelettes dans le placard, et qu’on la tient tranquille?
Que la faiblesse du PQ sert bien les intérêts du loup dans la bergerie ?
tant de questions sans réponse...
PS: Conscient que tout ce qui brille n'est pas or, je m'aventure ici, en me disant que peut-être, mais peut-être que cette nomination de Péladeau à Hydro-Québec annonce quelque chose de positif...peut-être...
Archives de Vigile Répondre
18 juin 2013Encore une fois un excellent portrait de la situation actuelle.Oui le leadership naturel devrait être au rendez-vous et surtout dans les tripes de la première ministre du Québec avec toutes ces révélations des derniers mois.Combien de points elle pourrait marquer dans l'opinion publique en rattachant publiquement les fils comme vous le faite et surtout avec la tribune dont elle bénéficie.
Même minoritaire,le PQ pourrait tout donner et planter l'opposition.Je suis tanné de l'absence de juste colère du PQ.
Pourtant il est clair qu'elle servirait d'exutoire pour un peuple en recherche de leader et regardant ces temps-ci Télé-Égout en HD.