Thomas Mulcair

Un homme dangereux

Québec face à Ottawa - JJC sans le Bloc

Pourquoi je ne voterai pas Mulcair
Thomas Mulcair est député de ma circonscription fédérale. Nous avons des relations cordiales. Mais il sait que je ne voterai pas pour lui. Pas seulement parce que je l’ai vu, lorsqu’il était dans l’opposition libérale, au temps de Parizeau et de Bouchard, être extraordinairement vicieux en période de questions.

Mais aussi pour une conférence qu’il a donnée, en octobre 2005, pour les 10 ans du référendum. Un chef d’oeuvre. Toute sa présentation portait sur le cas des votes pour le Non rejetés par des scrutateurs zélés dans deux circonscriptions montréalaises en 1995.
Le fait que les protagonistes aient été exonérés de tout blâme par des juges fédéraux, deux fois, en appel, et qu’un juge anglophone respecté, Allan B. Gold, ait enquêté et rejeté tout soupçon envers le camp du Oui semblait avoir eu lieu dans un univers parallèle.
Un auditeur mal informé des faits aurait immanquablement conclu du captivant exposé de Mulcair que tout le camp du Oui s’était livré à une fraude massive dans tout le Québec.
Avait-il dit cela ? Absolument pas. Dans sa démonstration, aucune phrase, aucun mot n’était, à proprement parler, faux. Mais j’étais sidéré du fait qu’il réussisse à projeter chez l’auditeur la certitude de la culpabilité collective des séparatistes, en flirtant toujours avec le faux, sans jamais l’embrasser. Un virtuose de la mauvaise foi. Un homme dangereux.
(Remarquez, je ne voterai pas Martin Cauchon non plus, lui qui était ministre du gouvernement qui a inventé puis voté la loi Dion.)

Squared

Jean-François Lisée297 articles

  • 182 890

Ministre des relations internationales, de la francophonie et du commerce extérieur.

Il fut pendant 5 ans conseiller des premiers ministres québécois Jacques Parizeau et Lucien Bouchard et un des architectes de la stratégie référendaire qui mena le Québec à moins de 1% de la souveraineté en 1995. Il a écrit plusieurs livres sur la politique québécoise, dont Le Tricheur, sur Robert Bourassa et Dans l’œil de l’aigle, sur la politique américaine face au mouvement indépendantiste, qui lui valut la plus haute distinction littéraire canadienne. En 2000, il publiait Sortie de secours – comment échapper au déclin du Québec qui provoqua un important débat sur la situation et l’avenir politique du Québec. Pendant près de 20 ans il fut journaliste, correspondant à Paris et à Washington pour des médias québécois et français.





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé