Crise de nerfs

Cessez de "chialer", bandes de "niaiseux" - les oligarques moralisent le débat public! Les inondations ne sont pas la faute de JJC, c't'ivident. Mais lui appartient en propre son impéritie (Chef-d'œuvre de suffisance en même temps que d'insuffisance administrative), la lenteur de son jugement, son insensibilité jusqu'à ce que soit secoué son intérêt...


Les critiqueux qui monopolisent les ondes ne devraient-ils pas avoir au moins un bon mot pour les militaires, les employés de la Sécurité civile, les fonctionnaires municipaux et les élus qui se consacrent jour et nuit à venir en aide aux sinistrés?


La crise des inondations en Montérégie s'ajoute aux diverses crises d'origine naturelle que le Québec a connues dans le passé. Certaines de ces crises furent très graves, comme l'est celle de la crue du Richelieu: le déluge du Saguenay, le verglas en 1998. D'autres firent plus de peur que de mal (H1N1, algues bleues). Dans tous les cas, la catastrophe naturelle a vite donné lieu à une crise de nerfs collective dirigée contre les gouvernements et les responsables des secours.
Le scénario est similaire à ce que nous voyons aujourd'hui. Des sinistrés épuisés pestent contre l'insuffisance de l'aide, une réaction légitime venant de ces gens qui souffrent. Puis des médias et des politiciens s'emparent de cette frustration et l'exploitent, la gonflent jour après jour.
C'est ainsi que la plupart des Québécois estiment aujourd'hui que le premier ministre, Jean Charest, ne s'est pas suffisamment impliqué dans la gestion de la crise. M. Charest a visité les lieux trois fois, la Sécurité civile coordonne les opérations depuis la fin avril, Québec a bonifié son programme d'aide. Que veut-on que M. Charest fasse de plus? S'attend-on à ce que le gouvernement dépose un projet de loi ordonnant au Richelieu de rentrer dans son lit?
Des commentateurs pressent le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, de coordonner lui-même, sur place, les activités gouvernementales. Attendez: on demande que les politiciens, qu'on traite tous les jours d'incompétents et de corrompus, tassent les experts en sécurité civile et prennent les décisions à leur place? L'illogisme de ce raisonnement saute aux yeux.
L'aviez-vous remarqué? Les crues printanières ont aussi été particulièrement pénibles cette année au Manitoba et le long du Mississippi. La faute de Jean Charest, peut-être?
On a dénoncé les militaires parce que l'état-major avait retiré des soldats à qui les municipalités ne donnaient rien à faire. Les soldats sont maintenant de retour et que dit-on? Qu'ils sont «des spécialistes du deux doigts dans le nez». On parle ici d'hommes et de femmes qui, jusqu'à récemment, risquaient leur vie en Afghanistan.
Les courageux commentateurs s'en prennent aussi aux Forces armées parce que celles-ci n'ont pas l'intention de participer au nettoyage. L'ancien député bloquiste, Claude Bachand, exige que les soldats restent jusqu'à la fin. Quelle fin? Lorsqu'il n'y aura plus de sacs de sable? Lorsque les maisons seront reconstruites? Par définition, l'armée est là pour les situations d'urgence. Si cette limite claire n'est pas fixée, on réclamera sa présence partout, dès qu'on aura besoin de bras. Pour enlever les sacs de sable, n'existe-t-il pas d'autres bras que ceux des soldats dans cette société qui aime se voir comme la plus solidaire du monde?
Les critiqueux qui monopolisent les ondes ne devraient-ils pas avoir au moins un bon mot pour les militaires, les employés de la Sécurité civile, les fonctionnaires municipaux et les élus - oui, oui, les élus - qui se consacrent jour et nuit à venir en aide aux sinistrés? En période de crise, les Québécois savent-ils faire autre chose que «chialer»?

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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